S’il y a bien quelqu’un qui connaît et qui aime le rugby, c’est bien lui. Didier Cavarot, plus connu sous le nom de Monsieur Rusigby, nous régale depuis plusieurs années grâce à ses chroniques postées sur les réseaux sociaux. Il a décidé il y a deux ans d’en faire un recueil, puis deux. Rencontre avec un Issoirien qui aime son sport et surtout, qui aime son club ! Bonjour Didier, comment vous est venu cet amour pour le rugby ?

Je suis né dedans ! Mon père jouait et beaucoup de membres de ma famille également. Mon père était éducateur, j’ai eu la chance de passer une bonne partie de ma jeunesse à l’école de rugby de La Plaine. C’était des années incroyables, des supers souvenirs de gosse !

Vous êtes partis directement à Issoire ?

Oula non ! Je suis parti en junior au Stade Clermontois. Je jouais deuxième ou troisième ligne. Je suis ensuite parti à Angers pour mon travail, mais mes montagnes me manquaient beaucoup trop alors, après une année à Riom, j’ai posé mes valises à Issoire. C’était le club qui me fallait. Un club-village, familial avec une vraie culture rugby. C’est eux qui m’ont donné envie d’écrire des chroniques.

Pourquoi avoir voulu écrire des chroniques ?

Avec Fred Sirech nous écrivions un magasine humoristique qui s’appelait le rusigby. Ça ne sortait pas d’Issoire, on s’est vraiment marré ! Cela faisait parti du renouveau d’Issoire. Tout ce groupe qui est arrivé, en sénior, chez les jeunes…Avec eux, j’ai pu me permettre beaucoup de choses et c’est comme cela que ça a commencé. Les joueurs répondent bien, ils sont réceptifs.

Ces chroniques, elles évoluent ?

Issoire devient de plus en plus sérieux et forcément il y a des choses que je ne peux plus faire ! Pour la première année d’Issoire en Fédérale 2, l’équipe prenait souvent quelques peignées, je pouvais me permettre de titiller les clubs adverses via des chroniques. Cette première année m’a permis d’aller plus loin avec les clubs. Aujourd’hui je ne pense pas qu’ils m’en veuillent car ils ont bien compris que le principe, ce n’est pas d’être méchant, alors je continue !

Vous avez décidé d’en sortir un livre..

J’ai toujours aimé lire et je trouvais que les livres de rugby c’était un peu toujours pareil, on parle de la fin de carrière, les souvenirs…Mais il n’y avait pas de vraies chroniques. Je ne veux pas m’acharner sur des mecs, je ne veux pas être méchant, piquant bien au contraire. C’est de la satyre, je raconte le rugby, mon rugby, ce que je vois au bord d’un terrain le dimanche, ce que je peux entendre dans un troqué la semaine, aux courses…J’ai rien inventé mais en revanche, ça reste ma vision des choses.

Votre premier livre est ‘’ Chroniques en terrain connu ‘’, vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Je l’ai fait pour faire plaisir aux copains. C’est 35 chroniques qui relatent notre vécu, avec un brin d’humour bien entendu ! J’avais envie de parler d’autre chose que de la performance je voulais parler des bénévoles, du chauffeur de car, du mec qui fait la tambouille…Du coup, je passe mon temps à observer les gens autour d’un terrain et je me sers de ses histoires ! C’est un vrai plaisir. On ne sort pas indemne du rugby. Certains deviennent éducateurs, dirigeants…moi j’ai choisi d’en faire une passion écrite. Monsieur Rusigby est sorti il y a quelques mois et il marche bien ! Je suis content et même surpris parfois, mais je ne me prends pas la tête, tant que ça m’éclate, c’est le principal.

Revenons à Issoire, on a l’impression que ce club n’a pas vraiment de limite en ce moment !

Ça s’arrêtera peut-être un jour, mais c’est incroyable ce qui se passe. Il y a tout. Il y a des blessés ? Ce n’est pas grave, des mecs de la réserve arrivent et font aussi bien que les titulaires habituels. C’est un groupe extraordinaire, avec que des bonnes personnes. Ils ont la chance d’avoir un staff et un entraîneur principal hors du commun. Christophe Rodier, c’est un mec en or, compétent techniquement et humainement. Il sait très bien s’entourer. Avec Bony, Dubost et Chabaud c’est incroyable. On a un peu l’impression que les planetes sont alignées.

Pour vous, quelle est votre plus belle chronique à ce jour ?

Je pense que c’est ‘’ raccrocher les crampons ‘’ sur le dernier match d’un joueur. Elle a été lue 250.000 fois dans une nuit. Celle là a vraiment très importante. Il y en a une qui m’a beaucoup marqué c’est celle que j’ai faite sur le décès de Louis Fajfrowski, alors que je n’ai jamais abordé son nom. Un grand écrivain m’a contacté pour me féliciter après être tombé dessus. Ça fait toujours plaisir.

Que peut-on dire sur les nouvelles chroniques en terrain connu de Monsieur Rusigby ?

Qu’il est vraiment super ! (Rire) Non plus sérieusement qu’ils prennent autant de plaisirs à le lire que je prends à les écrire, c’est le plus important.

Monsieur Rusigby, comment va-t-il évoluer ?

Je ne sais pas encore, même si un jour tout s’écroule, j’écrirai quand même sur eux. Ce club je lui dois beaucoup et j’essaye de lui rendre de la meilleure des manières possibles.