Il entraîne l’équipe féminine de pré-nationale à l’ALFA St Jacques depuis cette saison (voir photo). Il est toujours joueur à l’ALFA également. A 38 ans, ce chef d’entreprise, papa de trois enfants, n’a pas hésité à saisir l’opportunité de rendre service au club en acceptant l’entraînement des filles. Formé à l’ASM, il a joué un an en espoirs pro B au Stade Clermontois, et a un très grand nombre de matchs en N 3 à son actif.
Comment êtes-vous devenu coach ?
J’ai toujours joué au basket, depuis l’âge de 6 ans jusqu’à aujourd’hui, c’est important de le dire car j’aime vraiment ce sport ! Je suis devenu coach des filles depuis cette saison, suite au départ du premier entraîneur avec qui ça ne s’est pas très bien passé. J’ai accepté cette opportunité pour le club, car j’avais envie de l’aider. Ensuite, j’ai accepté pour le groupe des filles. Je les connaissais et nos valeurs communes ont fait la différence. Je suis quelqu’un qui ne triche pas, je n’ai pas peur de l’échec, et pour moi tout est dans les intentions. Les filles ont énormément de coeur, quand elles sont sur le terrain, elles ne trichent pas, elles sont très combatives et très soudées. Elles avaient besoin d’avoir quelqu’un de confiance sur le côté. Nous sommes souvent dans la discussion, notamment avec Aurélie Cibert qui m’aide beaucoup. Nous avons gardé nos principes de jeu en essayant de les faire évoluer.
Qu’est-ce que vous pensez du club de l’ALFA St-Jacques ?
C’est l’esprit de famille qui ressort, c’est indéniable ! C’est un club de quartier, synonyme d’insertion mais aussi très compétitif. Ce côté familial m’est très cher, car on se sent utile. Je sens que tout est fluide, dès que j’ai une question, j’échange facilement avec les dirigeants, avec les filles également. Il faut respecter ça ! Pour résumé c’est facile de communiquer à l’ALFA.
Comment faites-vous au quotidien ? Chef d’entreprise, coach, joueur et papa.
Je ne vous cache pas que c’est assez compliqué, c’est une question d’organisation. Il faut que je partage mon temps entre mes enfants, les matchs que je joue et ceux que je coache, sans oublier mon entreprise. Avant la trêve par exemple, j’ai coaché les filles, et ensuite je suis vite parti vers mes coéquipiers pour faire la deuxième mi-temps. Je cours énormément ! D’ailleurs je ne m’entraîne plus avec les gars le jeudi car j’entraîne les filles. J’ai un peu le sentiment d’abandonner l’équipe masculine. C’est un choix, et j’en ai discuté avec mon entraîneur. Je le connais depuis que je suis tout petit, il m’a dit que c’était une opportunité qu’il ne fallait pas laisser passer.
Quel est l’objectif à court et moyen terme ?
Nous sommes en poule haute, toutes les équipes visent la montée en Nationale 3. On sait d’où on vient, nous avions une victoire pour trois défaites, si on nous avait dit à ce moment-là qu’on jouerait les play-offs, je pense que tout le monde aurait été content. Nous allons essayer de bien figurer c’est une certitude ! Nous pouvons construire l’avenir là-dessus. Nous avons un groupe un peu vieillissant, même si ce sont de très bonnes basketteuses. Nous allons nous appuyer sur ces play-offs pour construire l’avenir. Je ne suis pas le genre de coach qui cherche des joueuses déjà aguerries avec un gros CV, mais plutôt aller voir à l’étage en dessous, des joueuses qui ont la fibre pour mouiller le maillot et s’intégrer à notre façon de fonctionner, et gagner du temps de jeu et de l’expérience. Les nouvelles joueront avec des joueuses qui sont là depuis longtemps, ce qui permet de progresser plus vite.
Qu’est-ce que vous pensez de Victor Wembanyama ?
C’est un phénomène, c’est un profil de joueur que nous n’avions jamais vu ! Je pense qu’il faut lui laisser du temps. Il est tellement polyvalent, il a une présence dans la raquette qui dissuade beaucoup de joueurs d’y rentrer. Je pense que les Spurs vont construire autour de lui. C’était un peu prévisible ce qui se passe au niveau des résultats cette année. Il a un des meilleus coachs de la NBA, il va encore performer et surtout apprendre. C’est génial qu’il soit Français, il va révolutionner le jeu ! De plus, il a l’air d’être un bon gars, il est bien entouré.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter sportivement ?
On peut me souhaiter de bien figurer dans la poule haute, et de voir une évolution avec les filles au-delà des résultats. Pour les garçons également, on peut accrocher une première place en poule basse pour jouer les play-offs, ce serait top. Essayer de se renforcer cet été, et démarrer la saison normalement, ce qui n’a pas pu être le cas cette année. Pour aller un peu plus loin, je ne serai pas surpris de voir l’ALFA en Nationale 2 un jour. Quand on voit le nombre de personnes qui travaillent dans l’ombre, je ne vois pas pourquoi on se refuserait ça.