Mal en point en Top 14, les hommes de Christophe Urios ont l’occasion de profiter de cette coupe d’Europe pour se rassurer dans leur jeu et notamment dans les zones de marque, domaine friable la semaine dernière face au Racing. Devant son public qui attend beaucoup de ses joueurs, les "jaunards" se doivent de faire un match plein.​

Le contexte

L’ASM Clermont Auvergne retrouve la coupe d’Europe devant son public, dans son antre du stade Marcel-Michelin. "Une bulle d’oxygène par rapport à un championnat de Top 14 qui est difficile pour nous", _analyse le coach Christophe Urios qui sait aussi qu’il faudra faire avec une température annoncée (27°) qui signe les premières chaleurs printanières. Il faudra aussi tirer tous les bénéfices de jouer ce 8e de finale à la maison. "Par rapport à l’horaire (13h30), nous avons adapté les entraînements toute la semaine pour être prêts à bien rentrer dans le match", poursuit-il. "Nous avons eu des apports et suivis alimentaires en adéquation avec l’horaire du match"_, explique le capitaine Sébastien Bézy.

Retrouver de la confiance

Après le match perdu au Racing, faute de n’avoir pas su concrétiser tous leurs moments forts, les jaunes et bleus vont avoir l’occasion de corriger tous ces petits détails qui les empêchent de faire gonfler le tableau d’affichage. "Il nous faudra gagner nos contacts, être forts en défense et souverains en conquête", relate le seconde ligne argentin Tomas Lavanini. Et bien évidemment savoir être clinique près de la ligne adverse. Toutes ces occasions perdues ont amené de la frustration et agacé un tantinet l’entraîneur. "Ces occasions manquées sont un peu le fil de notre saison, à la fois si proche et si loin ; nous ne faisons pas ce que l’on travaille à l’entraînement, nous ne sommes pas rigoureux, un peu scolaires et pas assez en confiance pour tenter des coups", informe Christophe Urios. "Il faut que nous arrivions à trouver la juste alternance entre l’utilisation de nos avants et de nos trois-quarts", constate-t-il.

Le retour d’Alexandre Fisher

13 mois après sa terrible blessure au genou, ce 3e ligne dur au mal, va enfin pouvoir retrouver la pelouse du Michelin. Une longue attente due à une rupture des deux ligaments croisés et de la vaste convalescence qui s’en est suivie. "Je ne le connais pas beaucoup Alex, mais j’ai observé que c’était un cogneur, un gros défenseur, un mec qui met la pression au sol ; mais pour lui c’est un match de reprise et il va nous amener son énergie, son envie, ce qui est positif. Cependant, il ne va pas nous tirer l’équipe vers l’avant, il devra prendre la roue de garçons comme Peceli Yato, Tomas Lavanini, Etienne Fourcade", exprime Christophe Urios. Et l’équipe fera en sorte qu’Alexandre Fisher se sente bien.

L’adversaire

En phase de reprise, les Sud-Africains (seulement 2 matchs en 2024) se déplacent à Clermont avec de solides arguments, le tout orchestré par leur maître à jouer : Ruan Pienaar. "Nous avons une assez bonne idée de leur pratique autour de joueurs qui mettent pas mal de pression dans le jeu au sol ; Ruan Pienaar est un joueur de classe mondiale (40 ans) et si nous le laissons jouer et orienter le jeu à sa guise, il est évident que nous allons souffrir, mais pour éviter cela, nous devrons être en capacité collectivement de le mettre sous pression, il faudra donc gagner nos collisions pour éviter toute désillusion", conclut le coach. Verdict demain vers 15h15 sur la pelouse du stade Marcel-Michelin.

Interview et photo : Philippe Thivat