Alors que la JAVCM se prépare pour son prochain match après sa défaite face à Lille (74-50) et qu’elle se dirige vers sa fin de saison, son coach Guillaume Vizade est venu répondre à nos questions sur cette année mais aussi sur les perspectives d’avenir.Bonjour Guillaume Vizade. Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs qui vous êtes ?
Je suis né à Yronde-et-Buron, près de Vic-le-Comte. Je me suis mis au basket avant mes 11 ans, d’abord à Vic-le-Comte, puis après j’ai rejoint les rangs du Stade Clermontois. Auparavant, je faisais un peu de natation mais dès que j’ai commencé le basket, je ne me suis consacré qu’à ce sport. Quand j’ai eu l’âge, j’ai passé mes diplômes d’entraîneur. Je suis passé par l’entraînement des minimes, la Ligue Féminine, j’ai aussi été pendant 3 ans au centre de formation du Stade Clermontois, puis après avoir arrêté d’entraîner pendant un an, je suis arrivé au Clermont Basket, une structure amateure mais très professionnelle dans son organisation.
Je suis arrivé à la tête de Vichy-Clermont quand le club a lancé son opération maintien au cours de la saison 2016-2017.
Cela fait 5 ans que vous êtes à la tête du groupe sénior de la JAVCM. Quel est le bilan de cette dernière saison ?
La saison n’est pas encore finie, il nous reste beaucoup de choses à faire. Il nous reste encore 13 matchs à jouer, donc il est trop tôt pour tirer des conclusions. En revanche, il y a des événements marquants qui nous sont arrivés et qui nous ont fait réfléchir aux différentes manières de procéder. Par exemple, lorsque nous étions à 7 victoires et 4 défaites, nous avons deux joueurs qui se sont blessés, du coup c’était plus difficile de faire tourner dans l’équipe, d’autant plus que nous avons beaucoup de matchs tout au long d’une saison.
Est-ce que la crise sanitaire a ajouté des difficultés ?
Avec le nombre de matchs, c’est sûr que la crise sanitaire a rajouté de la difficulté. En plus des joueurs blessés, nous sommes toujours exposés au fait d’avoir des joueurs positifs ou cas contacts, ce qui peut totalement bousculer notre manière d’organiser l’équipe. Dès le début de la saison, on avait eu l’impulsion de se dire qu’il allait falloir être prudents, notamment au niveau de la construction du budget. A ces difficultés, il faut ajouter le fait que nous jouons dans des salles vides, ce qui est handicapant quand on a l’habitude d’avoir un public bruyant pour nous soutenir, notamment à Vichy. Et comme on joue souvent, cette absence est encore plus prégnante.
Pour la fin de saison, quels sont les objectifs ?
C’est simple : finir le mieux possible. On a décidé de fonctionner en deux étapes : le maintien sportif et aller chercher la meilleure place disponible. Notre objectif initial était de figurer dans la première moitié du championnat. Il va falloir cravacher, bien sûr, mais ce n’est pas infaisable. Comme j’ai déjà été amené à le dire, le rythme des matchs est effréné, du coup on rencontre des difficultés quand on a des joueurs blessés et des cas de Covid-19.
Est-ce que vous ressentez de la volonté pour cette fin de saison ?
On joue deux fois par semaine, donc les moments pour digérer une défaite, par exemple, existent très peu. Donc il faut savoir se positionner par rapport à cela et surtout travailler. On doit transformer notre façon de faire et ça, ça nous bouscule un peu. On recherche le match référence et on cherche toujours à faire mieux et les joueurs y mettent de la bonne volonté. On est obligé de se préparer de façon plus synthétique que d’habitude, du coup, au lieu d’avoir 7 ou 8 points clés sur lesquels travailler, on va se concentrer sur 3 ou 4 points essentiels pour se donner une chance de pouvoir gagner. Ce que l’on souhaite c’est se maintenir et finir le plus haut possible au classement. Avec les nouvelles formules de ranking, chaque victoire compte et il faut vraiment finir le mieux possible. Notre position actuelle, même si le championnat n’allait pas à son terme, nous permet de ne pas descendre. Dès que la saison va se terminer, on va finaliser certaines choses sur le recrutement et moi dans le même temps je vais basculer sur l’équipe de France U20 avec Ali Bouziane, Jean-Aimé Toupane (ancien coach de Clermont, ndlr).
