Il a 29 ans, et il grimpe les échelons de saison en saison. Originaire de la région Lyonnaise, ce
chargé de communication (au Stadium Foot Indoor de Riom) est un passionné de sport en général. Il
arbitre en National, et va bientôt officier à la touche pour l’équipe de France U19, qui affrontera
Israël en match de préparation à Clairefontaine.
Comment êtes-vous venu à l’arbitrage ?
De manière peu originale, je suis arrivé à l’arbitrage par le biais du football. En effet, j’étais d’abord joueur de foot jusqu’en U13. Puis à l’issue d’une blessure, et alors que j’assistais à un match de mon petit frère, on m’a proposé de prendre le sifflet et d’arbitrer le match. Cela m’a plu ! Mon président de club m’a demandé si je souhaitais effectuer la formation pour devenir arbitre, ce que j’ai accepté. Et je suis devenu arbitre de football à tout juste 14 ans. J’ai ensuite eu l’opportunité d’intégrer la section sportive filière arbitrage au lycée Frédéric Faÿs de Villeurbanne (69), me permettant d’évoluer plus rapidement, et de concilier les études et l’arbitrage.
Quelle est la différence entre la touche et le centre ?
Ce sont à vrai dire deux fonctions assez différentes. Les exigences techniques, physiques mais aussi mentales ne sont pas les mêmes. De plus, lorsqu’on est arbitre central, on est amené à prendre davantage de décisions ou de non-décisions. En revanche, un arbitre assistant a beaucoup moins de travail, mais doit rester extrêmement concentré pour pouvoir être prêt et s’attendre à l’inattendue. Il faut savoir également être au service du jeu et de l’arbitre central. En tant qu’arbitre assistant (à la touche), nous sommes là avant tout pour aider, suppléer et assister l’arbitre central ; ce n’est plus nous le leader sur le terrain.
Pourquoi ce manque de respect par rapport aux arbitres à votre avis ?
L’attitude des différents acteurs du football est aujourd’hui malheureusement le reflet de la société. C’est culturel. Nous sortons également d’une période Covid où les gens ont été enfermés pendant des semaines parfois dans des appartements. Il y a donc je pense une forme d’excitation exacerbée. L’arbitre est également synonyme d’autorité, et quand on voit aujourd’hui les relations entre la société et la police voire les pompiers, on comprend certains comportements. Cela découle automatiquement sur les arbitres. Il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout des êtres humains, et qu’il nous arrive de nous tromper… Mais ce « droit à l’erreur » est de plus en plus mal accepté. L’environnement et le climat autour des stades sont devenus également très compliqués. Parents, spectateurs et éducateurs sont beaucoup plus dans la contestation. La notion de compétition est grandissante mais elle ne doit pas enlever la passion qu’est le football.
Que peut-on vous souhaiter ?
Tout d’abord, de continuer à prendre autant de plaisir que je n’en prends depuis maintenant 16 ans. Ensuite, je suis un compétiteur et quand on est assistant en National 1, on aspire à évoluer et essayer de gravir les marches au fur et à mesure, pour accéder à la Ligue 2 et pourquoi pas un jour la Ligue 1. Il faut savoir être ambitieux, tout en restant lucide, et se dire que l’arbitrage est avant tout une passion.