"Stef" Rodier légende du rugby local passée par Romagnat et La Plaine tire sa révérence. Après plus de 20 ans de loyaux services, elle tire un trait sur sa carrière de joueuse. Retour sur ses belles années, qui pour elle, seront gravées à tout jamais. Merci pour tout !Bonjour Stef, pourquoi être arrivée si tard dans le rugby ?
A la base je viens d’une famille peu sportive ! Mon père faisait du foot mais nous étions tous les deux des grands passionnés de rugby. Je faisais de la gym, et puis à 23 ans j’ai décidé de me lancer dans le rugby, à Romagnat. Pour ma famille je suis un extraterrestre (Rire) mais je le prends bien au contraire et puis j’ai eu la chance de jouer une fois devant mon papa et ça, je ne l’oublierai jamais.
Comment s’est passée votre arrivée ?
Je suis arrivée j’avais les cheveux longs jusqu’aux fesses, j’étais la petite princesse ! Je touchais un peu à tout alors on m’a mis à l’aile. J’intégrais l’équipe Championne de France alors forcément ça été compliqué, personne ne me parlait (Rire) et puis au fur et à mesure c’est venu. C’est Karine (Plot) qui est venue me parler la première et alors après qu’est-ce qu’on a pu faire la bringue ! J’ai même fini par jouer deuxième ligne quand Karine est passée entraîneur des avants.
Des années sportives pleines à Romagnat, dont une en particulier non ?
Oui c’est sûr. L’année avec Nathalie ma capitaine, Stéphane et Annick. Une année incroyable. On a survolé le championnat et nous sommes remontées en élite.
Et puis vous voilà arrivée à La Plaine !
Oui en 2009. Je n’avais pas encore un statut de leader j’étais une joueuse comme les autres. Nous jouions à 12 et les premières années je jouais numéro 9 alors tous les espaces étaient bons pour moi ! L’ambiance était vraiment familiale. J’ai lié des amitiés, rencontré des personnes incroyables.
Vous avez un souvenir particulier qui vous a marqué à La Plaine ?
Le quart de finale contre Mont-de- Marsan. Il y avait huit partout à la fin du temps additionnel. On gagne 3 à 0 aux tirs au but, c’était magnifique ! Le comble c’est qu’on marque l’essai égalisateur car j’ai une crampe, une de mes partenaires vient m’aider, elle était donc démarquée, on lui envoie le ballon et elle va marquer ! C’est incroyable !
Quel regard portez-vous sur le rugby féminin local ?
C’est beau ce qui se passe ! L’élite de Romagnat pousse et réalise une belle saison. Nous, c’est pareil, on est vraiment contentes. On pratique beaucoup plus un rugby d’évitement comme dans les années 80, le rugby de Philippe Sella, on s’éclate !
Une carrière qui va jusqu’à 44 ans, c’est beau quand même !
Oui c’est sûr, mais il est temps d’arrêter. Je regrette une seule chose, de ne pas avoir attaqué avant. Je n’ai pas pu rattraper le temps perdu. J’aurais attaqué 5, 6 ans avant, cela aurait été magnifique !
Comment avez-vous évolué sur le terrain ?
J’étais une joueuse très agressive au départ et le fait d’être capitaine ça m’a appris beaucoup de choses. J’ai fait comme le bon vin, je me suis améliorée !
Il y a un jour où sur un terrain vous avez complètement vrillé ?
Ah bah oui ! Un jour, j’ai pris un carton pour doigt dans les fesses. Je n’ai même pas voulu sortir car je n’aurais jamais fait une chose pareille et même la joueuse d’en face disait la même chose. Là j’ai vraiment ressenti ça comme une injustice sur le coup. Par contre l’histoire elle est restée et j’en entends encore parler (Rire) !
Vous êtes une vraie amoureuse du rugby !
Oui clairement. J’aime vraiment cet esprit d’équipe. Quand tu rentres dans ce vestiaire cette odeur de camphre, toute cette adrénaline avant de rentrer sur un terrain…C’est exceptionnel et puis il y a les troisièmes mi-temps. On se raconte les cagades, les meilleurs moments, on pleure on s’embrasse, on chante…Ce sont des moments magiques !
Je suppose qu’après une carrière comme la vôtre, on a du monde à remercier.
Oui c’est sûr. On va commencer par ma famille, qui a supporté que je ne sois pas là les dimanches pour les repas de famille (Rire), et leur dire que je les aime. Ensuite Karine Plot qui m’a soutenue toutes ces années malgré mon caractère, ça restera ma pote pour toujours ! Et aussi le trio infernal qu’elles formaient avec Karinette et Stef. Je souhaite aussi remercier Xavier M pour son soutien et ce qu’il a fait à La Plaine. Merci à l’ensemble des Rainettes d’avant, de maintenant et d’après, Rainettes un jour, Rainettes toujours. Je veux remercier tous les gens de La Plaine que je n’ai pas cités et que j’aime très très fort aussi bien évidemment les jeunes, les moins jeunes, les vieux, et les moins vieux enfin tout le monde quoi ! Je souhaite que le club de La Plaine perdure encore et encore pendant très longtemps que ce soit les jeunes, les gars et les filles car aujourd’hui j’ai le cœur vert et blanc.