L’ancien Clermontois, nous reçoit dans la maison familiale en Auvergne. Il se confie sur la crise sanitaire et sur l’avenir du rugby agenais.En tant que rugbyman professionnel, comment as-tu vécu cette crise sanitaire sans précédent ? Quid de la prochaine saison ?
Cette crise est arrivée, il restait neuf matchs ! Nous devions recevoir Pau, un match capital. On ne savait pas du tout ce qu’il en était, on nous parlait de quatre semaines, ensuite deux semaines de plus. Les phases finales étaient incertaines, même si ça ne regardait pas Agen mais c’était compliqué pour tout le monde. La date de reprise est annoncée pour septembre, on a trois matchs amicaux en août normalement. C’est une crise qui fait peur, malheureusement nous avons eu un cas dans l’équipe, ce qui a ralenti notre préparation physique.
On entend ça et là qu’il y aurait des changements de règles, notamment pour les rucks et les mêlées, tu as des tuyaux ?
Les arbitres vont favoriser la défense, dans les rucks avec le plaqueur et l’assistant plaqueur. Il faudra lâcher très rapidement, on a regardé des vidéos provenant de l’hémisphère sud. En ce qui concerne la mêlée, je n’en sais pas plus. De toute façon tous les ans, il ya des changements de règles, ce qui ne va pas s’arranger avec le coronavirus.
Quelles sont les ambitions du SUA cette saison ?
On va jouer le maintien, mais le club s’est considérablement bien renforcé, avec Jean-Marcellin Buttin, Camille Gérondeau, Victor Moreau et, notamment des joueurs de Toulon comme Yoan Cottin… Si on finit 10e, on sera content ! Le club a des projets avec un nouveau stade qui arrive. C’est à nous, joueurs, de prendre nos responsabilités. On en a un peu marre d’être appelé le "petit" du Top 14, donc on veut grandir.
Si la mayonnaise prend, est-ce que cette sixième place te paraît insurmontable ?
Avec la crise sanitaire tous les budgets se sont équilibrés, quand on voit les baisses dans certains clubs, on se dit que tout est possible ! L’an dernier, on se met la pression dès le premier match en prenant 40 points contre Toulon à domicile. Même si on bat Brive après, c’est usant de défendre à chaque match son territoire. Les équipes veulent faire un coup à Armandie. Cette année, si on bat Castres pour le premier match, ça peut s’enchainer différemment. On en rêve tous de cette sixième place et, les joueurs expérimentés vont nous apporter beaucoup.
Tu nous reçois dans la maison familiale en Auvergne, qu’est-ce que tu ressens quand tu reviens ?
Pendant le confinement on n’a pas pu bouger, donc c’est forcément génial. C’est un grand bonheur de voir la famille, les amis… Je souffle un peu également, nous avons fait huit semaines de préparation non stop donc ça fait du bien de couper. Un peu de repos est toujours le bienvenu !
Comment tu trouves la décision des joueurs de l’UBB par rapport au titre de Champion de France ? (Ils ont refusé car il n’y aurait pas eu de levée de bouclier de Brennus).
A l’imade de Christophe Urios, un grand nom dans le rugby aujourd’hui, c’est un geste de belle mentalité. Le titre se gagne sur le terrain. Ils étaient premiers sans aucune contestation, c’est grand ! C’est une équipe qui joue très bien dans tous les secteurs du jeu, d’ailleurs j’ai pris 80 points chez eux en challenge européen. C’était une mauvaise soirée (rires). Je pense qu’ils vont faire encore une très bonne saison.
Que peut-on te souhaiter ? Tu es aussi un jeune papa…
Sportivement, le maintien serait idéal, voire plus. Je nous souhaite une belle saison et, marquer un essai car je n’ai pas marqué la saison dernière. C’est pas le plus important, mais c’est toujours encourageant. Surtout éviter les blessures… Personnellement, tout se passe bien avec mon petit et mon épouse, la famille aussi donc c’est vraiment que du bonheur.