Thomas Balaire a grandi au sein de l’univers rugbystique local. Il a en revanche fait un choix fort il y a maintenant quelques années en quittant le maillot de joueur pour endosser celui d’arbitre. Retour sur son histoire. Bonjour Thomas pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour je m’appelle Thomas, j’ai 22 ans et je suis étudiant. A côté de cela, je suis aussi arbitre de rugby depuis maintenant six saisons. J’ai d’abord commencé le rugby en tant que joueur à l’âge de dix ans au sein de l’entente Blanzat-Châteaugay. J’ai continué à jouer à l’école de rugby jusqu’en équipe jeunes (cadet et junior). Pour intégrer, enfin, l’équipe Sénior du Blanzat Athlétic Club, tout cela au poste de 1ère ligne.
Vous êtes donc arbitre au sein du secteur Ouest de la ligue AURA (représentant l’ancien comité d’auvergne de rugby), pourquoi vous êtes vous tournés vers l’arbitrage ?
Cette passion de l’arbitrage m’est venue lorsque j’évoluais encore en école de rugby vers l’âge de 13 ans. Des tournois étaient alors organisés par les clubs et on demandait à l’équipe qui ne jouait pas durant le match de ses adversaires de fournir deux arbitres/joueurs accompagnés d’un éducateur pour pouvoir arbitrer ce match. Plusieurs fois je me suis porté volontaire pour cela et grâce à mes entraîneurs et coéquipiers de l’époque j’ai eu l’occasion d’arbitrer plusieurs matchs durant les tournois des écoles de rugby. Et j’ai rapidement pris goût à cela. Pour compléter mes connaissances, j’ai par la suite participé à l’école de découverte de l’arbitrage organisée, avant les entrainements, par l’arbitre référent de mon club, Lionel Violle.
Durant ses séances j’ai eu l’occasion de beaucoup apprendre, ce qui m’a permis de m’améliorer en tant qu’arbitre puis en tant que joueur. Mais aussi de beaucoup rigoler avec les copains de l’équipe…Et de fil en aiguille et la passion restant, j’ai pris ma première licence d’arbitre en 2013 à l’âge de 16 ans tout en continuant à jouer.
La question de l’arbitrage d’un match fait souvent débat à la fin de celui-ci, c’est synonyme de pression pour vous ?
Bien sûr, tout comme les joueurs, il existe une sorte de pression avant un match. Souvent, celle-ci disparaît dès le coup d’envoi. Pendant le match, l’arbitre doit rester dans « sa bulle ». Même s’il peut y avoir une certaine adrénaline durant la rencontre du fait de l’intensité, du public, du score serré… cette pression doit rester positive. La peur de faire une erreur ne doit pas nous empêcher d’arbitrer.
Le rôle de l’arbitre est simplement d’accompagner le jeu et les acteurs de la rencontre. Ce n’est pas de se montrer au contraire. Malheureusement l’arbitrage aujourd’hui fait trop souvent débat après un match, car trop souvent on l’accuse à tort ou à raison d’être responsable de la défaite plutôt que de remettre en question le jeu de son équipe. Mais l’arbitre est humain et il commet des erreurs au même titre qu’un joueur lorsqu’il commet un en avant ou autre. Et que ce soit pour l’arbitre ou le joueur une erreur n’est jamais appréciable.
Les règles du rugby évoluent chaque année, comment procédez-vous pour vous réadapter chaque saison ?
Il existe en effet beaucoup d’évolutions concernant les règles du rugby. Certaines sont créés, d’autres modifiées voire même supprimées d’une saison à l’autre ou parfois même en cours de saison. C’est pour cela que sont organisées en début de chaque saison, puis plusieurs fois par mois, des réunions de formation. Ces réunions servent notamment à nous mettre à jour et à nous faire travailler sur ces évolutions afin d’etre le plus cohérent possible sur chaque match.
Vous avez déjà franchi plusieurs paliers dans les niveaux d’arbitrage, comment fait-on pour évoluer dans ce domaine ?
Quand on commence l’arbitrage, on débute tout d’abord en tant qu’arbitre en cours de formation.Ensuite, pour franchir les différents paliers, on passe chaque année un examen écrit pour devenir arbitre stagiaire puis arbitre territorial. Pour finir, le dernier palier est celui d’arbitre fédéral. Pour cela il existe soit l’examen fédéral soit le concours du jeune arbitre, composés à la fois d’écrit mais aussi d’oral. C’est ce dernier que j’ai passé l’année dernière.
Enfin pour devenir arbitre « classé » (arbitre de fédérales 1,2,3, Pro D2, et Top 14), on est jugé sur nos performances sur le terrain par des superviseurs. C’est pour cela que pour pouvoir progresser dans l’arbitrage, il est nécessaire de beaucoup travailler et de se remettre en question entre chaque match.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite de votre carrière d’arbitre ?
D’aller le plus loin possible mais surtout de continuer à prendre du plaisir.