Dans un match assez débridé dans les dernières minutes, les protégés de Christophe Urios sont allés chercher le point de bonus, et enchaînent une troisième victoire de suite en Top 14. Au printemps l’ASM fait sa mue !
Un match plein d’abnégation
"Nous avons semblé usés physiquement et mentalement", analyse le coach à la fin du match. Il faut dire que jouer cette équipe de Castres n’est jamais un long fleuve tranquille, tellement ils s’accrochent à la moindre faute et se nourrissent des erreurs adverses. Après une belle entame magnifiée par des essais de Joris Jurand, après un exploit individuel suivi d’une superbe réalisation de Newsome au soutien de Delguy, les Jaunards commettent quelques erreurs dont profitent les Castrais. Ballons échappés, touches contrariées, l’ASM connaît un temps faible en fin de première mi-temps et les visiteurs en profitent pour recoller un peu au score. L’ouvreur Castrais Louis Le Brun, pas forcément dans un bon jour, laisse filer quelques points importants face aux perches. 17-6 à la mi-temps, les joueurs du Puy-de-Dôme attaquent la seconde période en occupant le camp adverse. Joris Jurand y va de son doublé après une belle attaque orchestrée par Benjamin Urdapilleta. Et même si l’ASM se fait contrer deux fois par Jérémy Fernandez et Abraham Papali’i, Léon Darricarrère et Pita-Gus Sowakula dans les arrêts de jeu assurent la victoire et surtout le point de bonus offensif. Car hier après-midi, la fin de la rencontre a tourné en faveur des jaunes et bleus, pour la plus grande joie des supporters.
Le droit de rêver
"Pour une fois, cela a basculé en notre faveur et si cela avait été le cas contre Bordeaux et Toulon à domicile, on serait dans les 6 sans problème", déclare Yohan supporter assidu, venu avec un groupe de copains et bien décider à fêter cette victoire bonifiée. "Maintenant on a le droit d’espérer, mais il va falloir sortir deux dernières grosses prestations", poursuit-il. Avec un déplacement à Toulon, suivi de la réception de Montpellier, les Auvergnats savent qu’il va falloir monter le curseur pour rester dans le groupe des 8, synonyme de Champion’s Cup avec l’espoir, pourquoi pas, d’espérer plus. Car du côté de la Yellow Army, qui a poussé ses hommes jusqu’au bout, le parfum des phases finales n’est jamais très éloigné. "Nous n’en sommes pas loin, et nous sommes dans une bonne dynamique, nous marquons pas mal d’essais depuis quelques temps même si nous voyons que les organismes sont un peu fatigués", exprime Romain venu de Gannat. Car la saison est longue, et a fait passer les supporters par toutes les émotions. "Une fois, nous avons été dans le top 6 avant de connaître un trou d’air en début d’année qui nous a fait craindre le spectre de la relégation avant qu’à 2 journées de la fin, nous parlions à nouveau de top 6", poursuit-il. Une année faite de haut et de bas pour un club qui se reconstruit, et qui est en train de poser de solides fondations avec des hommes investis dans leur mission respective. Sur cette terre de rugby qui fait vibrer des milliers de personnes, les couleurs jaunes et bleues reprennent de leur éclat. "On sait par où est passé le club et les efforts entrepris pour revenir en haut de l’affiche ; on est heureux quand les joueurs ne lâchent rien, et qu’ils soient récompensés comme aujourd’hui ; et puis voir tous ces jeunes qui portent fièrement nos couleurs, cela nous rassure aussi sur l’avenir", concluent quelques supporters croisés dans la tribune Limagrain, encore sous l’émotion de cet essai de Pita-Gus Sowakula dans les arrêts de jeu.
Article et photo : Philippe THIVAT