Le Président de la FFR, a expliqué en détail les tenants et les aboutissants, de son programme pour le futur du rugby français. Avec en point de mire le titre de Champion du Monde.Qui êtes-vous Bernard Laporte ?

Avant tout, je suis un passionné de rugby, ça s’est sûr ! J’ai eu la chance de grandir à Gaillac, où le rugby est un sport majeur. Le rugby m’a formé, autant dans la vie que sur le terrain. J’ai bien évidemment connu le monde professionnel, c’est un secret pour personne. J’aurais pu rester à Toulon, cinq ans de plus, mais j’ai dit non… Je préfère rendre au rugby ce qu’il m’a donné !

Quelle est votre approche concernant les clubs ?

Quand j’écoute les questions des différents dirigeants, ce n’est pas inconnu pour moi. Ce sont les questions que j’écoutais quand j’avais douze, treize, quatorze ans, quand j’étais à Gaillac. Encore une fois, je rends au rugby tout ce qu’il m’a donné. Par exemple aujourd’hui, je fais mille kilomètres en voiture, je suis parti de Nîmes, pour aller à Vichy et Issoire. Tout à l’heure nous prenons la direction de Pontarlier (il est 22H15). Mais bon, c’est ma passion.

Est-ce que vous sentez une certaine réticence des clubs ?

Non je ne sens pas de réticence, au contraire. Beaucoup de personnes disaient en 2016, il ne sera pas élu, il vient du monde professionnel. Mais pas du tout, je viens du monde amateur, on vient tous du monde amateur. Je suis passé par le professionnalisme, mais le plus important est de savoir, si tu as envie de dépenser de l’énergie pour que ton sport grandisse. Accompagner les clubs, les présidents, les dirigeants et, leur solutionner les problèmes, c’est aussi simple que ça ! Après, diriger le rugby mondial, c’est autre chose, il ne m’a rien donné le rugby mondial, c’est le rugby français qui m’a donné. Et là c’est de la fierté de travailler pour faire avancer les choses.

Est-ce qu’on va être Champion du Monde en 2023 ?

Il faut l’être ! Parce que notre sport en a besoin, c’est une évidence. Je le souhaite aux joueurs qui seront sur le terrain, au staff en charge de l’équipe et, à tous les passionnés de rugby. On a tous envie de voir notre équipe de France décrocher ce titre de champion du monde. On va mettre en place ce qu’il faut, pour monter sur le toit du monde. La France doit retrouver sa place qui est la sienne.

On se souvient tous de cette victoire écrasante de Bègles au "Michelin"(6-37, en 1992), qu’est-il resté de cette école béglaise ?

Elle a créé quelque chose, nous ne sommes pas loin les uns les autres. Serge Simon est avec moi, Vincent Moscato est un proche, Sébastien Conchy est là, Christophe Reigt est à la fédération. L’amitié est forte entre nous, même si on n’est pas toujours d’accord sur tout. Tout le monde a du caractère, mais on avance ensemble pour l’intérêt du rugby. L’école béglaise a formé notre caractère à tous…

Qu’est-ce qu’il ressort de votre passage à Toulon ?

J’ai adoré parce que le rugby, là-bas, est une religion ! Sincèrement, c’était fabuleux, trois fois champion d’Europe (2013, 2014, 2015), le Brennus en 2014. Ce doublé de 2014 est très fort. Nous avions des bons mecs, il y en a qui m’écrivent encore, Bakis Botha, Drew Mitchell, Matt Giteau, Ali Williams etc… C’est énorme, je les ai vu au Japon, on a passé des bons moments. Ce n’était pas des mercenaires, les mercenaires ne gagnent jamais au rugby, leur état d’esprit était complètement différent. Je leur parlais comme à des jeunes de vingt ans ! Les meilleurs sont ceux qui écoutent le plus, ils sont champions aussi dans le vestiaire. C’est plus facile d’entraîner ces joueurs que des joueurs moyens qui pensent qu’ils sont très bons.

Est-ce que Bernard Laporte dit toujours la vérité ?

Bien sûr que je dis toujours la vérité, ça gêne beaucoup de personnes ! Après, on ne peut pas plaire à tout le monde. C’est le quotidien de tout un chacun. Une seule motivation pour moi, je veux que le rugby français avance, que l’équipe de France avance ! Il y a des gens qui ne m’aiment pas, mais qu’ils soient rassurés, je ne les aime pas non plus.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter à court et moyen termes ?

La santé ! J’ai appris des mauvaises nouvelles ces derniers jours, ces dernières semaines. La vie est belle, il faut avoir la santé, c’est le plus important. Le reste ne compte pas. Il y a les élections, les challenges… Ce que je ne veux pas me dire un jour, c’est que je n’ai plus de challenges. Je n’aime pas les vacances, je suis un bosseur. Je suis un battant et, de surcroît très optimiste.

Que pensez-vous de l’Auvergne ?

L’Auvergne est une très belle région. On s’y sent bien, c’est très agréable. Pour parler rugby, j’aime beaucoup Aurélien (NDLR Rougerie), ainsi que Jean-Pierre Romeu. Les deux légendes vivantes du rugby Clermontois et Auvergnat.