Lou a 17 ans, elle est actuellement en Terminale générale. Elle est passionnée de Volley-ball, et licenciée au Volley-Ball Club de Chamalières. Elle est devenue arbitre en 2022.

 

Pourquoi avoir choisi de devenir arbitre de volley ?

Depuis petite je suis passionnée par ce sport, j’ai pu assister à de nombreux matchs plus jeune au stade Chatrousse. Malheureusement, je ne peux pas être joueuse car j’ai des problèmes de fragilité aux poignets, ce qui fait que je n’ai pas le droit de jouer. Alors, je me suis tournée vers l’arbitrage pour rester au plus près dans l’univers du volley.

 

Comment devenir arbitre de volley dans la région ?

Pour devenir arbitre de volley, il faut s’inscrire dans un club et demander à passer la formation. Vous allez être redirigé vers Christophe Vigneron et Damien Lhospitalier, arbitres et formateurs. Tout d’abord, il faut passer une « mini » formation de marqueur (savoir utiliser une application pour mettre les points et autres durant un match). Une fois cette formation validée, pendant la moitié de la saison de volley (qui débute en octobre et se termine en mars-avril), la formation arbitre débute, de nombreux rassemblements sont organisés pour discuter et apprendre le règlement en entier puis passer à la pratique. A la fin de cette formation, une épreuve écrite et une épreuve pratique a lieu. Une fois le diplôme obtenu, on peut commencer à arbitrer. Au début de la saison suivante, on nous donne notre insigne selon notre catégorie (jeune, départementale, ligue, national, fédéral et enfin international).

 

Quels sont les avantages et les difficultés d’un arbitre de volley ?

Le premier avantage est que les arbitres sont au plus près du terrain. Ensuite, nous sommes souvent 2, ce qui permet de mieux contrôler les actions. Au niveau professionnel, ils ou elles sont 2 avec l’aide des caméras tout autour du terrain, pour les éventuels challenges vidéo demandés par les coachs. C’est notre passion donc on aime arbitrer. Les difficultés sont l’apprentissage qui est plutôt long et compliqué avec de nombreuses règles qui changent tous les ans. Pour ma part, étant mineur, je ne peux pas encore arbitrer toute seule les matchs.

 

Quelles sont vos ambitions dans les prochaines années par rapport à l’arbitrage ?

Ce que j’aimerais, c’est de pouvoir gravir les échelons jusqu’à pouvoir d’abord arbitrer les matchs des hommes et des femmes professionnelles, puis un jour pouvoir être une des premières femmes à arbitrer les J.O. Je souhaite également que le volley féminin soit encore plus promu en France et dans le monde, et que l’arbitrage soit un peu plus reconnu.

 

Que pensez-vous de l’arbitrage en général, dans tous les sports, notamment au niveau du respect ?

L’arbitrage, selon le sport et la popularité, est très différent sur énormément de points. Par exemple, pour le salaire, on peut comparer le foot et le volley, les arbitres de foot ont la chance de pouvoir vivre de leur passion alors qu’au volley, le salaire des arbitres est minime. En terme de respect, le volley est un sport où les joueurs et les coachs sont assez respectueux, même si parfois cela arrive qu’il y ait de petites altercations, et ça à tous les niveaux. Comparé à d’autres sports comme le foot, les joueurs sont beaucoup plus respectueux.

 

Quel est votre regard sur l’extraordinaire performance des hommes de l’équipe de France aux J.O ?

Je n’ai pas eu la chance d’assister aux J.O, mais j’ai suivi et regarder tous les matchs de toutes les équipes de volley, filles comme garçons. En ce qui concerne l’équipe de France masculine, j’ai eu le regard d’une petite fille avec des étoiles dans les yeux en voyant les garçons jouer, et en plus gagner pour la deuxième fois d’affilée. De plus, il ne faut pas oublier les filles, qui pour la première fois, se sont qualifiées pour les épreuves. Même si elles ont perdu leurs matchs, cela reste un très bon parcours, et cela a permis de mettre un peu plus en lumière le volley féminin en France.

 

Est-ce que vous pensez que la Ligue A féminine de volley a évolué ces dernières années ?

Je ne suis dans la Ligue Nationale de Volley (LNV) que depuis 3 ans, mais je trouve que cela a quand même évolué depuis quelques années. On peut notamment voir l’augmentation du nombre de licenciés. De plus, les dernières élections ont nommé vice-présidente de la Ligue Nationale, une femme, Mylène Toubani-Bardet, présidente depuis de nombreuses années du VBCC et co-présidente de Sport Féminin & Co. Ce qui apporte un grand changement pour promouvoir le volley-ball féminin en France.

 

Le volley est médiatisé sur Bein sports pour les garçons et Sport en France pour les filles, est-ce suffisant à votre avis ?

Pour moi, je pense que ce n’est pas vraiment suffisant. Le problème est que pour les garçons de Ligue A, tous les matchs sont retransmis sur Bein sports alors que pour les filles, c’est uniquement un match parmi tous les autres. Les autres matchs sont uniquement visibles en direct, sur la plateforme LNVTV qui est payante. Je trouve que cela ralentit l’accès au volley féminin pour tous. Même les matchs de coupe de France sont payants à la télé. Pour promouvoir le volley féminin il faudrait de la visibilité gratuite sur les chaînes sportives et comme exemple, l’entrée gratuite des matchs du VBC Chamalières pour tous les matchs à domicile, une décision forte de Claude Michy.

 

Que peut-on vous souhaiter sportivement ?

De continuer à progresser en arbitrant de plus en plus de matchs, d’atteindre le haut niveau national et international dans l’arbitrage pour qu’un jour, je puisse réaliser mon rêve qui est d’arbitrer aux Jeux Olympiques !