Didier Malga est un grand passionné de rallye automobile ! Ce natif de Chamalières de 68 ans, au palmarès très impressionnant (avec Anne-Valérie Bonnel sa copilote), notamment en étant une fois champion du Monde et deux fois vice-champions du Monde, nous fait part de son amour pour le sport automobile, et nous explique comment il voit l’avenir pour le rallye et les énergies renouvelables. Didier aime à répéter que les voitures électriques ont une tenue de route et une puissance extraordinaires ! De plus, il donne de sa personne pour parler de la transition énergétique qui est un enjeu de santé majeur, à travers les différentes compétitions sportives automobiles. 

 

Depuis 2009-2010, on ne vous arrête plus ?

Je suis revenu, à cette époque-là, dans la sphère de la course automobile curieusement. C’est un ami qui m’a prêté une auto emblématique à l’époque, un coupé CG des années 70. Je me suis remis à piloter avec cette voiture, avec une compagne qui aimait l’automobile et le copilotage. Nous nous sommes donc mis à courir ensemble ! Nous avions fait un peu de stratégie par la suite, nous avions décidé de participer aux deux plus gros rallyes connus en notoriété, c’est-à-dire le Rallye de Monte-Carlo et le Tour de Corse. D’ailleurs, nous avions remporté le Tour de Corse VHRS (rallyes Historiques de Régularité Sportive) en 2015, doublure du Tour de Corse WRC. Nous avions eu un peu de visibilité à cette occasion, et pour le Monte-Carlo nous devions utiliser la même voiture.

 

Pour le Rallye de Monte- Carlo, en 2015, vous avez changé de voiture ?

Absolument ! Nous étions en liste d’attente, et nous n’avions pas pu démarrer, l’ACM (Automobile Club de Monaco) nous a proposé de participer au E-Rallye de Monte-Carlo énergies nouvelles, qui partait de Clermont-Ferrand, dont j’ignorais l’existence. J’ai découvert le E-Motorsports à cette occasion. Comme on avait envie de faire « un Monte-Carlo », c’est toujours plus sympa de descendre à Monaco et de faire la nuit du Turini, c’est mythique ! Sur 80 participants, nous avons terminé 5e. Nous étions bien entourés avec quelques pilotes de renom, tels Bernard Darniche et Hubert Auriol. Une super ambiance, donc nous avions tout de suite accroché.

 

Le déclic s’est produit après ce E-Rallye de 2015 ?

Nous avons commencé à regarder ce qui se passait dans ce domaine, on a vu qu’en France il n’y avait quasiment rien. J’ai créé en 2016, avec le soutien de la FFSA, un trophée national d’énergies nouvelles (ENRS). J’étais le premier champion, ensuite en 2017 nous avons augmenté le nombre d’épreuves, nous avions dépassé les 10. J’ai gardé mon titre ! En 2016, on a continué à faire le « E-Monte-Carlo », on a fini 3e avec une Tesla. C’est en 2017 qu’arrive la consécration, nous remportons le Rallye ! Nos partenaires de l’époque à qui nous expliquions tout ça, nous répondaient que c’est la plus grosse épreuve FIA énergies nouvelles. Ils continuaient en disant « si vous avez gagné, cela veut dire que vous êtes au niveau. » Ils souhaitaient faire une saison FIA en totalité. Mais en termes de budget et de calendrier, c’était pas simple, car nous travaillions tous les deux.

 

Pour le championnat FIA, comment cela s’est passé ?

Nous nous sommes mis à partir aux quatre coins de l’Europe mais parfois plus loin. Nous avons couru au Canada par exemple. Poussés par l’esprit de compétition on a commencé à bien organiser tout ça. Nous avons souvent roulé dans les pays de l’Est sur des pistes forestières assez étroites, ce qui faisait que la Tesla était trop large, donc je n’étais jamais où il fallait sur la route dans les courbes, ça glissait beaucoup. J’avais une petite Zoé à la maison, nous l’avons pris et nous avons gagné les 3 épreuves qui se déroulaient dans les pays de l’Est. Nous avons couru en Islande, mais nous n’avions pas de voiture. J’ai appelé l’Ambassadeur de France qui m’en a trouvé une rapidement, et la cerise sur le gâteau, nous avons gagné ! Le champagne était de sortie à l’ambassade pour fêter la victoire.

 

Quelles fonctions occupez vous maintenant ?

Tous ces résultats ont fait que nous avons eu de la visibilité, je suis rentré dans un certain nombre de structures. Je suis administrateur du GPSM (Groupement des Professionnels des Sports Mécaniques), ce n’est pas un syndicat, c’est un groupement d’acteurs qui essaient d’échanger des infos. J’ai aussi ma propre structure pour continuer à courir, j’ai été très sollicité par rapport à l’arrivée de la transition énergétique, car c’est un sujet sociétal important, qu’il faut traiter d’une manière extrêmement sérieuse. Les émissions de particules sont une calamité, cela entraîne beaucoup de maladies respiratoires. J’arrive à en parler avec un emballage lié à la compétition, j’ai une meilleure écoute. Le discours de la transition énergétique, à travers le sport qui développe de la passion et qui crée de l’adhésion, passe beaucoup mieux. Aujourd’hui, je suis en train de monter la manche française du championnat du Monde. j’ai déposé le dossier auprès de la FIA. Si tout se passe bien ce serait fin août sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. Egalement dans mes activités découlant du E-Motorsports, je suis vice-président de l’association Avere France Auvergne-Rhône-Alpes et administrateur de Orbimob.