Clermontois d’origine, passionné de sport, après un passage dans la région parisienne, revenu au bercail, il intervient au lycée de tous les talents à Ambroise Brugière. Il est également depuis deux ans, responsable du centre d’entraînement UNSS de squash.Quel est votre rôle au lycée de tous les talents ?
Nous sommes trois à intervenir, on accompagne les élèves qui ont intégré les dispositifs, en EPS sur sept séances, pendant un peu plus de trois semaines. Ces dispositifs permettent à des jeunes sportifs de haut niveau, d’avoir des horaires adaptés pour qu’ils puissent s’entraîner de façon privilégiée. Ils sont au lycée tout en gardant leur parcours sportif. Nous avons environ cent cinquante élèves qui sont répartis entre seconde, première et, terminale.
Le lycée a une relation fréquente avec les clubs ?
Oui bien sûr, les relations sont très fréquentes avec les clubs, notamment avec le Clermont Foot, le HBCAM 63 et, l’ASM Clermont-Auvergne, sans oublier le Volley de Chamalières et le Hockey. Par exemple, on connaît bien les handballeuses Clermontoises, elles s’entraînent dans nos gymnases, on les croise souvent. Elles sont autonomes, elles se gèrent toutes seules. Elles font généralement une équipe UNSS, dans le championnat excellence. Je veux ajouter que le HBCAM est un très bon club, il y a un suivi en dehors de l’école très structuré.
Quel est votre point de vue sur le sport Clermontois en général ?
Le développement du sport dans notre région, dans notre métropole passe avant tout par le développement du sport scolaire. Dans les lycées, dans les collèges, mais aussi dans l’école primaire. Il faudrait appuyer sur la formation des professeurs des écoles, c’est une évidence. Il faut que la base soit plus solide. Au niveau médiatique, il faudrait que la télé retransmette plus de matchs locaux, dans des sports différents. De voir son équipe locale, intéressera plus les jeunes au sport.
Comme les Américains ou les Allemands ?
Oui absolument, ils pratiquent le sport trois, quatre, voire cinq fois par semaine. En France, connaissant bien le milieu scolaire, nous sommes moins enthousiastes sur la pratique du sport. C’est par manque de moyens, mais aussi par manque de compétences également. Je ne blâme personne, c’est le manque de formation qui est en cause. L’EPS passe souvent en dernier, car on manque souvent de temps et, on nous demande de plus en plus de choses ! La France est souvent en retard. Le niveau scolaire diminue, je l’ai vu récemment dans une enquête. Et puis, les classes sont de plus en plus chargées, après on se demande pourquoi on n’est pas bons…
Que faut-il faire pour avoir des bons sportifs à l’école ?
Les jeunes, aujourd’hui, sont trop sédentaires. Il leur faut une meilleure hygiène de vie, qu’elle soit alimentaire ou au niveau du sommeil. Le sommeil est très important pour récupérer et, pouvoir avoir une activité physique normale, sans parler de prouesses. Il y a une différence énorme, entre les élèves qui sont dans les clubs et, ceux qui font du sport parce qu’ils sont obligés. Nos jeunes sont trop derrière leurs écrans, le sport à la télé c’est bien, mais c’est mieux de le pratiquer régulièrement.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer l’UNSS ?
L’UNSS, l’Union National du Sport Scolaire, qui permet aux licenciés de toutes les écoles publiques sans exception d’avoir accès à une offre très diversifiée. La licence est de vingt-cinq euros pour toutes les activités sportives et dure toute la saison. Il y a des championnats régionaux, académiques, inter-académiques et, des championnats de France. Tous les sports sont représentés, la planche à voile, le squash, l’athlétisme, le judo, l’équitation, etc… Il y a même du surf. A l’école primaire c’est l’USEP. L’UNSS arrive en classe de sixième. Il faut savoir qu’il y a un peu plus d’un million de licenciés sur toute la France, c’est une des premières fédérations, féminines surtout, c’est très important. Parfois, certains élèves ne peuvent pas se libérer le mercredi après-midi, parce qu’il y a cours. Ce serait bien que les chefs d’établissement les libèrent pour qu’ils puissent faire du sport. Après, nous, profs d’EPS, on essaie de s’adapter. Outre le mercredi après-midi, on essaie de proposer des activités en semaine à la pause du midi, ou le soir après les cours. On essaie vraiment de trouver des solutions.
Des nouveautés sont en route ?
Justement, avec mes collègues, nous avons réfléchi pour pouvoir donner à nos élèves le plaisir d’agir avec le goût de l’effort. C’est très compliqué, la notion de l’effort a disparu malheureusement. Nous avons proposé l’activité biathlon, association de course et de tir laser, c’est validé. On a testé le matériel, il y a trois semaines. On va le proposer aux élèves du lycée de tous les talents. C’est plus attractif, on peut doser soit sur l’axe du tir, soit sur l’axe de la course. On veut aussi qu’il n’y ait plus d’élèves dispensés de sport. On adapte notre enseignement aux capacités de chacun ! Par exemple, quelqu’un qui s’est fait les croisés, va travailler sur le haut du corps. Pour ceux qui sont en obésité morbide, on leur propose des séances de marche rapide pour l’évaluation au baccalauréat. Le sport est vital pour notre jeunesse, pour sa santé mentale et physique !