Cyrille Faucher, l’homme fort du Handball club de Cournon d’Auvergne, a répondu à nos questions. Il parle de la saison à venir en évoquant celle qui vient de s’écouler. Il a compris également, il y a bien longtemps, qu’il fallait un partenariat privé important mais pas n’importe comment ! Il aime à dire que sa meilleure recrue est Lucas Armand, qui est directeur du développement commercial, « c’est un investissement qui va permettre d’aller voir plus haut. » Clermont n’est pas une terre de handball, mais Cyrille Faucher veut changer cela, il faut donc créer un passé. Sportivement, il est satisfait de son coach, qui fait du très bon travail depuis qu’il est arrivé en Auvergne.
Comment as-tu vécu cette première saison en ProLigue, sportivement parlant ?
Nous avons fait une saison correcte pour une équipe qui montait de N1. L’objectif était de se maintenir, donc nous l’avons atteint. Il y a quand même quelques regrets, en se disant qu’on aurait mérité de gagner 4 ou 5 matchs de plus. L’apprentissage du haut niveau, et puis une période un peu difficile en fin de saison, font que globalement on atterrit à la 13e place sur 16, ce qui est plutôt correct et encourageant pour une équipe qui montait. Je suis vraiment satisfait de Marjan Kolev, qui fait du bon travail, et qui joue bien son rôle de manager.
Est-ce qu’il y a eu la pression du maintien à moment donné ?
De toute façon, il y a toujours la pression, car ce sont des poules très homogènes. Nous avons bien performé contre des équipes de haut de tableau, et moins bien performé contre des équipes de notre niveau. Ceci s’explique, que bizarrement, nous avons joué avec moins de complexe, moins de pression contre les équipes du top 5. Nous avons disputé tous ces matchs dans une nouvelle enceinte qui n’est pas notre lieu habituel, forcément il a fallu s’adapter et créer une dynamique sur les premiers matchs, on jouait quasiment sur terrain neutre. Ce n’était pas Boisset, donc ça nous a un peu changé, mais le public a ensuite très vite répondu présent.
Tu attends quoi de cette nouvelle saison ? Etre dans le Top 10 ?
Faire mieux que l’année dernière ! Les objectifs appartiennent tout le temps aux joueurs (au nombre de 18 dans l’effectif pour cette saison 2024-2025), nous sommes surtout en structuration, l’idée est de développer le club. Cette saison, les 9 premiers joueront les play-offs donc c’est une possibilité, mais nous ne nous le sommes pas mis en terme d’objectif, mais si les joueurs veulent se mettre cet objectif, pourquoi pas. C’est pas une obligation pour une deuxième saison, mais plus sur la troisième saison, car cette année il est plus important de structurer le club. Quand on monte, on est souvent arbitré comme une petite équipe, il y a eu quelques décisions particulières cette année, j’espère que ce sera moins le cas pour la saison qui vient.
Est-ce que tu penses que Cournon peut aller voir un peu plus haut dans les 3-4 ans qui viennent ?
Je pense que oui, mais je pense que ce ne sera pas possible avec Cournon seul. C’est plutôt à réfléchir sur un projet plus global avec Clermont, qui permettrait de passer un palier. On sait qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de clubs en difficulté ! Le modèle économique de Cournon est basé essentiellement sur le partenariat privé, c’est pour cela que nous avons recruté Lucas Armand, pour continuer le développement de partenariat avec les entreprises, car si nous avons plus de fonds, nous aurons une équipe à un moment ou un autre, plus compétitive. Nous continuons bien évidemment la formation, nous avons une école « Talents » parce qu’on a aussi envie d’avoir des joueurs issus de notre formation, c’est du travail à moyen voire long terme. En tout cas, l’objectif sera d’accrocher les play-offs la saison prochaine, et peut-être d’envisager un peu mieux. Il ne faut pas brûler les étapes, en bon auvergnat quand on a 100, on ne dépense pas 120 !
Les partenaires étaient contents de la saison qui vient de s’écouler ?
Oui, ils étaient contents. Nouvelle salle, nouvelle organisation, nous allons essayer cette année de monter en gamme sur tout ce qui est prestation. L’idée est de donner plus à nos partenaires pour qu’ils soient heureux de venir nous voir jouer, qu’ils se sentent bien. Il faut donner plus si on veut demander plus, nous avons créé un club de pilotage avec des chefs d’entreprise pour échanger. Nous avons créé également un business club, pour développer toutes les actions au niveau professionnel. L’idée est d’avoir des partenaires qui puisse s’y retrouver, dans le business notamment. Aujourd’hui, sur le modèle que j’ai construit il faut qu’il y ait du lien entre les partenaires pour qu’ils s’entraident. Pour moi c’est la clé du développement ! Si les partenaires font une ou deux affaires dans les réunions du business club, ils seront satisfaits c’est indéniable.
Ce n’est pas toujours facile d’être président, n’est-ce pas ?
Je me souviens d’une phrase de Bernard Tapie qui disait que d’être président, c’est 95% d’emmerdes et 5% de plaisir ! Le plaisir est très fort, j’ai besoin de ça pour mon équilibre de vie, mais des fois c’est pesant. L’idée est d’arriver à un moment où je peux être soulagé, et d’avoir un peu plus de plaisir et éliminer une partie des difficultés. Lucas et aussi Fanny sont des personnes que je vois arriver avec soulagement. Parfois, lorsqu’il y a des sorties d’argent conséquentes, c’est un peu lourd quand on est seul, on ne dort pas bien forcément la nuit. Le rôle de président bénévole aujourd’hui est ingrat. Mon seul moment de plaisir, c’est le match du vendredi soir. Par contre, j’aime bien la partie négociation avec les agents, c’est assez plaisant, mais c’est une partie relativement courte.
Qu’est-ce qu’on peut souhaiter au président Cyrille Faucher ?
Faire une belle saison en finissant 9e, même si ce n’est pas une obligation. La poule est homogène, c’est ouvert. Il faut se maintenir bien évidemment, avec un jeu un peu plus plaisant et alléchant, et aussi faire venir le public avec beaucoup d’animations. Nous sommes en train de créer un public, parce que l’ambiance pousse à avoir des bons résultats. Pour résumé mes souhaits, c’est continuer à fidéliser un public, et essayer d’en amener d’autres ; que les partenaires retrouvent leurs investissements à travers les bons moments qu’ils passent dans la vie du club.