A 52 ans, il est le directeur du pôle performance et innovation de l’ASM Omnisports. Il fait partie de l’ASM depuis 2003 ! Il est originaire de Perpignan, il est arrivé à Clermont-Ferrand en 1997 pour finir ses études. Il a entraîné au CUC après avoir joué au rugby à l’ouverture et au centre. Jo Maso est le cousin de son père. Il a la fibre d’entraîneur depuis l’âge de 15-16 ans ! Il aime à dire que toutes ces années de coaching, ce sont que des belles rencontres ! A noter que Freddy, a parcouru Clermont Athènes en vélo en compagnie de David Chaussinand, l’ancien athlète.

 

Un Perpignanais à l’ASM ce n’est pas banal ? (rires)

Ce n’est pas banal effectivement, j’ai toutes mes attaches là-bas. Je veille toujours du coin de l’œil les performances de l’USAP. J’ai des copains qui entraînent l’USAP qui sont dans le staff pro, on a des contacts réguliers, c’est toujours très intéressant.

 

Pourquoi Clermont-Ferrand ?

J’ai fait mes études à Montpellier, j’étais dans les sciences, et à la sortie de mes 4 années d’université, j’avais la possibilité de me rapprocher du sport. J’avais fait un stage en immersion avec l’équipe de France de rugby en 1996, où il n’y avait pas encore tous les préparateurs physiques. Les tests se faisaient à Talence, j’avais été invité pour donner un coup de main pour tester les joueurs, à l’époque il y avait Olivier Merle, Olivier Magne, Christian Califano, etc. Pour continuer mes études, je devais trouver un laboratoire de recherches pour ma 5e année, et en postulant à Clermont dans différentes universités, le directeur de STAPS m’a appelé et m’a engagé après 5 minutes d’entretien. A l’époque j’ai fait un DEA (un Master 2 aujourd’hui), et après j’ai fait un doctorat que j’ai mené avec l’USAP. Je faisais un suivi physiologique et psychologique des joueurs, je faisais les navettes, et mon DEA aussi un peu avec l’équipe de France, c’était une riche expérience.

 

Ton rôle de coach a démarré au CUC ?

Effectivement, j’ai commencé à entraîner les cadets du CUC rugby, avec Sylvain Chaumeil, qui est devenu un ami par la suite. Il y avait aussi Patrick Ladouce et Frédéric Costes notamment. J’ai commencé également à entraîner les filles de l’université, les entraînements avaient lieu à Romagnat. A l’époque Marc Lavialle qui était président,  me demande si je serai intéressé pour entraîner l’équipe. J’ai coaché pendant 2 ans dont 1 avec Annick Hayraud, qui a voulu arrêter pour préparer sa dernière Coupe du Monde. Ensuite, je bouclais mes études, potentiellement j’allais partir, une fois ma thèse terminée. Julien Finaud, dont le beau-père était président d’Issoire, me dit de venir à Issoire. A l’époque j’étais avec Serge Hawro et Lilian Carrias, j’ai fait une saison et nous sommes montés en Fédérale 2. Après, l’ASM Clermont Auvergne me sollicite pour entraîner les espoirs, et en même temps, dans le cadre du centre de formation, je suis rentré comme formateur et directeur de l’ADPS, nous sommes en 2003. J’ai gardé beaucoup d’amis dans le milieu du rugby, et j’ai d’excellents rapports avec la section rugby encore aujourd’hui.

 

Est-ce que tu penses que la mentalité des jeunes a changé ?

Ce n’était pas le cas en 2003, mais aujourd’hui les agents sont omniprésents. J’aimais bien savoir lorsqu’on avait un joueur qui avait du potentiel, comment on pouvait l’aider, garder une relation avec un certain état d’esprit, familial notamment. On s’entendait très bien avec les parents, nous étions proches avec leurs enfants, un autre monde. Maintenant c’est un peu plus complexe. Il y a une certaine pression supplémentaire ! Quand on discute avec les gens aujourd’hui, c’est différent. Et puis, les réseaux sociaux sont venus s’ajouter là-dessus. Le collectif est malgré tout, toujours présent.

 

Si je t’appelle Monsieur Performance, c’est valorisant ou énervant ?

J’aime bien rester dans l’ombre ! Quand j’ai basculé du rugby à l’omnisports j’aimais bien dire que j’étais le trait d’union entre les gens. J’aime bien cette notion de trait d’union, de dire que tu es là pour accompagner, que tu peux faire le lien. Cela peut être le trait d’union entre la direction et le terrain, pour pouvoir aider un jeune sportif. Je l’ai vécu dans mon activité, quand tu es dans un laboratoire de recherche, tu es loin de la réalité du terrain. Le trait d’union se fait dans la science également. J’aime les relation humaines, c’est le plus important.

 

Que peut-on te souhaiter à court et moyen terme ?

Le pôle performance et innovation en est à sa troisième rentrée, donc il y a encore beaucoup de choses à faire, des gens à rencontrer, élargir le réseau, accompagner les athlètes. Les athlètes ont une bonne image auprès des entreprises, on recherche forcément des moyens pour les accompagner, car il y en a certains qui sont champions de France mais qui vivent encore chez leurs parents, parce qu’ils ne pourraient pas vivre normalement. Quand tu t’entraînes deux fois par jour, tu ne peux pas faire autre chose. Ce n’est ni le football ou le rugby professionnel. Il y en a qui sont obligés de travailler à côté s’ils le peuvent. Tous les sportifs de haut niveau n’ont pas forcément d’argent plein les poches.