Originaire de Pierrefort dans le Cantal, il est journaliste sur France 3, titularisé en 1991. Au début, il couvrait l’actualité en général, mais il a tout de suite choisi le sport parce qu’il est passionné. Il a pratiqué beaucoup de disciplines en tant qu’amateur, notamment l’enduro, qui est son sport de prédilection, ainsi que le football, le tennis, le basket. Quand Yves Meunier est parti à la retraite il y a une quinzaine d’années, Jean-Luc a pris la suite au service des sports de France 3 Auvergne. En photo, avec la légende du cyclisme, Raphaël Géminiani.
Vous avez démarré à France 3 immédiatement ?
Oui, j’ai démarré de suite à France 3 suite à mon baccalauréat, en tant que responsable de la collecte des faits divers. Nous avions rencontré le rédacteur en chef sur une journée qui nous avait invité à regarder comment se déroulait un journal, avec un copain qui était en terminale avec moi. Tout s’était très bien passé, nous avions sympathisé avec les journalistes de l’époque. Il nous a dit, « si vous avez le bac, à la rentrée j’ai un petit job pour vous, 2h par jour en plus de vos études pour collecter les faits divers ». On faisait le tour des commissariats, des pompiers, et on découpait les dépêches AFP pour avoir les infos. Cela peut paraître la préhistoire, mais il n’y avait pas internet. Ensuite, j’ai fait de la radio à Radio France Puy-de-Dôme, en commentant en direct mon tout premier match qui était une rencontre de basket à Vic-le-Comte. Une fois obtenue la carte de presse, j’ai travaillé à la télé. Je suis parti rédacteur en chef adjoint à Poitiers et à Limoges, avant de revenir en Auvergne, pour raisons professionnelles et familiales, c’est l’appel des volcans.
Qu’est-ce que vous pensez du journalisme sportif actuellement ?
Il y a beaucoup de journalistes sportifs aujourd’hui, notamment à la télé où il y a beaucoup de débats avec des consultants, c’est la grande mode, c’est un peu épuisant. On a l’impression que les consultants prennent des postures, est-ce que c’est vraiment ce qu’ils pensent, ils le font peut-être pour l’émission ou pour la polémique, je ne sais pas. Pour qu’il y ait du buzz, il faut forcément de la contradiction.
Quels sont vos meilleurs souvenirs en tant que journaliste sportif à Clermont-Ferrand ?
Il y en a deux qui sont forcément très forts, le premier bouclier de Brennus de l’ASM en 2010, et la victoire du Clermont Foot en coupe de France contre le PSG. Emotionnellement c’était super fort ! En plus, j’étais sur la pelouse au Stade de France, je l’ai vraiment vécu de l’intérieur. Les joueurs sont venus sur le plateau le surlendemain, j’ai été touché parce que c’est une reconnaissance pour France 3 que les joueurs viennent partager leur victoire. Pour le Clermont Foot contre Paris, on commentait en direct avec Yves Meunier, c’est un souvenir unique car l’écart était significatif, c’était improbable. En 1994, suite à la finale contre Toulouse, j’étais en immersion avec l’équipe de l’ASM dans le bus du retour, et quand ils sont arrivés au stade Michelin, l’émotion était immense ; ils s’attendaient à voir 30 personnes parce qu’ils avaient perdu, quand ils ont vu le stade plein, ils étaient en larmes. Quand ils arrivent dans les vestiaires, ils ont une haie d’honneur des anciens joueurs, tout le monde pleure, ce sont des moments inoubliables. Avec Renaud Lavillenie, il y a eu la fois où il annonce son record avant de le battre, c’est un moment unique. Sans oublier Romain Bardet également.
Qu’est-ce que vous pensez de Christophe Urios et de Pascal Gastien ?
Christophe Urios est une forte personnalité, qui est clivant. Il a décidé de s’investir sur la durée, le club lui fait confiance. Maintenant, il faut que ça marche, il faut attirer des jeunes joueurs, en attendant les joueurs un peu plus emblématiques. Les gens attendent de revoir le plus haut niveau à Clermont, parce qu’ils l’ont connu pendant plus de dix ans. Aujourd’hui, il faut élargir un peu le public, il faudrait un ou deux éléments de renom qui attirent plus de monde, pas uniquement que les passionnés. A une époque le rugby était la place incontournable, même au niveau business, les gens s’arrachaient les invitations. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque il y avait quasiment que des internationaux, même parfois sur le banc. Mais le marché a évolué, avant il y avait trois ou quatre clubs qui dominaient, à l’heure actuelle tous les clubs de Top 14 ont des ambitions. Concernant Pascal Gastien, c’est un homme extraordinaire, qui est d’une humilité exemplaire, je l’ai suivi sur une journée. C’est un modèle de voir ce monsieur qui est coach d’une équipe de Ligue 1, arriver au stade à 6h du matin, qui dit bonjour à l’agent d’entretien comme si c’était un joueur ou un membre de l’effectif, chapeau !
Quel est votre regard sur les nouveaux sports (MMA, Padel) ?
Ici à Clermont, il y a une tradition dans les sports de combat notamment en boxe. Les jeunes aiment beaucoup le MMA c’est impressionnant, c’est un sport à la mode. Concernant le padel, c’est une évidence avec Vichy qui va devenir centre national de préparation ! Toutes les équipes de France vont venir se préparer, ça va forcément décliner une activité sur l’ensemble de la région.
Que peut-on vous souhaiter sportivement ?
J’aimerais voir un autre bouclier de Brennus, mais il va falloir un peu de patience. Je ne doute pas du potentiel de l’équipe, mais aujourd’hui il faut une profondeur d’effectif conséquente. Une nouvelle montée en Ligue 1 du Clermont Foot, parce que je n’oublie pas que Messi, Mbappé et Neymar sont venus jouer au stade Montpied, c’est hallucinant ! Concernant les équipes féminies du HBCAM et du VBCC, il faut surfer sur la dynamique, au même titre que le Hand de Cournon en Proligue masculine. Tout est possible en sport.