Clermont produit un jeu alléchant, en mettant en lumière ses individualités hors-norme, l’ASM peut se targuer d’un jeu efficace et spectaculaire. L’effectif tout entier est bâti au service d’une philosophie de jeu offensive et axé sur le jeu à la main, ce qui ne se crée pas sans points faibles, comme toutes les organisations.Au Michelin, le danger peut venir de partout. Des inspirations de Camille Lopez (pied, passes tendues, prises d’intervalles), au style chaloupé de Wesley Fofana, ou par la puissance de Moala au centre du terrain. Sans compter toutes les armes dont dispose le club dans le triangle arrière (Raka, Penaud, Tuicuvu, Betham…) Tout un effectif construit autour d’une identité de jeu, un peu à la Barcelonaise pour caricaturer le football.
Seulement voilà, en privilégiant le jeu courant, voire le jeu de mouvement, l’ASM manque d’une chose dans son effectif actuel, un jeu au pied puissant. Depuis le départ de Scott Spedding, Clermont ne peut aligner un joueur avec un coup de pied de « mammouth », Fernandez en aurait les capacités certes, mais ses blessures récurrentes ont annihilé cette option. L’exemple criant de ce « petit » point faible est la première période face aux Harlequins en demi-finale de Challenge Cup la semaine dernière. Longtemps mis en difficulté par la longueur du jeu au pied des Anglais, les Clermontois ont pendant 30 minutes peiné à ressortir de leur camp.
En perdant la bataille de l’occupation, l’équipe s’est rendue le début de rencontre compliqué. Camille Lopez, fabuleux attaquant ne pouvait répondre correctement, tout comme Tuicuvu, plus habile pour relancer à la main que pour faire reculer l’adversaire. Seul le jeu au pied de Morgan Parra, forcément plus court de par sa position permettait à l’ASM de respirer.
Les forces prennent le dessus sur les faiblesses.
Comme une prise de conscience de cet état de fait, Clermont a alors décidé de changer son fusil d’épaule. Plus de relance au pied trop courte, mais deux sorties de camp successives à la main. Un choix risqué, mais qui s’appuie sur les vraies qualités de cette équipe, intenable lorsqu’elle tient le ballon. Les deux essais de Fritz Lee (32’) et Penaud (36’) sont tous les deux consécutifs à des remontées de balles. Au contraire, l’essai subit par Mike Brown (39’) est une conséquence directe d’un coup de pied de dégagement manqué.
La solution à ce petit manque de Clermont est donc innée dans cette équipe joueuse, sa rédemption face à un adversaire jouant l’occupation (ex Montpellier, Castres ou le LOU) passera donc par le jeu, toujours et encore, pour le plus grand bonheur des amoureux de beau rugby.
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