Romain Briatte, rugbyman clermontois formé au RC Riom et à l’ASM, a connu le monde professionnel en ProD2, au Stade Aurillacois pour ensuite goûter au Top 14 avec le SU Agen durant trois années. Pour les deux prochaines saisons, il portera le maillot du Stade Français.Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?

J’ai commencé le rugby à l’école de rugby de Riom à 5 ans. Je suis parti à l’ASM à 13 ans jusqu’en espoirs. Ensuite, je suis allé quatre ans au Stade Aurillacois en tant que joueur espoir-pro la première année, et je suis passé 3 ans en professionnel. Premier contrat pro en 2015. J’ai rejoint Agen où j’ai pu évoluer en Top 14 pendant trois saisons, on a réussi à se maintenir les deux premières années et cette année malheureusement on descend. De mon côté j’ai signé un contrat de deux saisons avec le Stade Français à partir du 1er juillet.

Dans quel club vous êtes-vous le plus épanoui ?

C’est compliqué parce que partout où je suis passé j’ai vécu de superbes moments. Que ce soit au début, à l’école de rugby du RC Riom, parce qu’on était jeune donc il y avait beaucoup de folie. Je me souviendrai toujours du tournoi de Valras-Plage où on avait gagné. Mais aussi la finale en espoirs à Clermont, la finale avec Aurillac contre Bayonne, puis l’aventure du maintien à Agen. Je retiendrai vraiment cette première saison à Agen où j’ai joué face à de très grands joueurs. J’ai d’ailleurs inscrit un essai et j’en suis très fier. Là-bas j’étais avec des coéquipiers extraordinaires, plein de valeurs.

Le SU Agen évoluera malheureusement en ProD2 l’année prochaine. Comment voyez-vous leur saison à venir ?

La saison a été complètement loupée surtout le début avec une préparation physique pas top et des matchs à domicile perdus en début d’année contre des concurrents directs au maintien. Tout s’est enchaîné ensuite, des problèmes dans le club, mais je pense que la saison prochaine va bien repartir, il y a toujours un bon groupe avec des joueurs valeureux je pense à Dave Ryan, Vincent Farre, des joueurs qui mouillent le maillot. Et puis aussi beaucoup de jeunes Loris Zarantonello, Gauthier Maravat, Loïc Hocquet c’est une bonne base. Il y a des retours aussi Thomas Vincent à l’ouverture, et des joueurs d’expérience comme Raphaël Lagarde et puis d’autres.

Je pense que ça va bien repartir la saison prochaine, il faudra bien attaquer le début de saison, ce qu’on n’a pas su faire l’année dernière, où on perd contre Castres et Bayonne à la maison. Il faudra renouer avec le goût de la victoire.

Comment s’est amorcé votre engagement avec le Stade Français ?

J’ai eu des échanges avec Jérémie Davidson, ils m’ont montré de l’intérêt, j’ai aussi eu des contacts avec Bayonne, mais c’est au Stade Français que j’ai ressenti le plus d’enthousiasme vis-à-vis de moi. Beaucoup d’envie de me récupérer, le projet m’a beaucoup plu. C’est une équipe solidaire avec des valeurs et un projet avec des jeunes. Quand j’allais au Stade Marcel Michelin voir Clermont contre le Stade Français, c’était des très belles affiches, et à chaque match de ces rencontres on récupérait les drapeaux, j’ai encore cette image en tête donc quand ils m’ont appelé j’étais très heureux et j’ai accepté leur contrat. Maintenant je suis prêt à tout donner pour ces deux prochaines saisons.

Quels sont vos objectifs pour ces deux prochaines saisons au Stade Français ?

Sur le plan humain ce sera de m’acclimater le mieux possible avec l’équipe, connaître l’ensemble des joueurs, le staff, leur fonctionnement. Prendre confiance sur les entraînements et puis après sur un plan sportif jouer un maximum de matchs, être sur le plus de feuilles de match possibles. Sur le plan collectif finir dans le top 6 voire plus, je ne vais pas m’avancer mais je pense que ce sera l’objectif et j’espère qu’on y arrivera.

Comment abordez-vous le fait de passer du rôle de capitaine et de leader du vestiaire à Agen au petit nouveau du Stade Français ?

Dans un premier temps je vais apprendre à connaître tout le monde et ça se fera petit à petit, je n’appréhende pas. Je n’ai pas cet objectif, il y a déjà des joueurs qui ont leur place et leur rôle au sein du club. Bien évidemment si je sens que je peux apporter ou prendre la parole à certains moments, ce sera avec plaisir. Au début je veux prouver et être légitime sur le terrain, et ça ce sera dans un second temps.

Comment sont les infrastructures au Stade Français ?

C’est du solide en plus ils sont en train de refaire une salle de musculation, cardio, cross fit. Elle sera prête mi-juillet. Il y a un grand centre balnéo au stade, une grande salle de kiné, c’est très bien équipé, il y a tout ce qu’il faut pour performer, réussir, et gagner.

Est-ce que l’ASM vous a contacté pour vous recruter ?

Non, à mon poste ils sont déjà pas mal donc non je n’ai pas eu de contacts.

Est-ce que vous pensez finir votre carrière au Stade Français ?

On ne sait jamais de quoi est fait l’avenir, mais c’est vrai que ce serait top pour moi de finir ma carrière en Top 14, après il me reste quelques saisons encore. Dans un premier temps, j’ai deux saisons et je vais les faire au maximum et me donner à 200 %, et puis si j’ai l’occasion de rester un peu plus, si je me sens bien, pourquoi pas. Mais pour l’instant je ne sais pas, il peut aussi y avoir d’autres clubs qui peuvent pointer le bout de leur nez donc on verra bien, mais actuellement je suis concentré sur ces deux prochaines saisons.

Qu’est-ce que vous diriez à un jeune qui veut devenir professionnel ? Quels seraient vos conseils ?

Je lui dirais de prendre du plaisir parce que le rugby ça reste un jeu et puis s’il souhaite aller plus loin et qu’il pense que le rugby est fait pour lui, qu’il travaille dur, beaucoup, et être très rigoureux et ça viendra tout seul. Surtout travailler beaucoup.

Que pensez-vous de l’équipe de France à l’aube de la prochaine coupe du monde ?

Je sens que ça va être pas mal, ils ont montré de très beaux visages. Il y a un bon groupe qui se connaît bien maintenant, avec de très bonnes générations et des joueurs de plus en plus jeunes. Il y a une liste qui est sortie pour la tournée en Australie et ça va permettre à certains joueurs de se montrer. Il y a moyen de faire un très bon résultat.

Par Léa ZUZARTE.