L’ancien joueur de l’ASM Clermont Auvergne entame sa 10e saison à la tête de l’ASM Romagnat Rugby Féminin. Une fidélité qui en dit long sur l’excellent état d’esprit qui règne dans ce club avec des valeurs de travail évidentes et qui portent leurs fruits.

 

Presque 2 mois après la finale contre Bordeaux à Bourgoin, qui vient conclure une superbe saison, la défaite est digérée ?

Oui, tout cela est digéré, car nous sommes tombés face à une grosse équipe de Bordeaux, championne de France en titre qui nous a fait subir sa loi lors des 20 dernières minutes. Nous n’avons pas pu assez rivaliser face à leur densité physique, ce qui nous fait dire aussi que nous avons une marge de progression importante.

 

Les filles se sont mis au diapason de ce que vous attendiez ?

C’est une saison maîtrisée avec de très belles choses, un contenu très positif tout au long de l’année où nous sommes montés en puissance, ce qui nous a permis de réaliser des matchs aboutis. Nos phases finales contre Grenoble et Toulouse ont été réussies, mais l’écueil bordelais avec ses 12 internationales françaises et étrangères s’est avéré compliqué à franchir. La moindre erreur se paie cash comme nous avons pu l’observer.

 

« Toujours autant de plaisir à entraîner »

 

Avec un groupe de qualité ?

Oui avec des filles qui sont à l’écoute et qui travaillent durement au quotidien. Nous n’avons pas beaucoup d’internationales, mais ce groupe possède un état d’esprit remarquable (sur et en dehors du terrain), et elles se battent pour gagner leur place sur la feuille de match. C’est ce qui fait notre force depuis des années.

 

10e saison pour toi en tant que coach à la tête de ce club. Où vas-tu chercher cette énergie et cette motivation ?

Il y a 2 choses : tout d’abord, cette relation humaine avec les filles qui est très forte avec beaucoup de respect entre elles et moi, l’arrivée pertinente de Vincent (Fargeas), il y a 7 ans, celle de notre préparateur physique Simon Thomas l’année dernière, et tout un entourage bienveillant qui permet aux filles de bosser dans les meilleures conditions. Il y a aussi ce rapprochement avec l’ASM qui prend forme et ce nouveau championnat à venir. Je prends toujours autant de plaisir à venir entraîner dans ce contexte très porteur individuellement et collectivement.

 

Une nouvelle formule de championnat très intéressante ?

Nous n’aurons pas de temps mort avec ces 18 matchs à jouer. Il va falloir gérer l’effectif qui devra être plus dense, gérer les fatigues et ces répétitions d’efforts. C’est une nouvelle formule que tout le monde a envie de découvrir et de s’y confronter. C’est un championnat qui va valoriser la performance sur la durée. Cela va nous changer des saisons passées et c’est un challenge excitant.

 

« En capacité de bien exister dans ce nouveau championnat »

 

Avec des matchs programmés au stade Marcel-Michelin ?

Oui, normalement 2 matchs sont prévus plus d’autres au stade Philippe Marcombes. Il y a une évolution permanente du rugby féminin avec ce rapprochement avec l’ASM. Le club construit l’avenir avec cette exigence du haut niveau et le public, de plus en plus nombreux, ne s’y trompe pas.

 

Satisfait du recrutement ?

Dans l’ensemble oui, avec des jeunes joueuses qui vont nous rejoindre pour renforcer nos lignes arrières. De plus, nous gardons tout le monde excepté Lucie Merle, qui arrête pour raisons personnelles. Nous repartons sur des bases saines avec un groupe de qualité avec lequel nous sommes en capacité de bien exister dans ce championnat d’Elite 1.

 

Pour conclure, le rugby français a souffert de sombres affaires avec des troisièmes mi-temps où l’on voit certains produits illicites circuler. Toi qui connais bien ce milieu du rugby masculin, quelle est ta réaction ?

J’avoue que sur le coup, j’ai vraiment été surpris d’apprendre cela. Le rapport à la fête a toujours existé lors de ces troisièmes mi-temps qui font aussi la singularité de notre sport. Mais devant tous ces débordements, il semble nécessaire de poser un cadre bien défini et de mettre des règles. C’est certain que cela n’a pas véhiculé une belle image de notre discipline. Il est important de vite la restaurer, surtout quand on porte les couleurs de l’équipe de France. Avec les Jeux Olympiques, on a vu que le sport était en capacité de rassembler, c’est un excellent vecteur de vivre ensemble sur lequel nous devons nous appuyer.