Caroline Thomas, capitaine de l’ASM Romagnat et joueuse cadre du XV de France revient sur la saison dernière ainsi que sur les événements à venir.Cette fin de saison et cette défaite en quart de finale, vous n’êtes pas trop déçue ?

Si, nous sommes un peu déçues car on a fait un match plein, mais le plus frustrant, c’est que sur ce quart de finale, on a malheureusement, encore une fois, répété les mêmes erreurs qu l’on fait depuis le début de saison. Des passes approximatives et des problèmes en conquête.

L’essai de pénalité très rapidement sifflé nous met dans le dur ! La déception est grande car nous avons rapidement vu que nous pouvions rivaliser avec notre adversaire. On a perdu contre cette grosse équipe de Bayonne, mais c’est de bon augure pour la saison prochaine, car nous étions proches.

Comment voyez-vous la saison prochaine avec l’ASM Romagnat ?

Je la vois bonne, nous allons nous renforcer avec de nouvelles joueuses. Le gros travail de cette année va beaucoup nous apporter également, l’ossature de l’équipe est stable depuis plusieurs années, ce qui nous permet de mieux nous connaître, de mieux travailler et de progresser ensemble, ce sera la continuité de ce que nous avons accompli depuis tout ce temps.

L’ASM Romagnat championne de France, est-ce possible ?

Oui je le pense, même si certains clubs comme Montpellier semblent intouchables car le club a beaucoup de moyens, notamment concernant le recrutement. Notre équipe est formée de joueuses du cru. Nous misons fortement sur la formation, c’est peut-être pour cela, que nous mettons un peu plus de temps à construire. Après si on prend l’exemple de Lille, qui est également un club qui a beaucoup misé sur la formation et qui a réussi à décrocher le titre de champion de France ! Il y a vraiment de l’espoir… Nous sommes dans une grande agglomération, le budget peut évoluer. Ensuite, nous pourrons regarder de plus près pour faire venir des joueuses d’un très bon niveau, ce qui nous permettrait de passer un cap. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous progressons, il faut faire perdurer ça !

Vous faites partie des cadres de cette équipe de France, la preuve en est, concernant le tournoi, vous étiez titulaire à tous les matchs.

Oui je suis contente, c’est une vraie récompense sur tout le travail que je fais, l’investissement que je mets et les concessions que je peux faire, mais tout cela reste pour le plaisir, et le bonheur de porter ce maillot de l’équipe de France.

Donc oui je pense que je me suis fais une place dans cette équipe, mais maintenant c’est à moi de la garder, parce qu’on est sur un siège éjectable. La première fois que je devais partir aux Etats-Unis, je n’ai pas pu prendre l’avion avec les filles à cause d’une blessure, j’ai dû être hospitalisée. Il y a beaucoup de facteurs qui peuvent faire que je peux perdre ma place et « mes concurrentes » peuvent également exploser à tout moment, il y a beaucoup de choses que je ne maîtrise pas, mais je donne tout pour garder cette place.

La Coupe du Monde en 2021 en Nouvelle Zélande, j’imagine que vous y pensez ?

Oui bien sûr, ce sera sans doute mon dernier challenge avec l’équipe de France. Un titre de championne du monde en terre néo-zélandaise ça doit avoir un goût vraiment particulier ! Après, si on veut battre une équipe comme la Nouvelle Zélande, il va falloir qu’on s’habitue à les jouer car elles ont vraiment un système de jeu atypique, très rapide et physique. Ce sont toujours des matchs qui laissent des traces le lendemain, mais ça nous pousse également à être très bien préparées physiquement.

Je pense qu’on a une équipe prête à rivaliser avec les meilleures, à nous de nous donner les moyens de le faire maintenant.