Il a 45 ans et il est Chef d’entreprise. Cet éducateur de foot qui officie aujourd’hui à l’ASM, avec les U15 (génération 2009), est tombé très jeune dans la marmite. Ses premières séances d’entraînement ont commencé quand il avait 13-14 ans. Il a démarré avec les catégories de jeunes avec un sacré parcours derrière, notamment en seniors (R1) et en (N3) pour la préparation physique. Vous entraînez depuis longtemps ?
Oui j’ai commencé par les poussins de Riom (équipe 3 ou 4), j’avais 13-14 ans. J’ai des diplômes qui me permettent d’entraîner jusqu’en R1. Je peux être adjoint en N2-N3. J’ai également passé un diplôme professionnel de préparation physique, je peux être préparateur physique en National sans souci. J’ai eu des U13, des U16, des U18, des séniors également en départemental et en régional. J’ai entraîné en R1 à Saint-Flour, en R2 à Cournon, en prépa athlétique en N3 à Moulins, j’ai eu des jeunes en national en tant que coach numéro 1.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce rôle d’éducateur ?
En jeunes, c’est l’entraînement car c’est là où on fait passer des messages, on prend le temps de faire des choses. Je trouve que l’on va trop vite maintenant dans la formation, on veut gagner avant d’apprendre à jouer au foot. Il y a des paliers à respecter. Les paliers techniques, tactiques, mentaux et physiques. Par exemple, si on n’apprend pas à un jeune comment défendre, difficile de lui reprocher de prendre des buts.
Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ?
Tout est lié ! Il faut des acquisitions à certains âges c’est obligatoire. L’aspect mental va se travailler avec l’aspect physique et technico-tactique. Il faut aussi apprendre à découper les choses, même si le plus important pour moi, c’est l’aspect technico-tactique. On a des paliers physiques à avoir malgré tout chez un jeune de 15 ans, car il ne faut rien manquer dans ce domaine, ce sera compliqué de les rattraper plus tard. La maturité physique n’est pas la même à chaque fois, tous les joueurs sont différents. Il faut donner les bonnes habitudes de travail.
Est-ce qu’il est important pour vous de se faire respecter ?
Je suis quelqu’un qui donne de la voix, je ne crie pas forcément il y a une différence. A l’entraînement notamment. Le respect vient avec la compétence pour moi. Le message doit être reçu et compris, mais malheureusement aujourd’hui la réception n’est pas toujours là. Les mentalités ont évolué, car il y a trop de parasites. Les jeunes veulent être pro, mais nous savons tous qu’il y en a un voire deux qui réussiront sur cent ! Un club comme Montferrand est exposé à ce genre de problème. Les parents parfois ne vont pas dans le bon sens. Avant nous avions des discussions franches avec les parents, maintenant certains ne viennent même pas te dire bonjour. Il y a aussi des pseudos agents qui rôdent autour des terrains, c’est inquiétant.
Le football reste un sport, on a tendance à l’oublier, qu’en pensez-vous ?
C’est clair ! Ce n’est pas qu’un business. Quand on voit des jeunes de 14 ans sollicités par des soi-disant agents, c’est grave parce que ça fait du mal non seulement aux jeunes joueurs mais aussi à l’entourage. Même au niveau senior, quand tu appelles un joueur pour le faire venir, il réclame un fixe. Les gars veulent gagner de l’argent tout simplement. Il y a des joueurs qui font passer leur petite personne avant le collectif. C’est l’image de la société actuelle.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?
Dans un premier temps, que je prenne autant de plaisir. Ensuite, que les joueurs qui sont passés entre mes mains soient équipés pour l’année d’après en U16. Gagner le championnat ? Ce n’est pas du tout ma priorité, si je le gagne bien sûr que je serai content, mais ce que je veux c’est que je puisse enseigner mes valeurs et ma conception du football.