À 36 ans, il fait du breakdance depuis un peu plus de 20 ans, il a commencé par la compétition  dans un premier temps en remportant des titres en France et à l’étranger. Parmi les titres les plus connus, il a remporté le R16 France en individuel en 2012, ce qui lui a permis d’aller en Corée du Sud, et par équipe avec Supreme Legacy il a remporté le titre de champion de France Bboy France en 2018 et celui de vice-champion de France en 2017. Il dit que le break aux JO c’était une grosse visibilité, même si les retombées escomptées ne sont pas tout à fait celles espérées. Supreme Legacy s’est dotée d’un superbe outil magnifique, nous avons été impressionnés à Clermont Sports par la classe et l’expression artistique à l’intérieur du bâtiment ; il se situe au 93 boulevard Étienne Clémentel à Clermont-Ferrand.

 

Supreme Legacy, c’est quoi au départ ?

Au départ, c’est une bande de potes qui se retrouve en 2013, et qui forment un groupe pour l’aspect compétition. Je faisais déjà de la danse à cette époque, je travaillais avec d’autres structures, je donnais des cours, je faisais des spectacles dans des compagnies, dans des comédies musicales. A force de travailler avec d’autres compagnies, je me suis dit pourquoi pas créer mes propres spectacles, mes propres projets, j’ai mis toute mon énergie à développer Supreme Legacy ! Depuis le début, je suis un des co-fondateurs, et le directeur de la structure. Nous avons pris de l’ampleur, nous avons développé nos propres spectacles en 2016. Aujourd’hui, je fais des formations et des stages, je m’occupe de l’encadrement des jeunes pour la partie battle, je les entraîne et je les prépare pour la compétition. Je « manage » également des artistes comme Cléon notamment pour qu’ils puissent vivre de leur passion. Pour résumé Supreme Legacy, c’est une structure pour permettre à chacun de s’épanouir et de trouver sa place et sa voie.

Comment est venue cette passion pour le breakdance ?

Je jouais comme toute ma famille au football (rires), et j’ai découvert le breakdance en vacances avec mes parents. Il y avait une soirée, et j’ai vu des danseurs qui se sont mis en cercle, qui faisaient des figures avec une belle ambiance et de la bonne musique. J’avais 14 ans, et c’est comme si c’était une évidence pour moi, je voulais faire ça ! J’ai commencé à initier tous mes potes à Mozac dans ma rue, à les former et à danser, à l’école pareil. Je m’entraînais le plus souvent possible, dès que je pouvais je dansais, c’est devenu très vite une passion indispensable à mon équilibre. Petit à petit je suis rentré dans des groupes de danse, faire quelques démonstrations. Ensuite, j’ai été pris dans des compagnies, des comédies musicales, j’ai donné des cours très tôt. Je me suis formé tout seul. Aujourd’hui, parmi mes élèves il y en a qui sont enseignants à leur tour, c’est une grande satisfaction pour moi de leur avoir transmis ma passion.

 

Qu’est-ce que tu penses de ta discipline sportivement, notamment concernant sa présence aux J.O ?

Nous n’étions pas forcément au courant, le break n’avait rien demandé, c’est l’organisation des J.O qui est venu nous chercher ! Il est vrai que sur les réseaux sociaux c’est une discipline qui fait énormément de vues, ça plaît aux jeunes, c’est dans l’air du temps. Il y a eu une petite séparation au sein de notre communauté, car il y avait les « pour » parce qu’il faut développer la discipline et que c’était un gros coup notamment médiatique,  et les « contre » qui disent que ce n’est pas un sport mais un art, et qui pensaient que c’était de la récupération, en se demandant ce que les organisateurs allaient en faire. Par exemple, Lucky que j’encadre depuis qu’il a 6 ans (il en a 17 aujourd’hui), est devenu un sportif de haut niveau. Dès l’annonce pour les J.O, il y a eu un premier championnat de France officiel qui a été mis en place, que Lucky a gagné en 2021, à Aix-en-Provence. Il a été reconnu sportif de haut niveau au même titre que Nasty qui a également fait partie des compétiteurs pour aller aux JO, et en plus sélectionné à l’INSEP pour faire partie des 5 danseurs pour la préparation des JO. Il n’y aura pas de renouvellement à Los Angeles malheureusement, mais je pense que le breakdance sera reconduit en Australie en 2032 a priori.

Comment se porte le breakdance aujourd’hui ?

Ce n’est pas qu’un truc qui est dans la rue, il est arrivé quand même jusqu’aux J.O ! Il est pratiqué par de plus en plus de monde, avec des structures. On touche un public très familial, ce n’est pas réservé qu’aux jeunes au contraire, c’est équivalent, c’est vraiment pour tous les âges de différents rangs socio-culturels, il y a de la musique , il y a de la mixité. Les évènements vont continuer à se développer, en attirant encore plus de public c’est une certitude. Rien que pour le battle des Trans’urbaines à la coopérative de mai en novembre, il y avait 1200 personnes ! Nous savons qu’il y a un vrai engouement. À Clermont, nous avons des partenaires financiers fidèles et une reconnaissance de ce que nous accomplissons tout au long de l’année.

 

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?

De continuer dans cette direction, que Supreme Legacy continue sur sa lancée. Nous avons plusieurs évènements à venir et nos spectacles continuent de tourner à fond. Le but est de développer ce nouvel outil magnifique que nous possédons, notre bâtiment, qui est ouvert que depuis septembre. Nous voulons proposer des ateliers, beaucoup de choses différentes pour croiser les publics et les cultures dans ce nouveau local. C’est un outil vraiment performant, je suis un homme comblé ! Quand on sème de la passion avec de la rigueur on récolte du bonheur !