Quentin est le gérant de Crossfit Chamalières, ouvert il y a trois mois et demi. Il revient avec nous sur l’évolution de sa communauté au fil des semaines, et sur la vision du crossfit en France, ainsi que sur son nouveau créneau pour les jeunes ados qui ont entre 10 et 14 ans. Bonjour Quentin, quel bilan pouvez-vous tirer ?

Je suis assez surpris, la communauté construite autour de moi s’est développée toute seule. C’est un effet boule de neige. Récemment, on a fait une soirée pour permettre à l’ensemble des adhérents de se rencontrer et se découvrir. On était une trentaine, je ne m’attendais pas du tout à ce nombre. Certaines personnes se connaissaient d’avant, de l’école, du lycée, et plusieurs années après, ils se retrouvent, c’est sympa ! Tout le monde s’entend bien, les plus de 40 ans et les moins de 25 s’entraînent ensemble, et l’échange se fait tout seul. C’est un avantage d’avoir une mixité sociale importante, car chaque personne va pouvoir apporter mutuellement, que ce soit en terme de crossfit ou même en dehors. On arrive à consolider cette communauté et à casser les barrières et les stéréotypes du Crossfit. Bien sûr, le Crossfit fait encore  » peur  » car les gens ne connaissent pas vraiment. On peut pratiquer le crossfit sans être dans l’effort extrême, ou en y rentrant progressivement.

Tout vient de la transmission à l’adhérent ?

Oui. Un grand sportif qui fait du crossfit aujourd’hui va savoir se gérer, un débutant, pas du tout. Si l’adhérent commence, il faut absolument qu’il apprenne à se gérer. On peut aller chercher une performance, mais on va la chercher une fois, ensuite on relâche. Un champion Olympique il est champion une fois tous les quatre ans, pas tous les jours. Il faut arriver à modérer son effort physique pour progresser, cela permet de développer la condition physique ! On le voit sur certaines boxes qui durent en France depuis plus de 7 ans, ils ont réussi car ils jonglent entre la santé et la performance, et chacun y trouve son compte !

Pourquoi les gens pensent que c’est violent ?

Déjà le crossfit n’est pas violent, il est intense. Si c’est violent, cela veut dire que c’est mal coaché ! L’idée, c’est surtout de commencer à la base du processus. Il faut revoir les fondamentaux. Certains ont appris le crossfit de manière très précaire, alors que pour arriver à un mouvement final, il faut, des fois, passer par plusieurs étapes distinctes et décortiquer le mouvement pour arriver à le réaliser. Il faut prendre son temps, être à l’écoute. J’essaye d’apporter autre chose pour préserver les gens, aider la personne à progresser de la meilleure des manières possibles.

Vous ouvrez des créneaux pour les enfants ?

Oui en effet, des parents m’ont demandé. Les parents en font et invitent les enfants à en faire, c’est intéressant qu’il y ait cette transmission ! C’est un jeune joueur U14 du FC Chamalières qui m’a d’abord contacté, en complément du football. Au final, j’ai eu une demande croissante et j’ai décidé d’ouvrir un créneau le mercredi à 14h30 pour les 10 – 14 ans. Cela sera une manière de leur faire découvrir le sport d’une autre manière. Je ne vais même pas leur parler de crossfit, j’essaye uniquement d’amener le goût de l’effort. Du coup, j’aurai des adhérents de 14 à 63 ans !