Il est Clermontois, âgé de 37 ans, il joue au rugby fauteuil depuis 2008 à l’ASM Omnisports et en équipe de France. Il a également créé l’association Handi’School en octobre 2010 pour piloter un projet social autour du rugby fauteuil. Adrien va arrêter sa carrière internationale après les Jeux de Paris, il aimerait bien partir avec la médaille d’or autour du cou. C’est un athlète de haut niveau avec une humilité et une sympathie exemplaires.​

Handi’School ?

C’est une association qu’on a créé en octobre 2010 pour piloter un projet social autour du rugby fauteuil. Ce projet social est parti à la rencontre de jeunes enfants en établissement scolaire pour parler du handicap et présenter le rugby fauteuil. Suite à différents retours d’expérience et de belles rencontres, nous avons développé d’autres domaines d’activité, notamment la valorisation des personnes handicapées et leur intégration dans le monde professionnel. Nous allons également à la rencontre des détenus en milieu carcéral pour les accompagner, les aider à se réinsérer après leur détention.

Pouvez-vous nous expliquer le championnat de France de rugby fauteuil ?

L’ASM, nous sommes en deuxième division nationale. Il y a trois divisions en France. Il n’y a pas de montée et de descente, comme dans les sports valides que l’on connaît. C’est lié avec l’effectif, d’une année sur l’autre avec les renforts qu’il peut y avoir. Il y a des profils particuliers de joueurs qui font que tu passes d’une division à l’autre. Il nous manque des profils de joueurs, c’est pour cela que nous n’avons pas la possibilité de jouer en première division.

Est-ce qu’il y a beaucoup d’écart entre la première et la deuxième division ?

Oui il y a un gros écart ! Les joueurs qui ont moins d’handicap ont un impact considérable sur le terrain. Malheureusement, tu ne peux pas rivaliser avec ces joueurs-là qui ont un niveau de compétence supérieur. Quand on parle du Stade Toulousain, qui est le meilleur club de France, il a une grosse structure, et à la fois le club est sur un projet sportif et associatif. C’est un super club. En première division, il y a aussi Paris, une sélection espagnole, Nuits-Saint-Georges. Je joue également avec Nuits-Saint-Georges.

Quels sont les projets de l’équipe de France ?

Nous sommes à six mois des Jeux de Paris, nous sommes qualifiés suite au dernier championnat d’Europe à Cardiff. Nous sommes champions d’Europe en titre. Nous faisons des stages mensuels pour se préparer, deux tournois amicaux également de préparation en amont, et après nous y serons ! Nous avons une période de stage de dix jours, on restera tous ensemble au village. Je pense que la construction d’un projet se fait sur la durée, ce qui renforce la cohésion. Nous avons une certaine continuité avec la possibilité de se voir une fois par mois. On se voit en visio chaque semaine.

Tout le monde pense à la médaille d’or ?

Nous sommes conscients d’avoir l’avantage de ne jamais avoir gagné une médaille au niveau mondial. La dernière grande compétition internationale au mois d’octobre, on perd d’un essai (1 essai = 1 point) contre le Japon pour le bronze, on perd en 1/2 d’un essai également. Le niveau est très homogène pour le Top 6 mondial. Toutes les équipes peuvent gagner les Jeux. Ce qui nous permet de garder les pieds sur terre, c’est cette incertitude de différents facteurs. Le facteur performance de l’équipe notamment. Les matchs seront serrés, personne ne gagnera avec un gros écart. Pour revenir au Top 6, les équipes sont La Grande-Bretagne, le Canada, le Japon, les Etats-Unis, l’Australie et nous. Les nations que je crains le plus sont les USA et l’Australie, numéro 1 et 2 mondial ! Nous sommes tous proches, ça ne se jouera à rien.

Quelle est ta préparation personnelle ?

J’ai un cycle hebdomadaire qui reste identique à chaque fois. Je l’adapte bien sûr en fonction des compétitions. J’ai un entraînement quotidien, deux entraînements collectifs le lundi soir et le mercredi soir, mardi matin musculation, séance vidéo mercredi matin, jeudi matin neurovision et musculation, vendredi matin séance de préparation physique. Cela représente six entraînements hebdomadaires. Je garderai, à l’approche des Jeux, trois séances de rugby, pour faire une sorte de petit break, et une de neurovision c’est purement cognitif. Les séances vidéo sont évidemment très importantes, donc il y en aura toujours.