Didier Codorniou, 66 ans, ancien trois-quarts centre de l’équipe de France et de Narbonne, présente sa liste pour l’élection de la présidence de la fédération française de rugby. Dans cette liste est présente Annick Hayraud, la figure emblématique du rugby féminin en Auvergne, et ancienne joueuse, sans oublier ses années de Manager de l’équipe de France féminine de rugby. Didier Codorniou et ses colistiers ont été reçus dans la salle des fêtes de Chanonat par Monsieur le Maire qui nous a déclaré qu’il était important de pouvoir entendre tous les belligérants de ce nouveau scrutin.

 

Qu’est-ce qui va changer avec la méthode Codorniou ?

La méthode Codorniou, c’est une méthode participative, c’est de rendre le pouvoir au président. Bien évidemment, d’avoir un projet innovant, rebâtir les fondamentaux au niveau du rugby amateur. Les clubs amateurs se meurent, 800 clubs ont disparu depuis l’avènement du rugby professionnel, il y a 25 ans. Il reste 1132 clubs amateurs contre 1910 !

 

Comment aider les clubs amateurs ?

Au niveau cadet et junior, il y a un effondrement ! Il faut redonner les moyens à ces clubs qui sont en grande difficulté. Il faut essayer de travailler sur un plan Marshall, sur les infrastructures, aller chercher l’argent là où il est, la fédération va contribuer à hauteur de 12 millions sur la durée du mandat, pour lever une centaine de millions. Le mécanisme est d’aller chercher l’argent à l’agence nationale des sports, à jeunesse et sport, aux collectivités qui investissent fortement dans les infrastructures et sensibiliser en disant que la société a besoin du rugby pour l’épanouissement des jeunes, garçons et filles.

 

Les infrastructures aussi pour les filles ?

On a besoin de réinvestir sur des infrastructures, pour que les filles puissent avoir des vestiaires décents parce qu’aujourd’hui l’évolution du rugby féminin est très très intéressante, mais les vestiaires ne sont pas aux normes. En même temps, il n’y a pas assez de vestiaires.

 

Quel est votre angle de réflexion sur les bénévoles et sur les éducateurs ?

Il faut réfléchir sur le statut des bénévoles pour essayer de les fidéliser, parce que c’est de plus en plus compliqué pour en trouver ! En ce qui concerne les éducateurs, il faut les former, et pour les former on a besoin de moyens. La fédération doit être en capacité de prioriser tous ces moyens financiers, de faire des choix. La fédération n’est pas en faillite, elle a des fonds propres, a une robustesse financière qui lui permet d’accompagner pour la formation professionnelle les jeunes éducateurs qui seront en charge des jeunes.

 

Faut-il adopter une stratégie innovante ?

La décentralisation, la déconcentration, la planification, l’innovation, les grandes ligues avec les grands territoires. On a mis en difficulté les comités départementaux, il faut les soutenir. Ceci passe par une revue de la stratégie de la fédération, voir si des agents pourraient revenir dans ces comités, apporter une aide dans la partie administrative, soulager les clubs sur la paperasse. Ce sont tous ces éléments que nous portons avec la liste, nous avons une stratégie intéressante et sans aucun doute performante. Nous proposons une autre alternative avec un pouvoir partagé !

 

Et en ce qui concerne les comptes de la FFR ?

Si je suis en responsabilité, je suis persuadé que j’équilibrerai les comptes de la fédération française de rugby. J’ai dans mon équipe des experts-comptables, j’ai été un vice-président chargé des finances, j’ai connu les grands comptes. La fédération est robuste financièrement avec 50 millions d’€ de fonds propres, 68 millions d’€ de trésorerie et des actifs immobiliers acquis avec Marcoussis qui est payé à hauteur de 53 millions d’€. Nous pourrons impulser les nouvelles politiques que nous voulons porter !

 

Qu’est-ce que vous pensez du rugby professionnel français ?

Les championnats professionnels sont des championnats qui attirent les élites du monde entier. On voit que notre Top 14 est rayonnant et attractif sur le plan international. Il faut faire attention, que le monde professionnel pense bien au monde amateur sous l’égide de la fédération française de rugby. Il faut pouvoir rééquilibrer, que le monde professionnel donne plus au monde amateur, parce que s’il n’y a pas de rugby amateur, il n’y aura pas de rugby professionnel.