Valentin Lavillenie a réalisé une année sportive pleine. Pourtant, le jeune athlète licencié au Clermont Athlétisme Auvergne revient de loin, de très loin même. Retour sur l’année incroyable de celui qui a failli arrêter la perche il y a un an et demi de cela. Le 6 mai 2018, Valentin Lavillenie dispute, avec son club, le premier tour des interclubs. Alors qu’il tente une barre à 5,40m, il retombe à côté du tapis. Un choc violent, qui entraînera une fracture du calcanéum, et la » greffe » d’une plaque tenue par dix vis. Le jeune athlète entame alors une phase de rééducation soutenue, et vivra les championnats d’Europe de Berlin, en béquilles. Il s’exilera ensuite entre l’Ouest Lyonnais et les Landes pour parfaire sa remise en forme et travailler son mental, un mental désormais devenu d’acier. Il savait qu’il reprendrait la perche, et il l’a fait. Car depuis cette grave blessure, Valentin n’est plus le même. Sortie de l’ombre de son frère, il a d’ailleurs été le dernier représentant de la fratrie en finale des championnats du monde à Doha, en septembre dernier.
Valentin Lavillenie revient petit à petit à la compétition, sans prendre trop de risques, et s’apprête à gravir les échelons les uns après les autres de la plus belle manière possible. Pour lui, 2019 était censé être une année de reprise, elle sera finalement une année de confirmation, voire même de mise en lumière. Le 4 juin 2019, à Pierre-Bénite, il améliore son record personnel de dix centimètres, en effaçant une barre à 5,81. Cela lui permet de valider les minimas pour les championnats du monde. Un mois plus tard, le 12 juillet au meeting de Monaco, il bat son propre record personnel en passant la 5,82m ! Valentin Lavillenie répond présent, et sera bel et bien là aux Championnats du Monde à Doha.
Doha justement, nous y voilà. Renaud, son frère, auteur d’une saison compliquée, se voit éliminer prématurément lors des qualifications. Les espoirs de médailles françaises et clermontoises se tournent alors vers son jeune frère, Valentin. Il passe une première barre à 5,70m au deuxième essai. Malheureusement, il butera trois fois sur la barre des 5,80m, deux centimètres en dessous de son record personnel. Pas de médaille pour lui cette année. Mais la victoire ne se résume pas à une médaille ou à une couleur. Elle prend tout son sens, car un an plutôt, Valentin était probablement condamné par un bon nombre de personne. Dix vis dans le pied plus tard, il est désormais le deuxième français finaliste (top 8) de ces mondiaux d’athlétisme. Le travail réalisé par le jeune athlète est incroyable, et nul doute qu’il ne s’arrêtera pas là.