Julien a 47 ans, il est originaire de Tence en Haute-Loire, il a d’ailleurs créé le club de rugby de sa commune il y a 22 ans. Il est candidat à la présidence de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes. Il est convaincu qu’il faut aller dans les écoles, inculquer aux jeunes la passion du rugby, et que la formation est essentielle pour la bonne santé de son sport.

 

Pourquoi êtes-vous candidat ?

J’ai été élu à une élection partielle de la ligue il y a 3 ans, j’ai découvert cette instance, qui est passionnante et intéressante. Avant il y avait 4 comités territoriaux, l’Auvergne, la Drôme et l’Ardèche ensembles, le Lyonnais et les Alpes. Tous ces comités ont été réunis avec des différents modes de fonctionnement. Devenir président d’une telle institution me motive vraiment, car je trouve que c’est une chance d’avoir tous ces territoires.

 

Qu’est-ce que vous pensez de la ligue AURA actuellement et sur les dernières saisons ?

C’est quelque chose de nouveau, qui pour moi est encore en construction. Lorsque j’ai été élu, j’ai senti qu’il était difficile que les anciens territoires travaillent ensemble. Je suis convaincu qu’il y a des choses à faire, tout en gardant les spécificités de chaque territoire. Je pense que les gens ont mal vaincu la loi NOTRe, chaque territoire voulait garder ses prérequis, ce que je peux comprendre et entendre, mais je suis convaincu qu’il y a plus de choses à développer en commun au niveau de la ligue, en innovant.

 

Comment peut-on faire pour attirer encore plus de jeunes joueurs et de spectateurs au rugby ?

Nous devons déjà être plus présents dans les écoles. Il est vrai que le travail des éducateurs dans les écoles et au sein de l’éducation nationale devrait être permanent, comme d’autres sports le font. En ce qui concerne les spectateurs, on a vu pendant la coupe du monde que les gens ont répondu présent ! Le rugby à 7 qui a été critiqué, n’a pas empêché que le Stade de France soit rempli pendant les J.O. Il est clair que pour moi, le rugby attire toujours les spectateurs, mais peut-être que cette notion de sport de combat, et de sport de contact en freine quelques-uns. Le rugby à 5 est aussi en voie de développement, c’est une bonne chose.

 

Vous avez créé le club de Tence ?

Oui, c’est une terre vert et vert ! Vert, parce que c’est une terre agricole, et vert parce que nous sommes à côté de Saint-Etienne. Nous sommes arrivés un peu comme des extra-terrestres, et nous avons eu jusqu’à 160 licenciés. Sous la présidence de Bernard Laporte, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, les clubs amateurs ont été beaucoup aidés. Il y a eu plus de moyens financiers. Il y a 22 ans, il n’y avait pas tous ces moyens ! Je prends en exemple le système Ovalie qui est une révolution, car on peut faire les licences par informatique, c’est un gain de temps considérable.

 

Comment voyez vous la santé financière du rugby ?

Pour commencer, le rugby pro va chercher des grosses sociétés, des gros sponsors, après c’est vrai que c’est un peu la course à aller chercher des joueurs de très haut niveau. Les salaires sont de plus en plus haut, donc forcément tout cela a un coût. Mais, il n’y a pas qu’eux, les clubs de Fédérale, même des clubs de Régionale paient des joueurs, donc ça devient compliqué. Encore une fois, la formation de nos jeunes joueurs locaux peut être une façon de pérenniser les clubs à un certain niveau à moindre coût.

 

Quand vous serez président, quels seront vos premières décisions ?

Il y a trois axes : Il ne faut qu’un guichet unique, pour que les gens puissent avoir une réponse à leurs questions. Ensuite, le scolaire est très important, il faut absolument aller dans les écoles primaires, les collèges et les lycées faire découvrir notre sport, pour moi c’est vital pour la bonne santé du rugby. Il y a le volume financier qui n’en est pas moins important ! Nous voulons réduire de 50% le prix de la licence, créer une commission des finances qui n’existe pas, avec quelqu’un de l’opposition à la présidence. Et, pour conclure, mettre en place de la comptabilité analytique, car le budget est de 7 millions d’euros, ce qui est une belle somme. La transparence financière est primordiale.