Lancé en 2019, le programme Maison Sport-Santé a été conçu par le gouvernement, et plus précisément le Ministère des Sports et de la Santé, comme des structures pouvant accueillir des personnes qui sont en demande d’activité physique en fonction de leurs besoins. Récemment, c’est donc l’ASM Omnisports qui a été mise à l’honneur. On en a donc parlé avec Julien Finaud et Damien Mack, les deux personnes qui se chargent de ce projet.Bonjour Messieurs, tout d’abord pour nos lecteurs, pouvez-vous vous présenter ?

Julien Finaud : Bonjour, je suis Julien Finaud, je suis le responsable du pôle ASM Sport-Santé Vitalité et j’assure également la coordination générale au sein de l’ASM Omnisports.

Damien Mack : Bonjour également, je suis Damien Mack, j’ai été récemment nommé coordinateur de la Maison Sport-Santé ASM. C’est moi qui supervise donc les premiers pas du développement de celle-ci en vue d’une ouverture en Septembre.

Qu’est-ce qu’une Maison Sport-Santé ?

DM : En fait, il y a des fondements sur ce que doit être une Maison Sport-Santé dans le cahier des charges des ministères. Fondamentalement, nous devons être capables d’accueillir toute personne qui a besoin d’activité physique ou d’une évaluation médicale et c’est pour cela que nous sommes aussi là pour orienter les personnes vers différents programmes physiques. Ainsi, par la suite, l’objectif va être de travailler avec d’autres Maisons Sport-Santé du bassin clermontois.

JF : En soit, la raison d’être d’une Maison Sport-Santé va être de contribuer à faire en sorte que les gens soient encouragés à pratiquer une activité physique et sportive. Selon des études ministérielles, il y a des recommandations de l’État, en termes d’activité, qui ne sont même pas atteintes par la moitié de la population française. On est donc vraiment sur un enjeu de santé publique parce qu’on a des gens qui ne pratiquent pas forcément les bonnes activités avec la bonne durée, voire des gens qui ne pratiquent pas du tout avec un mode de vie qui se sédentarise. La Stratégie Nationale Sport-Santé qui a été mise en place depuis 2019 et jusqu’en 2024 comporte différents axes dont la reconnaissance sur le territoire de 500 Maisons Sport-Santé. L’intérêt est d’augmenter le taux de pratique des citoyens français. On s’inscrit pleinement dans cette démarche. Il faut redonner goût à l’activité physique et orienter les personnes vers des structures pouvant répondre à leurs besoins.

Depuis quand ces projets existent-t-il ?

JF : Ça fait deux ans. Ça fait partie du plan stratégique qui a été initié en 2019. C’est de cette façon qu’il y a eu une première vague de reconnaissance qui a été réalisée avec un appel à projets en 2019, puis une deuxième en 2020. Nous, on s’est positionné sur la deuxième vague, ce qui est un choix. On travaille en réseau avec d’autres structures comme l’Agence Régionale de Santé ou les DAPAP (Dispositifs d’Accompagnement vers la Pratique d’Activité Physique). On essaye de travailler en réseau et de ne pas se marcher dessus les uns les autres et c’est donc pour ça que nous ne sommes pas allés sur la première car certaines structures avec qui nous voulions travailler voulaient se positionner. L’intérêt, en revanche, c’est qu’il y ait plusieurs Maisons Sport-Santé dans la région. Il faut donc trouver une sorte de complémentarité et non de compétitivité entre nous.

D’où vient ce projet de sport-santé à l’ASM ?

