Il est arrivé en France en 2007, l’entraîneur du Hand de Cournon est d’origine macédonienne. Il a commencé joueur pro en première division à Villefranche-sur-Saône. Il a joué pendant dix-sept ans en pro, et cela fait quatorze ans qu’il est également coach. Il a passé pas mal d’années en tant qu’entraîneur-joueur. Après être passé par Saint-Egrève (Grenoble) pendant cinq ans et Chambéry une saison, il a pris la direction de Nice (LFH), pour entraîner pendant six ans l’équipe féminine. Ensuite, il est arrivé l’an dernier en septembre à Cournon, alors que le club était en N 1.​

Qu’est-ce que vous pensez du métier d’entraîneur ?

C’est un métier un peu complexe et particulier ! Il faut être costaud mentalement. Je ne savais pas si je prenais un an sabbatique, car il est vrai qu’il faut un projet motivant. Lorsque j’ai eu l’appel l’an dernier de Cyrille Faucher, le président du Hand de Cournon, j’ai tout de suite senti qu’il était très motivé et qu’il avait une forte détermination, qu’il ferait tout pour réaliser ses objectifs.

Etes-vous un compétiteur ?

Absolument, je suis un compétiteur ! J’ai besoin d’analyser le lieu et l’équipe, je ne veux pas m’engager juste pour m’engager. J’ai vu qu’à Cournon il y avait des moyens intéressants et des ambitions. Je n’ai pas eu peur de m’engager avec un groupe constitué par quelqu’un d’autre, avec des joueurs de différents niveaux. Je suis quelqu’un de confiant, je n’ai donc pas hésité à m’engager car c’est un beau challenge. L’an dernier, on finit 3e VAP, ce qui veut dire que le club pouvait déposer un dossier pour monter en Proligue. Le club et le président s’y était préparé des années en arrière, tout était anticipé ! C’est grâce à ce travail qu’on a pu accéder au niveau D2.

Quelles sont vos plus belles performances en tant que coach ?

Je suis resté cinq ans à Saint-Egrève (Grenoble). Nous avions 60 % des joueurs formés au club. Malgré un petit budget, nous avons eu des résultats incroyables. Ensuite, je suis resté six ans à Nice, pour entraîner les filles avec un objectif de coupe d’Europe. Nous avons eu un titre de vice-champion de France et nous avons réussi l’objectif de jouer en coupe d’Europe (EHF). C’était la première fois de l’histoire du club. Ce sont de très bons souvenirs.

L’acceptation du dossier n’a pas perturbé le recrutement ?

Normalement le recrutement est bouclé en janvier-février, mais là exceptionnellement c’était un peu plus tard, c’est-à-dire mai-juin. Par contre, il y a une super bonne gestion, parce que nous étions coordonnés avec le président, on a fait une première vague de recrutement rassurant pour les deux niveaux de l’effectif et on attendait de voir par la suite. Je pense que nous avons été bons, car lorsque nous avons eu l’accord pour monter en D2, le recrutement était plus facile. Les deux ou trois contrats supplémentaires, notamment de Dourte et de Benhalima, deux joueurs avec un très bon CV, ont été possibles, car le président a réagi très rapidement. J’ai pu avoir mon équipe compétitive grâce au club et aux dirigeants.

Vous avez de suite eu une bonne entente avec les joueurs ?

Oui, les joueurs ont vite compris que le club de Cournon n’était pas là par hasard. Ils ont vu l’organisation et la structuration du club, qui est largement à la hauteur du deuxième niveau du Hand français. Ils ont pu également voir la détermination des dirigeants, des bénévoles. Ils ont des conditions de travail correctes, donc il y a un devoir de résultat. Dans l’équipe, chacun de nous doit prouver que nous avons le niveau. C’est notre hyper motivation qui nous conduit ! Idem pour moi, je travaille pour montrer que je suis capable de proposer des choses intéressantes.

Quels sont les objectifs pour cette saison ?

L’objectif de cette saison est très clair et très simple, il faut se maintenir ! Quand vous êtes nouveau au niveau supérieur, il faut rester modeste. Le contexte est complexe, nous avons changé beaucoup de joueurs, nous avons changé de gymnase. La Maison des Sports est un bon outil de travail, nous remercions d’ailleurs les collectivités qui nous permettent de nous y entraîner et d’y jouer. Il y avait beaucoup d’inconnu et c’est ce qui fait que le challenge est passionnant. Le public répond vraiment présent en ce début de saison. Nous avons six entraînements par semaine. Le rythme est intéressant. C’est bien de jouer le vendredi soir, comme ça les joueurs ont le week-end en famille, c’est important pour le moral.

Etes-vous satisfait du début de saison ?

Oui je suis très satisfait du début de saison, parce que je prends en compte le délai très court depuis l’acceptation de la montée. D’avoir six points avec deux victoires aujourd’hui, bien évidemment que je suis satisfait ! Nous pouvons regretter de ne pas avoir un ou deux points de plus, en étant un peu plus réaliste. Mais, il faut rester humble. Nous avons montré que nous avions les qualités pour jouer en D2. Nous progressons de match en match, ce qui me ravit vraiment. En général, les effectifs ont besoin de temps mais je pense que nous avons raccourci le temps d’adaptation. Il reste à gérer les émotions pendant les rencontres, notamment les fins de match. Le groupe prend de plus en plus confiance. D’ailleurs, à part Nancy où on s’était mis la pression, nous avons perdu nos matchs d’un ou deux buts, ce qui montre que nous n’avons jamais lâché, la preuve notre victoire contre Valence. Nous avons fait un très bel exploit à Sélestat également, nos adversaires vont s’en rappeler et vont se méfier de nous c’est certain.

Cette première victoire à la maison fait énormément de bien ?

D’avoir battu Valence à la maison, c’est très bon pour le moral à tous, le secteur sportif bien évidemment, mais également tout le secteur administratif pour le travail accompli en amont ! Nous avons su gérer la fin du match. Avec mon effectif, nous avons trouvé les ressources pour garder ce résultat positif jusqu’au coup de sifflet final (victoire 29-28). L’expérience doit ressortir dans ces moments-là. Pour qu’une équipe ait confiance en elle, il faut que chaque joueur soit confiant individuellement, et que le coach les pousse dans ce sens. Les affinités doivent arriver rapidement et c’est ce que nous sommes en train de faire.

Que pouvons-nous vous souhaiter ?

L’Auvergne me plaît de plus en plus. Vous savez, je ne suis pas quelqu’un de passage. Je suis resté cinq ans dans mon premier club comme coach, j’ai écrit un chapitre de son histoire, je suis resté six ans à Nice j’ai aussi écrit un chapitre de son histoire. Maintenant, je suis à Cournon pour écrire également un chapitre de son histoire ! Tant que les dirigeants voudront de moi, je serai présent. Je suis séparé de ma famille actuellement, mais je suis prêt à faire des sacrifices pour mon club. Je découvre la mentalité ici, je connais de plus en plus de monde, et j’apprécie vraiment la région. Pour résumer je me plais. On peut me souhaiter que mes joueurs soient en bonne santé car sans joueurs pas d’entraîneur. On peut aussi souhaiter que le club continue comme cela car il est sur une bonne stratégie, et surtout on sent énormément de motivation.