Dans le sillage du club de Commentry pionnier en la matière, les clubs de Lapalisse, de l’Entente Sioule Limagne œuvrent à dynamiser le rugby féminin sur le territoire. Rencontre avec les acteurs de ces deux dernières équipes qui se sont rencontrées à Gannat, hier, dimanche 9 février.

 

Des joueuses déterminées

« Dans l’Allier, au niveau des seniors, nous ne sommes que 4 clubs (avec Cusset) à proposer du rugby féminin à X », précise Raphaël Racollet coach de cette formation de Lapalisse. Une vingtaine de joueuses compose cet effectif dédié à la pratique du rugby à X. « Après une mise en sommeil, le club a pu repartir de l’avant grâce à des joueuses du cru et d’autres venant de l’extérieur », poursuit le technicien. Du côté des Lionnes de l’Entente Sioule Limagne qui regroupent Gannat et Saint-Pourçain-sur-Sioule, la section féminine fête ses 2 années d’existence, après une année partagée avec les Sacquettes de Cusset. « Nous sommes fières de ce projet porté par le club ; nous travaillons avec des coachs d’expérience ce qui est une plus-value pour nous. Nous avons réussi à recruter des joueuses de qualité, et nous comptons bien jouer les phases finales au printemps », déclare Mélanie Courtois-Brizard à l’origine de cette esquisse. « Nous avons 16 joueuses au sein de notre formation, ce qui est un peu juste pour répondre aux exigences du championnat sur la durée. Nous espérons que d’autres filles viendront goûter elles aussi aux joies du rugby féminin », relate la capitaine de cette équipe des Lionnes. Deux entraînements par semaine pour toutes ces athlètes qui sont déjà bien occupées dans leur quotidien, mais qui trouvent dans cette discipline un espace pour s’épanouir et se faire plaisir. « Le rugby féminin cherche sa place dans notre département, il faut l’aider à poursuivre son développement », analyse Raphaël Racollet. La diffusion de certains matchs d’Élite 1 et l’organisation de la prochaine Coupe du Monde en Angleterre en 2025, peuvent aider à susciter de l’intérêt chez les jeunes filles.

 

Des filles appliquées

Si les locales de l’Entente Sioule Limagne remportent largement cette rencontre, l’essentiel est ailleurs pour ces jeunes femmes qui montrent de bien belles choses dans ce rugby de mouvement. Un rugby à X qui demande de beaucoup courir, de bien défendre et de saisir les opportunités en attaque. « Si nous manquons les plaquages, nous nous faisons punir tout de suite derrière ; comme il n’y a pas de deuxième rideau, il est plus facile pour l’adversaire d’aller marquer », soulignent les 2 protagonistes. En tous les cas, chaque formation s’applique à écarter un maximum le ballon sur les ailes, d’étirer les défenses et de bien servir les ailiers, comme le demande les staffs respectifs. Un peu plus armées en technique et en maîtrise, les joueuses de l’ Entente Sioule Limagne montrent tous les progrès réalisés depuis 2 ans. « On veut s’appuyer sur l’aspect convivial de notre club, sur la pertinence de notre projet de jeu pour continuer à perdurer et à être attrayant pour recruter », exprime Mélanie Courtois-Brizard. Et les spectateurs ne s’y trompent pas, encourageant toutes les actrices de cette rencontre dans leurs prises d’initiative, récompensées par de très beaux essais de chaque côté. Dans l’ombre de l’ASM Rugby Féminin dont certaines joueuses Bourbonnaises brillent au plus haut niveau, le rugby féminin veut trouver sa place dans ce département de l’Allier. Et à la vue des efforts et des intentions que mettent toutes ces sportives dans leur discipline, il est important de poursuivre cette phase de développement sur le territoire. C’est aussi une priorité de la Fédération Française de Rugby, des élus régionaux et départements du milieu de l’ovalie.