Jeune retraité, il est depuis cette année en co-présidence avec Dominique Caissier, ils sont ensemble depuis 18 ans maintenant. Saint-Genès est un club qui a la particularité d’avoir des noms, Philippe Marocco (coach de la réserve), Pierre Vigouroux (coach de l’équipe 1), ils sont aidés par Thomas Blanc (ancien joueur de Montluçon) et Jean-Michel Lefrant qui supervise en conseillant l’ensemble. Il y a également Christophe Duchêne, qui est responsable de l’école de rugby, sans oublier Jean-François Planeix. "Nous avons signé une convention avec l’ASM pour que certains jeunes jouent à plus haut niveau et aussi pour un partenariat au niveau des éducateurs et entraîneurs". Jean-Pierre qui est un grand connaisseur du ballon ovale, est passionné de l’AS Béziers des années 70-80 (10 boucliers de Brennus entre 1971 et 1984).​

Nous avons l’impression que le club se porte merveilleusement bien, n’est-ce-pas ?

Le club se porte très bien effectivement, nous avons une grosse école de rugby avec plus de 120 enfants, nous avons 320 licenciés actuellement dont 55 seniors. Une équipe cadets, juniors et seniors avec une équipe réserve cette année. Beaucoup d’éducateurs, les dirigeants sont nombreux dans chaque catégorie, le club vit bien. Sportivement, nous ne sommes pas trop mal, mais nous avons un adversaire supplémentaire, c’est le climat ! Le terrain se situe à 900 mètres d’altitude. D’ailleurs nous remercions la Métropole de nous prêter des terrains aux Gravanches quand nous sommes embêtés.

Quels sont les objectifs du club à court terme ?

A court terme, ce serait bien que le club monte en Régionale 1, car il n’est jamais monté à ce niveau. En ce qui concerne la Fédérale 3, ce n’est pas dans l’air du temps, cela nous coûterait vraiment trop cher. Pour l’équipe première et l’équipe réserve, on devrait pouvoir se qualifier cette année, c’est une satisfaction. Il faut essayer de gravir un échelon. L’effectif a augmenté, c’est tant mieux, car la Régionale 2 a un très bon niveau et lorsque la fin de la saison commence à pointer le bout de son nez, c’est plus compliqué notamment à cause des blessures. On ne peut pas toujours gagner !

Qu’est-ce que vous pensez de la création de la Nationale 1 et de la Nationale 2 ?

C’est une question piège, pas évidente à répondre. Il y a vraiment un monde d’écart entre le rugby amateur et le rugby professionnel. Il est vrai que pour jouer en pro, il faut déjà avoir une équipe qui a des bases, et pour monter il faut déjà avoir les bases du niveau en dessous. On ne peut pas placer tous les joueurs en Top 14 et en Pro D2. Le rugby est dans le monde professionnel depuis peu, par rapport au football notamment. Les joueurs recalés au haut niveau pro, on ne peut pas les mettre en Fedérale 2 ou en Fedérale 3 , il fallait donc pallier à ça. Aujourd’hui, personne oblige un club à gravir les échelons trop rapidement. Ces divisions peuvent attirer des spectateurs et des sponsors supplémentaires. Quand on prend l’exemple de Nevers, personne ne s’est inquiété. C’est vraiment un club bien géré. Il faut se donner les moyens de ses ambitions, tout simplement.

Est-ce que le budget du club est suffisant ?

Non bien évidemment, parce que nos déplacements sont trop importants et les frais de transport sont très coûteux ! En ce qui concerne les grands noms du rugby qui sont chez nous, on ne paye personne, on ne défraie personne. Ils viennent payer leur bière à la fin du match au local. Il faut des budgets plus haut, c’est surtout pour les transports. Notre club a aujourd’hui deux équipes seniors, une équipe cadet et junior, et une grosse école de rugby. Il y a des bus qui partent à 150, voire 180 km autour de Saint-Genès-Champanelle. A chaque fois que le bus démarre, on sort 900 à 1000€. Un budget à hauteur de 90000€ serait plus adéquat. Nous sommes aujourd’hui entre 70 et 80000€.

Que pensez-vous de l’équipe de France actuelle ?

Il y a eu des blessés, il y a eu des changements, une équipe de rugby c’est 23 joueurs. Lorsque les leaders ne sont pas là, les remplaçants font ce qu’ils peuvent, mais ils sont peut-être pas à la hauteur. Quand on compare avec la coupe du monde, poste par poste, ce n’est pas complètement les mêmes. Il faut que tout le monde se mette au diapason du groupe. Le staff doit aussi se remettre en question. Les aficionados sont des supporters d’une équipe qui gagne, mais il faut savoir aussi être supporter d’une équipe qui perd.