Philippe Bertrand président depuis 9 ans, et lutteur depuis 1976. Il a pratiqué également le rugby. Il en profite au passage, pour remercier la mairie de Chamalières qui aide le club financièrement comme il se doit ! Thierry Bourdin, quant à lui, cadre d’état au ministère des sports, est un entraîneur bénévole. Il a participé aux Jeux Olympiques de 1984, 1988 et 1992. Pour les Jeux de Paris, ils nous disent que les Américains sont favoris chez les hommes et chez les femmes ce sont les Japonaises.
Quels sont les objectifs du club ? Comment se déroule les entraînements ?
PB : Ce sont les mêmes que lorsque nous l’avons créé, c’est un club familial où règne l’amitié. Nous nous occupons autant des gens qui veulent faire de la lutte loisir que ceux qui veulent faire de la compétition. L’objectif est d’amener toute notre école de lutte à pérenniser ses lutteurs, à ce qu’ils restent avec nous et qu’ils s’entraînent le plus possible. Nous avons des jeunes déjà très performants qui sont en équipe de France, qu’ils aient les meilleures conditions d’entraînement. Beaucoup sont dans des centres de haut niveau à Font-Romeu et à Dijon notamment. Nous avons entre 135 et 150 licenciés.
TB : Nous avons un entraînement tous les soirs. Nous avons deux entraîneurs rémunérés, et nous profitons aussi des compétences d’un entraîneur russe, Telman Usoyan, qui est là pour la lutte gréco-romaine. C’est un entraîneur très performant qui connaît vraiment la discipline. Un entraînement démarre par un échauffement de 20 mn, après on passe directement sur la partie technique pour terminer par de la préparation physique. La difficulté des entraînements est qu’il y a les anciens mais aussi des nouveaux, c’est pas évident à gérer avec la différence d’expérience. Il y a aussi les catégories de poids. Il y a des lutteurs et des lutteuses plus aguerris.
Est-ce que le président est content de ses entraîneurs ?
PB : Oui bien sûr ! Nous avons deux entraîneurs employés au club qui se partagent les entraînements. Le mardi soir par exemple est plus réservé aux femmes du club, mais pas vraiment lutteuses, c’est surtout de l’entretien physique. Il y a pas mal de filles qui viennent s’entraîner tous les mardis soirs avec Yvan Gay, qui est le responsable de l’école de lutte. Les autres jours de la semaine, c’est de la lutte olympique, lutte technique. Comme dit Thierry, c’est Telman Usoyan qui s’occupe plus de la gréco-romaine. Nous avons cette chance extraordinaire d’avoir deux entraîneurs qui sont là en permanence, et Thierry Bourdin qui a été entraîneur des équipes de France féminines et masculines. Il a un niveau d’excellence à l’entraînement et il vient nous donner un coup de main gracieusement. Nous avons aussi Sullivan Pissocher qui bénévolement s’investit beaucoup. Nous avons un panel d’entraîneurs que beaucoup nous envient !
Vous êtes un lutteur de très haut niveau Thierry ?
TB : J’ai fait trois Olympiades en tant qu’athlète et trois Olympiades en tant qu’entraîneur. Je viens me ressourcer au club, car c’est un club convivial, on se sent à l’aise. Il y a beaucoup d’amitié entre nous, on se connaît depuis des années. Je me régale plus à entraîner à Chamalières que les équipes de France, car c’est compliqué. Tout le monde veut son prépa physique et mental, de l’argent. Il y a plus de retour à Chamalières de la part des jeunes.
Qu’espérez-vous des Jeux de Paris ?
PB : C’est une fête extraordinaire en perspective ! Nous allons voir la lutte, nous ne pouvions pas manquer cela. Au niveau national, je n’ai pas senti qu’on avait bien préparé nos lutteurs, je pense que nous y sommes pris trop tard. Je n’ai pas senti cet engouement particulier pour les Jeux.
TB : La lutte est un sport en France qui a toujours eu de très bons résultats. Je me souviens des frères Guenot, Christophe et Steve, qui adorent venir au club de Chamalières. J’étais sur place à Pékin pour fêter avec eux les médailles. J’espère peut-être une médaille chez les femmes.
Que manque-t-il à la lutte pour plus de médiatisation ?
PB : Pierre Fulla en parlait souvent à Stade 2. La fédération française est constamment en bagarre, il y a constamment des problèmes d’égo. Nous pourrions être plus présents sur les réseaux sociaux, nous ne savons pas nous vendre.
TB : Il faut savoir qu’aux Etats-Unis c’est le premier sport individuel ! En Europe de l’Ouest ça ne fonctionne pas vraiment sauf en Allemagne. Les Japonaises sont aussi très fortes dans notre sport.