Olivier est un passionné de sport, il nous livre ses émotions pour ses premiers Jeux Olympiques, en tant que speaker. Il a été la voix officielle du tennis de table, son sport de prédilection. « Un de mes oncles, qui était international de gymnastique, a fait les JO de Moscou en 1980 (Olivier avait 8 ans). Je l’écoutais raconter les Jeux chez ma grand-mère, je me suis toujours dit que je ferai les Jeux, je ne savais pas sous quelle forme », nous raconte-t-il. Il n’avait jamais vécu une telle ambiance, un tel engouement. Pour lui, aucun doute, les Jeux de Paris ont été sacrément bien réussis. Il pense également que la « Lebrun mania » va faire changer le tennis de table de catégorie dans le coeur des Français. Nous lui avons posé la question pour les JO de Los Angeles en 2028, car sa prestation parisienne l’emmènera certainement en Californie. Le sport récompense toujours ses acteurs les plus performants, et Olivier Duroir en fait partie. Il repart très rapidement à Paris pour les Jeux Paralympiques pour d’autres émotions.

 

Qui es tu Olivier Duroir ?

Je suis né à Cosne-sur-Loire dans la Nièvre. J’y ai d’ailleurs commencé ma carrière de joueur de tennis de table. Lors de mon arrivée dans le Puy-de-Dôme, j’ai joué 1 an au Stade Clermontois, après j’ai fait plusieurs saisons dans le club d’Aulnat. Pour des raisons professionnelles, je suis parti en Lozère, j’ai joué un peu à Marvejols. J’ai terminé ma carrière sportive dans l’excellent club de Lussat. Ensuite, j’ai été entraîneur professionnel pendant 17 ans. Je suis le speaker officiel du VBC Chamalières depuis 2013, et de l’ASM Romagnat depuis quelques saisons.

 

Comment as-tu été choisi pour officier aux jeux Olympiques ?

La sélection s’est faite tardivement, et en plusieurs épisodes. Par le biais de notre association (ASMC), nous avions regroupé nos CV pour ceux qui étaient intéressés par les Jeux Olympiques. C’était en fin d’année 2023. La société qui allait gérer l’évènementiel n’était pas encore désignée ! A ce moment-là, nous sommes juste après la coupe du monde de rugby où tous les speakers venaient de notre association. Dès que la société pour gérer l’évènementiel a été désignée, fin janvier de cette année, nos CV sont partis. Au mois de mars, un collègue qui m’appelait pour autre chose, me demande si j’ai bien rempli mon dossier pour Paris 2024. Je lui dis que c’est un peu tard parce que j’ai des propositions pour l’été, qu’il faut que je remplisse mon agenda. Il me rétorque que les décideurs sont intéressés par mon profil, et je dois lui envoyer rapidement les pièces manquantes. Le lendemain, il me demande de lui envoyer tout de suite mon CV en anglais. Dans les 10 premiers jours d’avril, je reçois un mail très informel de cette société, me disant « vous êtes pris pour le plus grand évènement sportif de Paris en 2024. » Le 17 avril, à J – 100, on me confirme que je suis pris et que je serai sur le tennis de table. Ma joie est immense !

 

Tu vas aller à Los Angeles pour les JO de 2028 ?

Si j’ai l’opportunité j’irai sans aucune hésitation ! Ce qui est fou, c’est que les Jeux de Paris à peine finis, on commençait à en parler avec des gens qui ont fait d’autres Jeux. J’ai eu le grand bonheur de travailler avec des gens qui en sont à leurs 4e Jeux Olympiques, et ils te demandent comment tu envisages la suite. Je me suis dit qu’a priori, j’avais fait du bon boulot. De plus, il y aura un autre défi, celui d’amener toute ma petite famille en Californie. J’ai vu où allait avoir lieu le tennis de table, ce sera au Convention Center de Los Angeles, ça fait sacrément envie.

 

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué pendant ces Jeux ?

L’ambiance ! Elle était complètement dingue. Le public sur tous les sites était en ébullition, j’ai pu voir les handballeuses françaises contre la Hongrie, de l’haltérophilie, et j’ai assisté à quelques sets de Pologne-USA en volley masculin en 1/2. Dans la salle de tennis de table, je n’avais jamais vu une ambiance aussi incroyable ! Il y avait 7000 spectateurs à chaque session, donc 21000 spectateurs par jour pour les 3 sessions. Je n’ai pas vu un siège vide pendant 15 jours. Les supporters chantaient, poussaient sans arrêt. Les frères Lebrun y sont aussi pour quelque chose, c’est indéniable. Je pense que l’ambiance est vraiment un facteur de plus dans les 64 médailles obtenues par la France, c’est tellement motivant d’écouter la Marseillaise en permanence. J’ai jamais autant pleuré pendant 15 jours, énormément d’émotions. Je n’y croyais pas autant, c’est un truc de fou.

 

Qu’est-ce qu’il faut attendre de cette « Lebrun mania ? »

Il faut que la fédération soit bonne et surfe dessus ! Les sponsors les Lebrun vont les avoir, ils en ont déjà, mais il y aura beaucoup de gens intéressés par eux. Ensuite, c’est aux dirigeants de la fédé de faire leur boulot, de dire « on a un phénomène actuellement, il faut le mettre en avant, surfer dessus. » On sait ce que Gatien nous a apporté en 92 (vice-champion olympique) et en 93 (champion du Monde), mais là je pense que ça va être multiplié par 1000 ! J’espère qu’ils sont prêts, sinon il faut laisser la place. Il faut vraiment qu’ils soient bons. Dans les clubs et les comités également, il faudra être excellent sur la communication. Je pense que les structures ne sont pas prêtes, ils vont être débordés. Ce n’est pas de leur faute, il va falloir qu’ils soient très réactifs.

 

Que peut-on te souhaiter ?

Déjà un peu de repos en rentrant, parce que ça va repartir quasiment directement au retour. De continuer à m’éclater au VBCC avec une place en playoff, et un titre avec les filles de l’ASM Romagnat. J’ai un programme bien chargé encore cette année, donc tant mieux l’aventure continue.