Le football est un sport médiatique et compétitif, mais pas seulement. Pour certains c’est un loisir convivial, et peu importe l’âge. …Le football est un sport médiatique et compétitif, mais pas seulement. Pour certains c’est un loisir convivial, et peu importe l’âge. Laurent sanchez, joueur vétéran à l’US Ennezat depuis 19 ans nous raconte sa passion.**
Salut Laurent, tu es vétéran depuis 1999, c’est exact ?
J’ai commencé à jouer en vétérans à l’âge de 33 ans. En fin de compte cela correspond à mon arrivée dans la commune d’Ennezat. J’ai commencé à jouer au foot dès le plus jeune âge, dans le club de Montaigut-en-Combraille. A l’âge de 18 ans les études m’ont éloigné de la région, et j’ai arrêté de pratiquer pendant cinq années ne trouvant plus de plaisir à jouer sans les copains. En trouvant du travail sur Clermont-Ferrand au début des années 1990, j’ai repris ma licence de foot tout naturellement à Montaigut-en-Combraille. J’ai vécu de l’intérieur dans les années 1997 – 1998 la fusion des clubs de Montaigut, Saint-Eloy et Montjoie qui a donné naissance au club de Nord Combraille. C’était un projet intéressant qui avait à l’époque pour moi l’intérêt de ‘’sauver’’ le football dans notre bassin. Avec du recul, on peut considérer que les ‘’querelles de clochers ‘’ que l’on retrouve bien malheureusement dans d’autres régions, n’ont pas facilité la pleine réussite de ce projet. Je n’ai pas joué longtemps dans le club de Nord Combraille, car en 1999, après l’achat de ma maison à Ennezat, je me suis rapproché du club d’Ennezat. Avec mon âge, j’ai préféré regarder du côté vétérans plutôt que seniors.
La particularité c’est que le club d’Ennezat n’avait pas à l’époque d’équipe vétérans, et que la majorité des joueurs qui habitaient d’ailleurs à Ennezat, jouaient en Vétérans dans le village d’à côté Entraigues. J’ai donc opté pour les vétérans, et comme l’équipe jouait régulièrement sans faire de championnat, malgré mon ‘’jeune’’ âge j’ai signé à Entraigues. Cette signature a permis de m’intégrer beaucoup plus rapidement, et de me faire une bande de copains amoureux du ballon rond.
Jouer en vétéran, on parle de loisir ou de compétition ?
On parle tout d’abord de plaisir de jouer au football, et de tisser des liens d’amitié avec les autres joueurs du club et joueurs des équipes adverses. Après loisir ou compétition c’est une décision personnelle en fonction de ses envies, et aussi de son physique. Je pense qu’il y a de la place pour les deux, en ce qui me concerne les contraintes d’un championnat (calendrier, déplacement, etc…) ont favorisé mon choix pour le loisir.
A ton avis, faudrait-il réglementer les catégories d’âge ? La dimension du terrain doit en faire partie, non ?
La catégorie vétérans commence à 35 ans. Il est vrai que lorsqu’on joue souvent avec des différences d’âges, pouvant aller de 10 à 15 années, on se rend compte véritablement de la différence dans le domaine physique. Je verrai bien une catégorie ‘’super vétérans ‘’ à partir de 50 ans, avec des matchs à 7, sur des demis terrains tout en gardant les mêmes règles que le foot à 11. J’avoue que pour les puristes ce n’est plus du football, mais pour moi le plus important c’est de pouvoir toujours taper dans le ballon en prenant du plaisir. Quand vous avez plus de 50 ans et que vous rencontrez de jeunes vétérans jouant encore quelquefois en championnat, la note peut être salée et le match démotivant.
Quel est l’état d’esprit d’un "bon" vétéran ?
Pour moi le vétéran doit être là pour passer un agréable moment, en faisant son sport. L’état d’esprit est primordial, et l’esprit de compétition doit être mis de coté. Sans oublier que la troisième mi-temps, chère à nos amis rugbymen fait pour moi partie intégrante de l’esprit vétéran.
Concrètement, ça se passe comment ? Les entraînements, les matchs…
A Ennezat, nous nous entraînons les dimanches matins, et les matchs font l’objet d’un calendrier élaboré par un joueur de l’équipe qui en prend la charge. Nous avons une liste de contacts que nous appelons de juin à septembre, afin de bâtir un calendrier. En moyenne nous jouons entre dix et quinze matchs par année, sachant que de novembre à février suivant l’état des terrains nous ne jouons pas souvent. Cela nous permet d’aller chez notre ami Thierry au SOCCER à Riom et faire quelques matchs. Par ailleurs, il existe des tournois vétérans que les clubs organisent en fonction de leurs objectifs et de leurs moyens, ces tournois persistent depuis plus d’une vingtaine d’années.
Et au niveau de l’arbitrage ?
L’arbitrage est souvent partagé entre les deux équipes, une mi-temps chacun , sinon c’est le club qui reçoit qui arbitre. Mais cela se définit toujours dans une parfaite cordialité.
Est-ce que vous faites partie du club ? Combien de licenciés en vétéran ?
Nous faisons partie de l’effectif de l’US Ennezat et nous jouons sur les terrains comme les équipes seniors, même si nous voudrions jouer plus souvent sur le terrain d’honneur. Nous sommes une bonne vingtaine de licenciés, cela reste stable depuis quelques années. Notre moyenne d’âge se situe entre 45 et 50 ans avec un maitre à jouer de plus de 60 ans.
Est-ce qu’il y a des anciens joueurs d’Ennezat avec vous ?
Malheureusement, ce qui est paradoxal c’est qu’Ennezat a été un des très bons clubs de la région mais nous n’avons pas beaucoup d’anciens joueurs de l’USE. Certains font le bonheur des clubs des alentours, je le regrette pour notre plaisir de jouer et de partager.
Quel est ton club préféré en France ? En Europe ?
Mon club de cœur est l’ASSE, bercé par les exploits durant l’épopée des verts. Le club est en reconstruction, il y a eu un recrutement intelligent et si l’effectif reste stable pour la saison prochaine, je pense et j’espère que le championnat de France pourra compter sur l’ASSE. Sur l’Europe, j’ai une préférence pour les clubs espagnols, avec un intérêt pour le jeu à la Barcelonaise, mais j’apprécie également l’état d’esprit de ne jamais rien lâcher des clubs anglais.
Penses-tu que la France peut gagner la coupe du Monde cette année ?
L’équipe de France a un panel de joueurs très large et un potentiel important. Malheureusement, cette équipe tient sur quelques individualités et pièces maîtresses, qu’il faudra savoir protéger à l’approche de l’événement. Comme dans toute compétition il faudra être bon au bon moment. J’espère que toute la France sera derrière son équipe, et bien entendu je crois que nous avons nos chances.
Crédits photos : US Ennezat