Youri est tombé dans la marmite "rugby" étant petit, il ne pouvait en être autrement. Il est en fin de contrat avec Valence-Romans, il veut rentrer en Auvergne, trouver un club ambitieux avec un projet de reconversion. Son immense expérience de la Pro D2, pourrait bien rendre une multitude de services à nos clubs. A bon entendeur…
Crédit photo : ©VRDR 20-21 – Jean Daniel DesplanchesQui êtes-vous Youri Mège ?

J’ai 30 ans, j’ai commencé le rugby au RC Riom très jeune, ensuite je suis parti à l’ASM Clermont-Auvergne pour débuter dans la catégorie (- 15 ans) et intégrer le centre de formation. J’ai continué jusqu’en espoirs, ce qui m’a permis de jouer en Pro D2 à Carcassonne sous les ordres de Christian Labit. Un super coach proche des joueurs, qui ne fait pas de demi-mesure, qui vous regarde droit dans les yeux. Après un passage à Bergerac, je suis allé à Valence-Romans il y a 6 ans.

Pourquoi avoir choisi le rugby ?

Je suis issu d’une famille qui a toujours été dans le rugby. Mon père a joué à Gerzat et à Riom, il est devenu entraîneur. Ma mère, Murielle Tayedat a été championne de France avec Romagnat (victoire en finale contre Toulouges). Mon oncle Cyril, a également joué à Gerzat. Mon grand-père est trésorier du club de Gerzat depuis des décennies. Il ne pouvait en être autrement, le ballon ovale tient une grande place dans ma vie.

Crédit photo : ©VRDR 20-21 – Jean Daniel Desplanches

Quels sont vos plus beaux souvenirs en carrière ?

Le premier, est lorsque l’on remporte le challenge national des (- 13) avec Riom. Nous avions une belle équipe, avec entre autres, Fabien Mouchonnier, le regretté Matthieu Ballet, ainsi que le très rapide Mickaël Boulanger. On bat Massy en finale, ce qui n’est pas rien. Ensuite, les trois titres de champion de France espoirs avec l’ASM en 2010, 2011, 2012. Le premier titre j’ai joué avec Fofana, Bardy, Rado. Le suivant, il y avait Buttin, encore Rado, et le dernier avec Bastide, Kazubek et Granouillet, la génération 90-91. Il y a mon premier match contre Albi avec Carcassonne en Pro D2, je marque l’essai de la victoire. Et bien évidemment, la montée dans cette même Pro D2 avec Valence-Romans, saison 2018-2019.

Que pensez-vous de la vidéo ?

Je pense que la vidéo dessert le rugby, car nous perdons de la spontanéité, de l’authenticité, la faute à un détail. J’ai horreur de l’injustice, je peux comprendre que la vidéo soit utilisée à outrance mais parfois c’est trop, et elle peut être mal utilisée. Au départ, elle était présente pour l’en-but et les cinq mètres, maintenant on peut refuser un essai pour une faute deux minutes avant. Nous sommes entre deux, d’une part nous devons conserver cette notion de spectacle, et d’autre part nous devons garder l’authenticité sportive.

Que pensez-vous du rugby actuel ?

Je trouve que le calendrier est surchargé depuis des années ! On n’arrive pas à trouver des solutions qui permettraient d’avoir plus de temps de récupération. La dimension physique est importante, c’est difficile d’enchaîner les matchs. C’est pour cela que les équipes avec un effectif pléthorique s’en sortent mieux.

L’équipe de France peut-elle être championne du Monde en 2023 ?

Cette équipe de France fait plaisir à voir, car elle gagne. Nos avants sont très solides, et derrière c’est exceptionnel. Individuellement, beaucoup de joueurs peuvent faire la différence. Les Dupont, Jalibert, Vakatawa, Fickou, Penaud, etc… Nous avons une génération dorée. En plus, nous avons une grosse défense. Remporter le titre en 2023, je l’espère fortement ! Ce serait énorme pour notre sport, d’autant plus que c’est chez nous. Les licenciés reviendraient très nombreux j’en suis convaincu. On parle trop négativement du rugby ces derniers temps, avec les commotions et les règles très complexes. Il est clair qu’un titre de champion du monde redorera le blason du rugby français.

Crédit photo : ©VRDR 20-21