Et quelles sont vos perspectives pour la prochaine saison ?
Le travail principal est actuellement en coulisses (plan de l’organisation et de l’aspect commercial où il faut se réinventer). Ces périodes-là peuvent se reproduire donc il faut savoir se renouveler. Sur le plan sportif, l’idée directive est de tenir les objectifs et pour l’instant nous n’avons pas entamé de recrutements. Nous restons concentrés sur ces objectifs de maintien. La saison prochaine, on la souhaite en Pro B. Pour l’instant on n’est pas en danger mais il faut que nous soyons vigilants. Nous avons une période dure et il faut valider ce bloc-là. Ensuite, on va avoir une relance du projet sportif (fin de contrats, recrutements…). On a un gros travail à faire sur le renouvellement humain même si ce n’est pas la priorité à court terme.
Justement, comment se passe le recrutement à la JAVCM ?
J’essaye d’œuvrer de la manière la plus collaborative possible. J’intègre beaucoup mon assistant là-dedans. Une fois qu’on sélectionne les profils, je vais m’appuyer sur l’œil de David Melody pour avoir un autre point de vue, puis finalement, j’échange avec le Président du club et nous prenons la décision la plus adaptée pour l’équipe.
Et est-ce que cette saison vous a amené à revoir vos schémas de jeux ?
Dans la construction de l’équipe, on avait une base de joueurs qui sont restés. Il nous reste Charles-Henri Bronchard (venu en 2015) qui est le premier contrat de la JAVCM, ainsi que deux autres, David Denave (au cours de la saison 2016) et Mohamed Koné (2017-2018) qui sont là depuis le début. Pour compléter cet effectif, en plus de ces vétérans, on avait une volonté de prendre des joueurs qui étaient déjà en LNB et deux joueurs étrangers. En termes de philosophie de jeu, il a fallu s’adapter au profil de l’équipe qu’on avait construite. On l’a structuré autour de nouvelles forces et on a une équipe avec beaucoup de rythme et d’intensité de jeu.
Niveau formation quelle est la politique du club ? Comment arrivez-vous à entretenir un lien entre le club et le centre ?
On a un responsable de centre de formation qui est Joris Mercier. Ce lien on le fait de deux manières. Tout d’abord, chaque saison nous intégrons 5 joueurs du centre avec le groupe. Ces 5 joueurs, ne sont pas tout le temps tous présents aux entraînements avec le groupe Pro B, mais on s’assure d’en avoir au moins 4 et de faire tourner afin qu’ils puissent commencer à s’intégrer dans le monde professionnel. En plus de ça, nous recherchons en permanence de jeunes joueurs pouvant intégrer notre Centre de Formation.
Est-ce qu’on trouve des joueurs Auvergnats dans ce Centre de Formation ?
La difficulté au basket, c’est que l‘on a une prépondérance de joueurs qui sont issus du giron fédéral. Ensuite, on a les centres de formations “historiques” qui sont les “producteurs” de beaucoup de joueurs pros et ensuite on a les clubs de Pro B. Si on regarde dans l’échantillon de formation, la région Auvergne n’est pas forcément la première. En revanche, quand il y a des joueurs qui sortent, on se doit de ne pas les rater. Sur les 10-15 dernières années, on a des joueurs qui ont été aspirés et qui jouent au très haut niveau.
On sait que vous avez une affection particulière pour les États-Unis et que vous y allez souvent. Est-ce que ce sera aussi le cas cette année ?
Cette année, ça sera peut-être compliqué d’aller là-bas, surtout que les événements organisés par la NBA sont un peu en suspens. Pendant 10 ans je suis allé tous les étés aux États-Unis, cette fois-ci je vais faire autre chose, notamment les U-20 France. En revanche, ça n’empêche pas de garder un œil sur ce qu’il se passe en NBA.