Je suis directrice de l’ ADPS Formation qui est un organisme de formation à Clermont-Ferrand, qui dispense des diplômes d’éducateur sportif, et je suis récemment élue au bureau fédéral de la FFR, avec un poste de vice-présidente chargée de la formation des écoles de rugby et de la filière jeune.
Quel est votre rôle au sein de la formation nationale ?
La partie formation, nous sommes vraiment sur le développement de notre filière formation rugby au niveau national avec l’INEF (Institut national emploi formation), qui existe déjà au CNR à Paris, qui comprend également des IREF (Institut régional emploi formation), qui est présent dans chaque ligue régionale. Le but est de développer toute l’architecture des diplômes rugby, et déterminer la ligne de conduite nationale pour qu’elle soit ensuite déployée dans les territoires. Concernant les écoles de rugby , c’est la compétence des comités départementaux, mais on édite également la feuille de route.
En ce qui concerne la filière jeune ?
Ce n’est pas vraiment la filière des championnats, c’est surtout comment on fidélise les jeunes, en catégorie cadet-junior. On va réfléchir sur les formes de pratique. Nous avions perdu des licenciés ces dernières années mais l’effet coupe du monde est en train de faire remonter les chiffres, nous en sommes déjà à plus 10%, nous visons les 20% d’augmentation.
Votre emploi du temps doit être très chargé ?
Effectivement, je m’occupe du lundi au vendredi de 9h à 17h de l’ ADPS formation. En ce qui concerne la fédé, nous sommes très souvent en visio, de bonne heure le matin, le soir et aussi entre 12h et 14h. Le week-end nous sommes également sollicités.
Vous avez joué longtemps au rugby ?
Oui j’ai joué à Romagnat pendant huit ans et à La Plaine pendant une dizaine d’années. J’ai été éducatrice de rugby sur les cadets, les cadettes, sur des sélections un petit peu. J’ai arbitré pendant une dizaine d’années, j’ai voulu toucher à tout pour savoir de quoi je parlais. Je voulais développer mes connaissances. J’ai vu toute la panoplie du rugby.
Comment êtes-vous venue au rugby ?
Je suivais mon papa au stade Michelin très souvent et mon frère a joué dans les catégories de jeunes à l’ASM. A cette époque il n’y avait pas beaucoup de possibilités pour les jeunes filles de jouer au rugby, donc je ne pensais pas que c’était possible pour moi. Ensuite, à la fac je me suis rendu compte que les filles qui pratiquaient le rugby en STAPS avaient de très bonnes notes au CAPEPS. J’ai vite basculé sur le rugby pour mon CAPEPS. J’ai fait une saison à Romagnat, nous sommes en 2003. J’ai tout de suite bien accroché ! J’étais pourtant nageuse à la base.
Comment peut-on faire progresser la formation ?
Je suis plus sur la formation des éducateurs et des dirigeants, nous avons beaucoup de choses à faire notamment sur l’encadrement. Nous travaillons sur l’accueil des nouveaux dirigeants dans les clubs, sur la féminisation du rugby. Il est certain que la formation des joueurs est liée à une bonne structure des encadrants. Il manque toujours des dirigeants car il y a un turnover assez important, la durée de vie d’un éducateur est très courte. C’est pour cela que nous en formons énormément sur le territoire français.
Est-ce que la France sera championne du monde ?
Nous le souhaitons tous ! Il reste des gros morceaux notamment l’Afrique du Sud, qui a une densité physique énorme. Il faut prendre les matchs les uns après les autres. On pense aussi à l’Irlande qui fait figure de favorite. On y croit de toute façon.