Entre contraintes sanitaires, difficultés à obtenir les visas et à faire venir les joueuses en terres auvergnates, la rentrée 2020 du coach des panthères ne ressemble à aucune autre.Avec cette canicule, c’est dès 8H du matin qu’Atman Toubani réunit son équipe. Enfin une moitié d’équipe puisque seules 6 des 11 joueuses de l’effectif pro sont présentes à Chamalières. En ce début de saison, le coach peut compter sur la présence de ses 3 camerounaises (Nana Tchoudjang, Estelle Adiana et Yolande Amana) qui n’ont pas quitté Clermont-Ferrand, la jeune libéro internationale française Juliette Gélin et sur les deux intra communautaires la passeuse des Pays-Bas Nyncke Oud et la bulgare Viktoria Grigorova. Pour l’arrivée des extra communautaires (deux portoricaines, une cubaine, une serbe et une canadienne), il faudra attendre encore un peu comme nous l’explique Atman.
Comment abordes-tu cette reprise et dans quelles conditions ?
L’une des compétences d’un entraîneur c’est de savoir s’adapter. Entre la période où elles se sont arrêtées de jouer pratiquement 5 mois pour certaines, puis une reprise sous une chaleur très importante dans un gymnase qui n’est pas climatisé, comme la plupart des gymnases en France, ensuite les précautions Covid et pour terminer des joueuses qui arrivent par petits groupes pour des histoires de visas, cela fait quatre paramètres à gérer. Ça veut dire qu’une programmation change souvent et ce qui avait été prévu entre janvier et avril est caduque et il faut donc s’adapter à ces circonstances particulières. C’est assez motivant cela oblige à rester en éveil.
Comment as-tu préparé ces premiers jours avec la moitié du groupe ?
Déjà on avait tous envie de reprendre même pour Juliette (Gélin) qui sort d’un camp d’entraînement avec l’équipe de France. C’est assez positif, ça fait du bien de se remettre au travail. On peut voir par rapport au recrutement si on a bien joué le coup sur un premier contact. Mais ça ne veut pas dire qu’on est sûr à 100 % de notre recrutement, on verra ça fin novembre après quelques matchs. Comme toutes les histoires d’amour, les premiers pas sont toujours très beaux et ça fait du bien.
Les joueuses, notamment les nouvelles, correspondent aux profils que tu recherchais ?
L’an dernier, on ne s’était pas trompé sur le niveau des joueuses, chaque joueuse répondait à ce qu’on avait vu sur les vidéos et cette année pour l’instant il n’y a pas de mauvaise surprise, elles sont au niveau où on les attend.
As-tu des nouvelles sur l’arrivée des joueuses encore absentes ?
Ça change tous les jours. On est en contact quotidien avec les ambassades, c’est très très complexe et on s’en sort assez bien par rapport à d’autres clubs. On arrive à faire rentrer les joueuses assez vite. Cette année, on est au même diapason que les autres, avec la Covid les démarches sont plus longues mais on est en contact direct avec les ambassadeurs et les ministères des affaires étrangères donc on a bon espoir de les faire rentrer assez rapidement. Pas assez vite à mon goût, forcément, on a toujours envie de reprendre avec tout le monde mais il faut s’adapter. On va encore faire une semaine à 6 et la semaine suivante on devrait faire rentrer deux joueuses et puis en fin de semaine ou celle d’après, on aura l’effectif au complet.
Dans l’idéal, quel est le programme avant le début du championnat ?
C’est d’avoir au moins six semaines avec tout le groupe donc il faut vraiment que les joueuses arrivent dans les deux semaines. Puis, réussir à repousser le match contre Mougins qui devait être notre premier match de championnat à domicile pour pouvoir aller jouer un tournoi de préparation comme tous les ans à Minorca. Ce qui nous permettra de faire deux semaines supplémenatires au complet en phase de préparation.
Des tournois sont prévus ?
Toujours le tournoi de Riom qui nous tient à cœur. Il va avoir lieu mais il n’est pas facile à organiser car il a fallu attendre que les clubs se positionnent. Ce sera au moins un tournoi à 3 avec Mougins et Béziers et on recherche une quatrième équipe. Il y aussi le tournoi de Nancy que nous avions fait l’an dernier pour la première fois avec Nancy bien sûr et deux équipes étrangères.
Quels sont les objectifs de la saison ?
Se mettre en mode compétitif et aller chercher des victoires sur n’importe quel adversaire. On ne va pas s’amuser à calculer des pics de formes pour aller chercher un maintien. On va essayer de joueur tous les matchs à bloc. Le calendrier est bien fait puisqu’on ne joue pas de Coupe d’Europe, on va pouvoir jouer un match par semaine, il n’y a que trois semaines où on double les matchs. Cela va nous permettre de bien préparer les matchs et surtout de ne pas surestimer les équipes qui vont jouer le titre et ne pas sous-estimer les équipes qui jouent le maintien. On va parler comme les footballeurs et on va prendre les matchs un par un mais on va chercher à être compétitif sur toutes les rencontres.
Avoir un Championnat à 15 et sans play off ça change beaucoup de choses ?
Oui, je pense parce que justement les play off permettaient à des équipes de créer des surprises et d’aller chercher des places honorifiques voire un titre comme Saint-Raphaël il y a 3 ans. Pour les équipes qui jouent le maintien ça ne change pas grand-chose mais ce qui m’inquiète le plus ce sont les équipes qui vont se retrouver au mois d’avril sans pouvoir jouer de qualification en Coupe d’Europe et qui ne pourront plus descendre. J’ai peur que le championnat soir un peu faussé en fin d’année donc il va falloir réussir à se mettre à l’abri très tôt parce que si ça doit se jouer sur le dernier mois, il risque d’y avoir des résultats bizarres.