48 ans , originaire d’Auch, il est arrivé à Clermont-Ferrand à 18 ans en STAPS. Il a démarré l’éducation sportive en 1998 à Beaumont, ensuite au CUC et à Thiers, et l’ASM l’a appelé en 2001. Il a quitté l’ASM la saison dernière, pour un nouveau challenge à Clermont-Cournon. Son palmarès est intéressant avec 3 titres pour 6 finales, 1 en Crabos, 2 en espoirs, le premier en 2014 ( avec Audebert), et le deuxième en 2018 ( avec Cherrouk et Sadourny), et 2 finales perdues aux tirs au but.​

Comment pourriez-vous définir le poste de coach ?

L’objectif d’un coach est simplement d’avoir des résultats. L’ambiance du groupe doit être bonne, c’est primordial. Parfois, il faut enlever de la pression. Lorsque les résultats sont moins bien, avec une échéance à très court terme, notamment un maintien, il faut un électrochoc. Je n’ai pas eu forcément ce genre de choses à gérer. En 2014, avec les Crabos, nous étions repartis avec une équipe très jeune, c’était une année compliquée sportivement. Au niveau senior, lorsqu’il y a des moments compliqués, c’est plus difficile à gérer, parce qu’on les a pour plus longtemps, ce qui change le management. Il peut y avoir des joueurs usés par le même discours, la routine s’installe, c’est négatif.

Comment se passe votre saison à Clermont-Cournon ?

Au niveau du groupe senior, il y a un très bon état d’esprit ! C’est un niveau amateur, il y a des étudiants, nous avons notre lot d’anciens qui va bientôt passer la main. Il va falloir recruter à court terme. Je m’appuie sur quelques anciens, quelques leaders. D’ailleurs, c’est un nouveau challenge pour moi, car j’ai entraîné que des équipes de jeunes. Il faut que le collectif aille bien pour que les joueurs se développent. L’idée est que le groupe vive bien, et que les résultats soient là. Mon arrivée s’est bien passée, que ce soit avec les joueurs, ou avec le staff. J’ai apporté ma patte sur le jeu, sur la façon de fonctionner. Il y a des contraintes liées à un club de fédérale amateur, avec le quotidien de chacun. On a fait un début de saison moyen, mais on a rectifié le tir après.

Est-ce que l’Auvergne est une terre de rugby à votre avis par rapport à votre terre natale ?

Oui parce qu’il y a un engouement pour le ballon ovale. L’ASM est la locomotive c’est certain, mais il y a des clubs comme Issoire, Cournon et Riom qui attirent un peu de monde. Comparer l’Auvergne, notamment le Puy-de-Dôme au Gers, par contre ce n’est pas comparable, même s’il y a des passionnés. Chez moi, il y a beaucoup plus de gens qui pratiquent, et la pratique c’est la base. Il y a un taux de licenciés plus faibles en Auvergne. L’ASM est l’arbre qui cache la forêt ! En tout cas, les clubs travaillent pour faire vivre le rugby en Auvergne. Il y a une petite dizaines d’année, les autres clubs se sont mis à la page, ils n’ont pas dormi, ils ont mis les moyens au niveau des infrastructures notamment. La dynamique avec le projet cité du rugby peut beaucoup apporter.

Comment expliquez-vous qu’il y ait si peu de joueurs qui deviennent professionnels ?

Premièrement, le haut niveau est très exigeant ! A une époque, on savait que certains joueurs avaient le potentiel pour être pro, et d’autres, ce serait plus difficile. A Clermont, des joueurs "équipes" pouvaient s’entraîner autant que des joueurs qui étaient en centre de formation. Ils étaient mieux encadrés que dans d’autres clubs, et collectivement ça se ressent. Pour que des joueurs sortent individuellement, il faut d’abord que le groupe auquel ils appartiennent soit performant et qu’il y ait une excellente cohésion. Mais, il y a des joueurs qui sont plus aptes, à être pro, ce qui demande d’être fort au quotidien. Je pense que sur Clermont, il manque une large base. Si on compare avec Lyon et Paris, la densité est complètement différente. Le centre de formation de l’ASM était le centre qui sortait le plus de joueurs pro, Top 14, Pro D 2, il n’y a pas si longtemps que cela.

Est-ce que vous auriez fait jouer Antoine Dupont d’entrée en 1/4 contre l’Afrique du Sud ?

Un coach fait son groupe avec la connaissance qu’il a des joueurs, ce qu’ils peuvent apporter dans le moment présent. C’est délicat de répondre, parce qu’il faut vivre avec le groupe. Tant que vous n’avez pas vu ce que renvoie le groupe, analyser les gens individuellement, ce qu’ils apportent collectivement, ce n’est pas évident de répondre. Si j’avais vécu deux mois avec eux, j’aurais pu répondre plus facilement. Je ne sais pas si j’aurais fait le même choix, ils ont dû peser certainement le pour et le contre. Ils avaient l’aval du corps médical, il valait mieux le faire débuter, car après c’est plus compliqué, surtout s’il se blesse.