Il est coach de saut à la perche au Clermont Auvergne Athlétisme, il entraîne notamment Ninon Chapelle (récemment vice-championne de France) et Anthony Ammirati (champion du monde junior en 2022). Il a connu l’INSEP pendant 4 ans avec Maurice Houvion, aux côtés de Jean Galfione et de Gérald Baudoin. Il a même participé à la préparation des J.O de 1996, où minutie et précision étaient de rigueur. Aujourd’hui, il transmet toute son expérience dans son club du CAA.
Que pensez-vous de la perche clermontoise ?
Elle se porte très bien ! Philippe d’Encausse à l’époque s’entraînait avec Jean-Marc Tailhardat, il avait hérité de son père Hervé d’Encausse, recordman d’Europe en 1967 de la discipline. Il y a toujours eu de très bons perchistes à Clermont-Ferrand. Le dernier en date est bien sûr, Renaud Lavillenie qui a franchi 6,16 m, un record du monde battu le 15 février 2014, qui a tenu jusqu’au 8 février 2020. Renaud est champion olympique en 2012, plusieurs fois champion du monde en salle, champion d’Europe à multiples reprises et 18 fois champion de France ! Les infrastructures sont vraiment adaptées, elles sont modernes. Des athlètes viennent de l’extérieur, notamment les frères Collet et Anthony Ammirati, champion du monde junior en 2022.
La perche française a des chances de médaille aux J.O ?
Oui l’équipe de France a des chances de médaille, n’oublions pas que Thibaut Collet a passé 5,92 m au All star cette année ! Il est clair qu’Armand Duplantis paraît intouchable, mais il ne l’est pas car il a été dans la difficulté cet hiver même s’il s’en est sorti. Il est grandement favori c’est certain mais tout est possible car les Jeux Olympiques sont particuliers, et il aura toute la pression à gérer.
Est-il possible de voir Renaud Lavillenie aux J.O ?
Il faut faire les minima, c’est-à-dire 5,82 m. Renaud s’est fait opéré et essaie de revenir, mais il peut y arriver, c’est un athlète de très haut niveau. Il ne faut jamais l’enterrer même si ce sera difficile ! Mais il bosse, il est motivé. Pour l’instant Thibaut Collet a franchi ces minima. Il reste que deux places pour six ou sept concurrents.
Racontez-nous le quotidien au CAA ?
Nous avons deux heures d’entraînement tous les soirs. Nous travaillons la vitesse, la technique. Nous faisons attention aux blessures, nous sommes vigilants, les blessures c’est du temps de perdu. On évite les répétitions pour éviter les blessures sur la longueur. Parfois, il faut alléger les séances car certains sont en période d’examen, ils sont moins concentrés et un peu plus fragiles. Ils ne sont pas tous professionnels.
Que faut-il faire pour que la perche clermontoise soit plus médiatisée ?
Il faut avoir du monde à la base. Il faut que les jeunes soient attirés par des structures qui donnent envie de faire de la perche ! Renaud Lavillenie a créé son club qui se nomme Envol. Il est dans une très bonne dynamique, son épouse fait du bon travail avec les jeunes. Un jeune comme Ammirati est le futur de la perche française. S’il y a des bons ambassadeurs, les jeunes pourront s’identifier à eux. Il suffit de s’entourer de personnes compétentes pour que le club devienne un très bon club, et c’est ce que Renaud fait.