Président de l’interclubs depuis 2009, Thierry Fraisse connaît l’ASMCA de long en large ! Il revient sur cette passion qui l’anime, ainsi que sur les fonctions qu’il occupe au sein du groupement de supporters. Bonjour Thierry, vous pouvez vous présenter rapidement ?
Bonjour j’ai 56 ans, je baigne dans le rugby depuis tout petit, puisque j’ai joué à l’ASM jusqu’en junior puis je suis parti jouer au CUC. Je suis supporter depuis tout jeune de l’ASM, j’ai connu plusieurs finales. Et puis je voulais aller encore plus loin alors j’ai pris la direction d’un club de supporters en 2001 avec des amis, puis en 2006, nous avons créé l’interclubs, dont je suis le président depuis 2009 à la demande de René Fontès.
En quoi consiste le travail du président de l’interclubs des supporters montferrandais ?
Il faut avant tout gérer les liens entre les différents clubs de supporter. Nous avons des réunions mensuelles où est présent le CA de l’interclubs, représenté par tous les présidents de club de supporters. C’est là qu’on prend des décisions. On s’occupe des déplacements, de l’animation au coeur même du stade… L’objectif, c’est de créer une synergie. Forcément, il y a des périodes où nous avons beaucoup de travail comme lors des phases finales, comme la finale de Coupe d’Europe à Dublin, où nous avions prévu 20 avions au départ de Clermont. C’était un joli bazar, mais on a le mérite de l’avoir fait (Rire) !
Depuis 10 ans que vous êtes à la tête de l’interclubs, comment jugez-vous son évolution ?
C’est plus que positif ! Ce n’est jamais facile de fonctionner dans la même direction et on le voit à l’échelle française, tous les clubs essayent de créer son interclubs, et ce n’est jamais facile. Chaque club de supporter à sa particularité, sa spécificité et nous voulions absolument garder tout ça. Il fallait donc faire un compromis pour que chacun puisse mettre en avant son identité. Nous avons regroupé nos moyens et les clubs afin de travailler ensemble et surtout dans la même direction. Il faut éviter les jalousies et nous avons eu beaucoup de chances, tout le monde a réussi à s’intégrer !
Vous êtes conscients que vous faites partie de ce qui ont lancé la célèbre Yellow Army ?
Il y a tout de même plusieurs facteurs autour de cette ferveur ! Il ne faut pas oublier que l’ASM a contribué a cela elle-même en obtenant des résultats positifs depuis plus d’une dizaine d’années. Forcément, quand votre équipe favorite enchaîne les finales et demi-finales, ça facilite l’engouement ! Nous avons mis l’accent à chacun de nos déplacements sur des défilés un peu partout en Europe, alors on peut dire qu’on y a un peu contribué… Il faut bien comprendre que nous faisons partie de la Yellow Army, mais aujourd’hui elle s’étend au niveau européen, nous avons même des clubs de supporters à Londres et à Genève !
Thierry Fraisse est-il toujours aussi amoureux de l’ASM et du rugby en général ?
De l’ASM oui bien sûr, du rugby c’est plus compliqué… C’est un sport qui a énormément évolué, surtout au niveau des supporters. J’ai connu le michelin avec 3000 spectateurs, puis moins de 10 000, aujourd’hui on est 18/19 000 dans le stade. Ce qui venait à l’époque était des vrais passionnés, des gens qui connaissaient ce sport. Aujourd’hui c’est devenu très familial, beaucoup plus axé grand public et forcément plus le nombre grossi, plus le nombre de supporters moins intéressants aussi, on a notre quota d’imbécile comme on dit (Rire) ! Beaucoup disent que c’est uniquement dans le sud mais c’est faux. A Perpignan, à Toulon, le public a toujours été chaud, c’est dans leur histoire, nous avons d’excellentes relations avec les supporters » rouge et noir » ou » sang et or » d’ailleurs !
L’ASM vient de prolonger Van Tonder et Cancoriet, encore une preuve qu’ils comptent sur cette jeunesse dorée… Intéressant non ?
Oui je suis pour à 200%. C’est bien dans la mentalité de notre club de fonctionner ainsi. Nous avons des étrangers qui se sont bien intégrés et qui pour la plupart sont venus avec leur expérience qu’ils transmettent, mais c’est beau d’avoir les jeunes du club qui glanent de plus en plus de temps de jeu. Il y a certains, nous les avons vu joué plus jeune, ça veut dire que ce club a vraiment une âme. On ne les lance pas dans le grand bain du jour au lendemain, il y a un temps d’adaptation à respecter, chose que fait très bien Clermont. Certains d’entre eux, ne s’entraînent qu’avec les pros, sans pour autant jouer les matchs pendant un an, et puis, le jour où on fait appel à eux, ils répondent présent. Pour nous supporter, c’est vraiment important !
Le XV de France s’apprête à disputer la Coupe du Monde, quelle est votre opinion ?
On ne sait pas trop sur quel pied danser avec eux. On espère toujours un exploit. Nous avons une bonne colonie de Clermontois qui va évoluer sous le maillot floqué du coq, alors forcément on va suivre ça de très prêt mais on doute quand même beaucoup de l’issue. Je leur souhaite bien évidemment le meilleur.
Que peut-on souhaiter à Thierry Fraisse ?
Que je puisse toucher un jour ce fameux trophée de Coupe d’Europe ! Je suis bien plus prêt de la fin que du début, alors ça fait partie des choses que j’aimerais vraiment avoir avant la fin !