Bilan de fin de saison à l’ASM Clermont Auvergne hier, Jean-Claude Pats président de l’ASM Clermont Auvergne et Christophe Urios, manager général, après un hommage aux résultats des filles de l’ ASM Romagnat Rugby Féminin, ont dressé le bilan de la saison écoulée et ont évoqué les principaux axes de travail de celle à venir.

 

Faire évoluer les mentalités

Si l’ASM Clermont continue progressivement sa mue pour retrouver les premières places du top 14, elle se doit de poursuivre dans l’évolution de son état d’esprit afin d’aller chercher les objectifs fixés en début de saison, et de se comporter comme une véritable équipe. « Sur le plan du résultat, je ne suis pas satisfait de cette saison où nous devions finir dans le top6 et gagner la coupe d’Europe, et deuxièmement je ne suis pas arrivé à créer cette atmosphère de travail propice à nous faire progresser. Dans les moments durs, nous avons des comportements individuels et non collectifs comme nous avons pu le voir sur certains matchs », explique le coach. Un discours qui rejoint la remarque livrée par Marcos Kremer la semaine dernière, qui soulignait qu’il allait falloir changer de mentalité l’année prochaine pour espérer autre chose. « Les phases finales, on va les regarder à la télé, et cela, ça me gonfle », poursuit-il.

 

S’inscrire dans une dynamique positive

Une problématique repérée par les supporters qui se demandent comment l’ASM peut présenter, quelquefois, un visage aussi différent d’un match à l’autre. « Il nous faut changer cela et nous inscrire dans une dynamique positive tout au long de ces 11 mois de championnat que nous savons très dense », étaye le technicien. « Mon job à moi, c’est de créer cette atmosphère pour arriver à performer, chose que je ne suis pas arrivé à faire cette année, où même au niveau du staff, nous avons répondu individuellement à certains moments », révèle Christophe Urios qui a noté des progrès de son équipe dans la valeur travail. « Après, travail et performance, là c’est autre chose, aujourd’hui on travaille mais on n’est pas assez performant ; la notion de groupe, il n’y a pas assez de cohésion, de partage, de choses en commun », précise-t-il. Une saison que l’entraîneur n’hésite pas à qualifier de souffrance à l’image du match retour perdu contre Toulon (52-10). « On s’est bien préparé, on fait 20 bonnes minutes avant de se déliter face à l’adversité en adoptant des comportements individuels qui montrent que nous ne sommes pas encore une équipe », explique t-il.

 

Un recrutement solide

« Notre salary cap va baisser de 200 000 euros par rapport à cette année, on se retrouve avec un salary cap assez bas qui contraint notre capacité à recruter. Il y a un écart d’1,7 millions d’euros par rapport à 2018, ce qui représente quatre ou cinq joueurs de haut niveau », annonce le président Jean-Claude Pats. Mais l’ASM Clermont Auvergne a visé sur un recrutement judicieux avec des joueurs en devenir et d’autres plus expérimentés. 9 au total. « Un recrutement plutôt axé sur les JIFF pour répondre aux exigences que nous connaissons », déclarent le président et le coach. Des arrivées qui vont amener de l’expérience, de l’épaisseur, avec des joueurs en capacité de porter les ballons proches de la ligne adverse. Pour les avants, sont annoncés les piliers Michael Ala’Alatoa, Régis Montagne, Giorgi Akhladze, et Sacha Lotrian ; le talonneur Barnabé Massa, les deuxièmes lignes Thomas Ceyte et Oskar Rixen, et les trois-quarts polyvalents, Lucas Tauzin et Kylan Hamdaoui, un ancien de la maison jaune et bleue. « Des travailleurs, des besogneux pour certains et nous avons besoin d’épaisseur et de densité physique », conclut Christophe Urios. Une formation qui devrait avoir fière allure pour exister solidement dans les matchs de très haut niveau, et recommencer à faire rêver un territoire. C’est ce qu’attend le peuple jaune et bleu.

 

Article et photo : Philippe THIVAT