Il a bientôt 60 ans, et il est entraîneur de boxe anglaise depuis une vingtaine d’années à l’AS Montferrand. Il a toujours été licencié à l’ASM ! Il est champion de France amateur en 1987, et il passe professionnel cette même année. Il devient champion d’Europe des super-légers en 1993 contre Valery Kayumba. « La boxe m’a apporté beaucoup, j’ai pu voyagé, rencontré des gens » dit-il. Christian se confie sur sa passion.
A quel âge as-tu débuté la boxe ?
J’ai commencé à 15 ans 1/2, car je regardais les combats à la télé, et j’ai tout de suite aimé ça. J’étais un jeune hyperactif, je faisais du judo, mais j’avais envie de faire de la boxe depuis des années. Mes parents n’étaient pas d’accord, mais à force de les bassiner avec ça, ils m’ont dit un jour t’iras à la salle, mais sans faire de combat. J’ai découvert une passion, une mentalité que j’aimais beaucoup et mon entraîneur, Tony Maulus, a décelé des qualités, et il a appelé mes parents en leur disant que ce serait dommage que je passe à côté. J’ai fait mon premier combat à Issoire 4 mois après. C’était ma première victoire ! j’ai boxé en compétition jusqu’à 32 ans. J’ai arrêté ma carrière professionnelle en 1997. Je suis donc dans la boxe depuis 45 ans.
Quelle a été la suite de ta carrière ?
En 1983, j’ai eu l’opportunité d’aller au bataillon de Joinville. J’avais déjà été en équipe de France cadets qui m’avait permis encore de progresser. Au bataillon, je boxais tous les jours, je me confrontais aux meilleurs boxeurs Français, j’ai beaucoup évolué. Je dirai que j’ai éclaté 1 an ou 2 après. J’ai eu quelques déceptions pour le championnat, je me suis fait voler quelquefois, mais c’était un mal pour un bien. En 1986, je perds en finale, mais en 1987 je suis champion de France amateur des légers contre Scigliano ! A la suite de ça, je suis présélectionné pour les J.O de Séoul, mais j’ai voulu passer professionnel, je n’ai pas voulu attendre, je pense que j’ai fait une erreur de jeunesse. Je ne sais pas si j’aurais gagné la médaille d’or, mais je pense que ça aurait pu être une belle expérience.
Quelles étaient tes qualités principales ?
J’étais puncheur et j’étais vaillant, quand j’en prenais une qui m’avait fait mal, il fallait que je la rende ! J’avais la teigne, j’avais la rage. J’étais un battant, un vainqueur dans l’âme, il n’y avait que la victoire qui comptait. Comme je dis dis souvent, je me serais fait tuer sur le ring, mais il fallait que je gagne.
Ta carrière professionnelle ?
En 1989, je suis champion de France en battant Jean-Baptiste Mendy. Je perds en finale contre Mona en 1990, l’année d’après je perds contre Mendy en demi-finale, en 1992 je perds contre Charles Baou, et en 1993 je suis champion de France des super-légers contre Rahilou, puis Champion d’Europe contre Kayumba. L’année 1993 restera pour moi une très bonne année. Je suis de nouveau champion de France des super-légers en 1995.
Est-ce que tu aurais pu être champion du Monde ?
Tout le monde le dit, parce que j’ai battu Mendy et Rahilou, j’ai également battu Baou. Avec des si on referait le monde, c’est comme ça. J’ai arrêté ma carrière alors que j’étais en pleine bourre pour différentes raisons ; le temps a fait les choses. Avec le recul, je me dis que je n’ai pas été champion du Monde, mais aujourd’hui je suis en bonne santé, je ne suis pas bancal, je n’ai pas de problème d’élocution. Il faut y penser, parce que la vie ne s’arrête pas après une carrière. Je suis croyant, je me dis que c’est comme ça.
Qu’est-ce que tu penses de la boxe actuelle, il n’y a pas trop de catégories ?
Je pense que la boxe en France est en train de mourir, parce qu’il y a beaucoup de choses qui ont changé. Il y a un tas de versions bâtardes que j’appelle. Avant, il y avait le championnat de France, le championnat d’Europe et du Monde WBA, WBC et IBF. Les règles ont changé, il y a beaucoup de versions intercontinentales ; ils ont tous un tas de ceintures, mais ça veut rien dire. Avant pour passer pro, c’était très compliqué, maintenant une quinzaine de combats voire moins et tu passes pro. Ce ne sont pas forcément tous des bons boxeurs. Il y en a quelques-uns qui sortent du lot, mais ils refusent de s’affronter, ils prennent des filières différentes. Déjà, soit champion de ton pays ! Pour moi, ce n’est pas bien, la boxe est en train de se casser un peu la figure.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
Une longue vie ! Que je garde toujours cette passion pour la boxe encore un moment, que j’arrive à transmettre le plus longtemps possible, prendre toujours autant de plaisir avec mes boxeurs. Passer une bonne retraite en pleine santé, et passer du temps avec les gens que j’aime.