Art martial à part, le Kendo n’en partage pas moins les valeurs mises en avant dans le Judo, comme le respect des autres, l’engagement, l’intégrité, le courage. Explication un peu plus en détails, en dessous, pour l’ensemble des curieux ! Conformément à l’étiquette japonaise, une certaine discipline, même si elle paraît réduite au minimum dans le Dojo, s’installe naturellement, transmise d’année en année par les plus anciens (et non les enseignants). Chacun trouve ainsi sa place dans la chaîne de la transmission. Qualité un peu jetée aux oubliettes, la dignité est mise en valeur : tant dans la tenue générale (kimono et armure impeccables, corps droit, expression contenue…) que dans les joutes. Si le partenaire tombe, on attend qu’il se relève, on se salue à la fin du combat, perdant et vainqueur.

A tout âge, il y a des possibilités de progrès dans cette discipline et les combats entre nouveaux et anciens sont, bien sûr, autorisés et recommandés. Comme il n’y a pas de catégorie (de poids, de taille ou d’âge) au Kendo, une mise en concurrence saine et loyale peut s’exprimer entre les divers types de pratiquants. Toutefois, les jeunes ne poussent pas les plus «anciens» vers la sortie, découvrant vite, à leurs dépens, qu’une technique maîtrisée est bien plus efficace face à un sabre qu’une énergie débordante.

La tenue du Kendoka est spécifique. L’armure, le Bogu, se compose d’une protection faciale, Men, du plastron, Do, de gants épais, Kote, d’une protection des hanches et du bas-ventre, Tare. Sous l’armure le kendoka porte une veste de coton épais, Keikogi, et une jupe pantalon plissée, Hakama qui couvre les pieds. Les coups sont portés avec un shinaï, sabre composé de quatre lattes de bambou et qui doit faire l’objet d’un entretien minutieux, pour ne pas être dangereux. L’entraide est cultivée quand, par exemple, les anciens prêtent leur armure aux plus débutants afin que ceux-ci puissent tester différents aspects de la discipline : on n’investit pas dans une armure avant d’être sûr de pratiquer pour longtemps le Kendo. Les coups portés donnent des points. Un coup n’est comptabilisé que si, conjointement, le sol est frappé du pied au moment de l’attaque, elle-même accompagnée d’un cri, Kiaï, désignant la partie visée, Kote, Men, Do. Dans un dojo de Kendo, les plus jeunes élèves sont près de la porte, ensuite les kendokas sont rangés par ancienneté, jusqu’au maître, qui en est le plus éloigné. Cette disposition vient des temps anciens japonais ; lorsque le dojo était attaqué, les novices été sacrifiés pour protéger les plus anciens et le maître. Si, de nos jours, les dojos ne craignent plus les attaques, la tradition a été conservée.

Kazan kendo (le kendo des volcans), le dojo de l’ASM Omnisports

Créée il y a 25 ans, la section Kendo a, grâce à sa compétition mise en place lors du centenaire de l’ASM Omnisports, donné un nom à son dojo : Kazan kendo. La section est forte d’une cinquantaine de licenciés dont une dizaine d’enfants, une dizaine de femmes et une vingtaine de débutants. La section Kendo de l’ASM Omnisports engage des équipes de 5 kendokas dans des compétitions avec pour objectif qu’une équipe sorte des inter-régions pour aller aux France. La section a acquis le titre inter-régions en 2013.

Il existe aussi des compétitions individuelles où sont engagés des hommes et des femmes (3) et pour lesquelles un engagement en inter-régions vaut qualification pour les France. Il y a également une compétition d’inter-régions pour les élèves plus débutants, de premier et deuxième «Kyu». Ils peuvent par contre participer en équipe. L’ASM Omnisports Kendo participe à des tournois organisés par d’autres clubs, partout en France. Elle organise elle-même un tournoi annuel « La coupe Kazan no Bushi ».