Bien décidée à chausser les crampons encore quelques années, l’internationale Française s’est lancée dans la formation d’entraîneur auprès des U16 de Brioude et dans son club de l’ ASM Romagnat Rugby Féminin où elle s’occupe des skills. A l’aube de cette nouvelle saison, la native de Haute-Loire nous livre ses ressentis.

 

Jessy, peux-tu nous parler de cette nouvelle saison et de tes nouveaux projets ?

Cette formation d’entraîneur change un peu la physionomie des choses. J’ai proposé mon aide à Fabrice Ribeyrolles (coentraîneur de l’ASM Romagnat) dans le domaine des skills et de la vidéo. Le but est d’apporter quelque chose au club et aussi que j’apprenne ce volet. Il faut que je me fasse la main également.

 

Avec aussi, le coaching des U16 du club de Brioude ?

Oui, j’arrive à les accompagner sur 2 entraînements et les déplacements les samedis. En ce début de saison nous jouons les tournois de rugby à X avant d’amorcer le championnat en octobre de rugby à XV. Il y a pas mal de travail auprès de ces jeunes, et cela va me sortir du contexte de haut niveau avec beaucoup de choses à construire avec l’ensemble du staff.

 

Comment s’articule cette formation ?

Je suis en formation avec l’ ADPS dont Marion Kellin est la directrice. J’ai des semaines de cours, alternant la théorie et la pratique. Nous avons aussi des dossiers à rendre impliquant du travail à la maison. Nous avons 4 UC à passer pour valider le diplôme d’entraîneur (DEJEPS) début juillet l’année prochaine.

 

« De bonnes sensations avec cette équipe accueillant de nouvelles joueuses »

 

Une envie de transmettre qui est venue naturellement ?

Oui, cela s’est ancré au fil de l’évolution de ma carrière et en partageant des moments de rugby auprès des enfants des écoles de rugby et avec les filles du club. Je considère que tout ce que j’ai appris ne doit pas s’arrêter à ma propre personne. J’ai donc envie de transmettre tout cela, ce savoir-faire et j’adore ce que je fais. Je suis dans mon élément même si les semaines sont très intenses. Et aussi, j’ai très envie de jouer, je ne suis pas encore à la retraite.

 

Un début de saison qui vous sourit bien avec cette victoire lors du tournoi à Pau pour le rugby à 7, suivi par un match de préparation accompli face à Montpellier lors du week-end de cohésion milieu septembre ?

Une très belle victoire à Pau qui met en avant notre force de caractère, nos ressources pour gagner ce tournoi avec un savant mélange de jeunes et d’anciennes qui nous a souri. Le rugby à 7 est très formateur et apporte énormément au XV. Contre Montpellier, j’ai été surprise par l’intégration rapide de ces nouvelles joueuses qui ont de très belles qualités. Cela nous permet d’être dans la continuité de ce que nous faisons depuis quelques années. J’ai vu un groupe qui va dans le même sens avec les mêmes objectifs. C’est vraiment gratifiant et j’ai vraiment hâte de commencer ce championnat.

 

« L’exigence : encore et toujours dans ce rugby de haut niveau »

 

Demi-finaliste il y a 2 ans, finaliste l’année dernière, on vous souhaite d’aller décrocher le bouclier cette année ?

Oui, bien sûr, nous l’espérons, mais il faudra d’abord penser à aller chercher la qualification dans c nouveau championnat de Top 10 qui s’annonce très dense. Il faudra prendre des points à l’extérieur sans perdre chez nous. Cela va donner de la saveur à ce championnat tout en relevant le niveau.

 

Il va falloir se montrer encore plus exigeantes dans le jeu ?

Nous devons nous montrer plus pragmatiques, gommer certains des détails qui nous punissent. Il faut que, près des lignes, nous arrivions à jouer sans nous affoler en maîtrisant mieux notre rugby. Sur tous nos matchs, nous avons énormément de possession de balles, sans pour cela être assez « tueuses ». Contre Bordeaux, au Michelin, nous avons beaucoup le ballon mais au final nous perdons. Il faut faire fructifier toute cette possession et toute cette énergie dans les zones de marques.

 

Pour conclure, un petit mot sur le projet « ONE ASM » qui vous concerne pleinement ?

C’est une évolution nécessaire, car avoir des structures adaptées et performantes est important pour la pérennité du rugby féminin sur le territoire. Le projet est alléchant et c’est bien de nous inclure dans cette esquisse. Après, il faut voir ce qu’ils vont réellement faire de nous, car on sait que le féminin est quelquefois mis un peu de côté. Mais tout cela mis bout à bout ne peut que nous faire grandir, c’est certain.