Ils ont créé l’association des speakers et maîtres de cérémonies. Jérôme est Président et, Stéphanie la Vice-Présidente. Elle est également Trésorière. Ils adorent leur métier, mais ils aimeraient que ce foutu virus les laisse travailler tranquillement.Comment devient-on speaker ?

SP : Je suis devenue speaker du Rugby Club Toulonnais (RCT) en 2013, presque par hasard. Je suis chargée de communication pour la Marine Nationale en Méditerranée. Depuis une quinzaine d’années je suis maître de cérémonie pour les cérémonies militaires, ainsi que pour les 14 juillet à Toulon que je prépare en amont. Malheureusement, ma prédécesseure au RCT est décédée en juillet 2013. Grâce au partenariat entre le RCT et la Marine Nationale depuis 2009 et, sachant que j’étais déjà au micro, les dirigeants du club m’ont contacté. Comme j’aime vraiment les challenges, je me suis empressée de répondre positivement car, je suis passionnée de rugby depuis petite. Le RCT est mon club de toujours.

JG : C’est un peu similaire pour ma part, j’avais un pote qui était speaker à l’AS Saint-Etienne. Un jour il m’a demandé de le remplacer le lundi soir, proposition que j’ai accepté. A cette époque nous étions en 2002. J’ai fait quatre ou cinq matchs et, comme ça roulait super bien j’ai continué. Je suis arrivé à l’ASM Clermont-Auvergne en 2007 un peu par hasard également. J’ai suivi un ami qui avait un rendez-vous au stade Michelin, le club m’a demandé si je voulais être speaker. J’ai accepté.

Pourquoi avoir créé l’association des speakers et maîtres de cérémonie ?

SP : Il y a sept ans, Jérôme m’a contacté pour me faire une interview. Tout s’est bien passé, nous sommes devenus très amis. Il m’a parlé de son projet de créer l’association. C’est tout naturellement que nous avons eu des discussions concernant l’ASMC. Il m’a expliqué ce qu’il voulait mettre en place et, m’a demandé d’en être la vice-présidente. Je vais toujours jusqu’au bout lorsque je trouve le projet intéressant. Nous sommes devenus très amis, ce qui a facilité les choses. Il est clair que l’association fonctionne grâce aux adhérents, il ne faut pas l’oublier. Mais, comme j’aime à le rappeler, un adhérent est officiellement un adhérent lorsqu’il a réglé sa cotisation. Nous sommes une association très sérieuse, parce que c’est primordial pour perdurer.

JG : Je l’avais en tête depuis longtemps, la création de cette association ! Elle a été créée en 2017. L’Euro 2016 nous a fait comprendre qu’il ne fallait plus tarder et, que cette association était nécessaire pour se structurer et, parce qu’il est important de rester en contact les uns les autres. D’ailleurs, j’aime beaucoup être en interaction avec mes collègues, pour un échange de métier, de passion. Nous sommes là pour travailler avec les plus grandes fédérations (FIFA, coupe du monde de rugby 2023, JO 2024). Nous sommes en relation avec les ligues pour les futures années, pour intégrer les commissions animations.

Comment se passe cette crise sanitaire pour votre corporation ?

SP : C’est évidemment triste. A Mayol, il n’y a que 5000 personnes à chaque match, c’est beaucoup trop calme ! Je suis tellement pressée de retrouver un stade plein. Quand le RCT joue à domicile, je suis en régie, ce qui ne change pas trop pour ma part, sauf ce manque de public ! Mais, j’ai l’avantage d’avoir le retour télé, ce qui permet de voir le match sous différents angles. Quand nous délocalisons au stade Orange Vélodrome, je suis sur la pelouse, c’est un vrai plaisir aussi, ce sont deux choses différentes et, on se fait à tout. En cette période de crise sanitaire, il est clair que l’ambiance habituelle n’est pas là, le stade est vide. On espère revenir à la normale le plus vite possible, car je suis passionnée par ce que je fais, c’est un métier que j’adore.

JG : Je suis déprimé et, nostalgique des 20000 supporters, en plus les gens ont le masque. Pour chanter, encourager, crier s’il le faut c’est sans commune mesure avec ce qui se passait avant. 5000 personnes c’est dérisoire, un cauchemar. Financièrement pour nos collègues, ça se passe différemment selon les cas. Il y a 30 % des gens qui ont un job à côté et le reste non. Vivement que ce foutu virus dégage !

Lien du site de l’association des speakers et maîtres de cérémonie : https://www.asmceurope.com/

Crédit photo : A. Rigaud