JF : Le sport santé à l’ASM n’est pas récent. En fait, depuis sa création en 1911 il y en a. Ça a toujours été un axe majeur du club : encourager la pratique sportive à tout âge pour la santé de chacun. Aujourd’hui, ça s’organise autour de 3 axes majeurs : un volet qui concerne la performance sportive, un volet social et un volet sport-santé depuis le début des années 2000. Et donc, en plus, maintenant nous avons le pôle ASM Sport-Santé Vitalité qui se décline en deux segments d’activité : un segment ASM Sport-Santé et un segment ASM Vitalité qui va plutôt être à destination des entreprises, des collectivités territoriales, de partenariats et prestations de service. Le segment ASM Sport-Santé lui, est grand public. Ce que l’on vise, c’est une ouverture du club ASM à tous les habitants du secteur qui veulent prendre soin d’eux et de leur santé. Aujourd’hui tout ce qui se faisait depuis une dizaine d’années a été englobé dans le projet “Maison Sport-Santé”, ce qui est une sorte de reconnaissance de la part de l’État.

Est-ce que la crise sanitaire n’a pas été un frein à toute cette mise en place ?

JF : Oui ça a été un frein dans le sens où ça a beaucoup ralenti le processus administratif. La crise sanitaire a engendré une baisse de l’activité physique malgré ce que l’on aurait pu croire avec tous ces gens qui sortaient courir durant le premier confinement. Ça a donc entraîné un déficit d’atteinte des objectifs que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, ndlr) a fixé. Toutefois, quand elle va s’arrêter il va y avoir un besoin accru dans la demande de reprise de l’activité. En même temps on en aura plus que jamais besoin d’autant plus que le Ministère des Sports et de la Santé ont annoncé que les Maisons Sports-Santé auront un statut particulier et pourront prendre en charge les personnes qui auront été atteintes du Covid-19 et qui ont des symptômes de longue durée.

Pour l’ASM Omnisport en elle-même, qu’est-ce que cela peut concrètement apporter comme changements ?

DM : C’est un vrai plus d’avoir cette reconnaissance dans le sens où on va pouvoir encore plus travailler en réseau. On espère avoir accès à des budgets qui nous permettront de mettre en place nos dispositifs pour aider les gens. Je pense que derrière, sur tout ce qui est innovation, transmission d’informations ça peut être intéressant, même si ça rejoint cette idée de réseau.

JF : Légitimité et reconnaissance sur ce terrain, voilà ce que ça va concrètement apporter. Quand on parle ASM on voit rugby, centre de formation et on ne se dit pas c’est du Sport-Santé qui peut permettre de reprendre l’activité. Ça permet de mettre en lumière un axe du club. L’idée, c’est qu’on est une structure avec une capacité d’accueil très importante et qui peut donc contribuer à un réseau. De cette façon, les différentes personnes qui ont besoin de ces programmes peuvent s’y retrouver en sachant que l’on peut être accueilli à l’ASM en fonction de nos besoins. Pour nous, il y a un enjeu qui est important. Ce qu’on fait aujourd’hui en termes de sport-santé, on le supporte sur nos fonds propres. On a quelques subventions, les cotisations, du mécénat, mais aujourd’hui si on veut aller plus loin, c’est clair que l’un des enjeux c’est d’avoir une visibilité pour nous aider financièrement sur ce projet.

Cela peut-il permettre d’amener plus de gens vers le sport et, par extension, à l’ASM ?

JF : Très clairement, l’enjeu pour nous à l’ASM ce n’est pas de phagocyter les autres structures et pas non plus d’attirer coûte que coûte des adhérents au club. L’idée c’est d’accompagner la reprise d’activité par de l’accueil, des formations, de la reprise d’activité. S’il y a des personnes qui veulent rester tant mieux, s’il y en a qui ne sont que de passage et qui sont orientés vers d’autres structures, on aura quand même gagné.

DM : Pour donner un exemple, la Maison Sport-Santé peut servir à évaluer. L’objectif n’est pas de se dire “on a tant de places disponibles, il faut absolument les combler”, l’idée c’est plutôt de partager avec les autres structures et faire bénéficier de notre expérience. Il y a cette notion qui est importante et qui est le mot partage.

Par Thomas Agostinis.