A quelques jours d’aller défier le Stade Toulousain à Ernest Wallon, pour cette demi-finale d’Elite 1, l’expérimentée demi de mêlée Solène Gaucher, passée par l’école de rugby de Gerzat, nous livre ses ressentis.
Solène, 15 jours après le quart de finale victorieux (52-7) contre Grenoble, peux-tu revenir un peu sur cette rencontre ?
Nous ne nous attendions pas à un score aussi large face à cette équipe composée de 5 ou 6 internationales. Lorsque nous avons visionné leur match contre Toulouse lors du dernier match de championnat, nous nous attendions à une rencontre très compliquée. Et finalement, nous nous sommes rendu le match facile en étant appliquées dans notre rugby, et en faisant une grosse première mi-temps, avec un festival de nos trois-quarts. Nous avons également su nous adapter à ce qui nous était proposé par Grenoble.
Avec un groupe qui semble avoir gagné en maturité par rapport à l’année dernière ?
Nous avons gardé le même effectif que l’année dernière avec quelques recrues. Toutes les filles ont connu les phases finales avec ce groupe où il y a vraiment un gros lien et de la complicité entre nous. Cela se voit sur le terrain. Avec l’association des joueuses, nous essayons de créer un évènement par mois, histoire de passer du temps entre nous et de consolider ce lien.
"Préparation mentale et physique, des leviers essentiels"
Qu’avez-vous travaillé pendant cette quinzaine ?
Nous avons bossé pas mal avec la vidéo où chaque joueuse s’implique vraiment dans ce domaine. Et nous travaillons aussi spécifiquement par rapport au jeu de Toulouse que nous savons très complet. C’est une équipe qui joue beaucoup au ballon, qui joue debout et qui aime relancer de partout. Nous sommes prévenues de ce qui nous attend et nous nous préparons en conséquence.
Tu vas jouer contre Pauline Bourdon, demi de mêlée de l’équipe de France. Pas de pression particulière ?
Non en effet, j’ai déjà joué contre elle plusieurs fois et je ne me mets pas de pression. C’est une très bonne joueuse, c’est certain, mais nous avons aussi nos atouts de notre côté.
On peut évoquer aussi ces travailleurs de l’ombre, Lionel Mansour pour la préparation mentale et Simon Thomas le préparateur physique qui vous ont rejoints cette année ?
Les séances collectives réalisées par Lionel nous font vraiment du bien et nous apportent ce supplément de confiance qui nous permet d’avancer. Il intervient une fois toutes les 2 semaines, et il y a possibilité de faire appel à lui individuellement également. C’est vraiment un élément important dans notre préparation. Avec Simon, notre préparateur physique, son apport est très efficient. On se sent mieux sur le terrain, on a gagné en masse musculaire et aussi en explosivité. Tout est adapté et décortiqué par rapport à notre calendrier, et à la singularité de nos adversaires. Et il y a aussi le travail de Jérémy Jallut avec qui je peaufine la technique de passes.
"Monter le curseur à tous les niveaux"
Votre groupe élargi vous permet d’être plus à l’aise dans les rotations que veulent faire Fabrice ou Vincent ?
Oui et c’est extrêmement positif, car cela nous pousse à nous entraîner encore plus dur, avec plus de rigueur. La concurrence est saine dans le groupe où chacune sait monter son niveau d’exigences. Il y a une très bonne dynamique de travail et c’est ce que nous pouvons observer lorsque nous sommes sur le terrain et par nos résultats. N’oublions pas la qualification de l’équipe réserve pour les phases finales également qui vient confirmer ce qui étaye et donne du sens à notre projet sportif. (Contre Blagnac dimanche 2 juin à 15h à Dampniat en Corrèze).
Pour conclure, lors de ces matchs de phases finales, il faut monter le curseur à tous les niveaux ?
Oui c’est certain, chaque erreur à ce niveau se paie cash comme nous avons pu le voir cette année contre Bordeaux. Les matchs de phases finales s’inscrivent dans cette dynamique où il va falloir que nous soyons concentrées durant toute la rencontre en maîtrisant nos temps forts et nos temps faibles, comme le haut niveau l’exige.
Interview et photo : Philippe THIVAT