Au club depuis ses 9 ans, la jeune ailière de 20 ans est une figure du Cournon Basket, avec son équipe, elle joue le maintien en Nationale 2 en cette fin de saison. Confiante et souriante, Floriane Delorme croit en ses coéquipières et en son club.Comment se passe cette première saison en Nationale 2 ?

Au début, on a peur, je pense que sur nos premiers matchs ça s’est senti. Pour ma part, c’est clair que j’ai ressenti de l’appréhension lors de mes premières rencontres en N2. On se disait le niveau est vraiment très élevé, des équipes sont au-dessus. En fait je pense que sur beaucoup de matchs on a eu peur de gagner, alors qu’on aurait dû en remporter certains. On espère vraiment qu’on va se maintenir, il y a un peu de regrets sur quelques matchs, surtout en début de saison, on aurait pu faire mieux, mais on manquait d’expérience. Pour moi notre différence avec les autres équipes de N2, c’est ça, l’expérience. Nous restons un groupe très jeune, les plus âgées ont 25 ans, nous n’avions jamais été à ce niveau-là. Quand on rencontre Caluire (1ère), on se dit ok on peut rien faire elles sont trop fortes, mais par rapport à des équipes de milieu de tableau, je pense que ce n’est pas une question de qualité individuelle.

Dans votre jeu, la N2 vous a permis de progresser ?

Clairement oui, rentrer en senior déjà, ce n’est pas du tout le même jeu ça m’a apporté beaucoup de choses. Mais la Nationale 2 m’a encore plus fait progresser, je pense, au niveau de la vision du jeu surtout. Face à des adversaires supérieurs, on est obligé de trouver des nouvelles solutions, cela développe le QI Basket. Après, c’est certains qu’en N2 certaines erreurs sur des fondamentaux techniques ne passent plus, alors qu’elles passaient en N3. On a donc progressé individuellement donc, mais en défense aussi, c’est beaucoup plus agressif, c’est vraiment un autre niveau. En N3 on dominait physiquement nos adversaires, on pouvait se permettre de tenter des choses, parce que physiquement nous étions au-dessus, là ce n’est clairement pas le cas. Toutes les équipes sont au même niveau physique, nous avons dû nous adapter.

Ce n’est jamais facile de passer de premier de son championnat à relégable ?

C’est pour cela que cette fin de saison est importante pour nous. Sur ces deux derniers matchs, on a l’impression de jouer des play-off. L’an dernier à la même époque, nous les jouions pour monter en Nationale 2. Cette année c’est un peu la même chose dans le sens inverse. Ce sont les mêmes enjeux, on a un peu d’expérience par rapport à des rencontres comme celles-là. Ça va nous aider, j’en suis persuadée.

Vous êtes au club depuis plus de dix ans, vous sentez le club grandir ?

Oui, on le ressent énormément, le club a toujours été derrière nous, a toujours fait énormément de choses pour nous, mais à chaque fois qu’on a pu, nous sommes montées de division, ils ne nous ont jamais mis de barrières. Aujourd’hui, le club s’est tellement développé, qu’on a dû refuser des enfants en école de basket, nos effectifs en jeune sont très larges. Le fait que tout le monde veuille venir au club, qu’il y ait un réel engouement, c’est un signe de développement je pense. Les cadettes France vont au Final Four cette saison, ce n’est pas rien. Nos seniors masculins vont monter en R1, donc pour un club comme Cournon c’est très beau. Être en Nationale 2, c’est déjà beaucoup pour un club comme Cournon, pour aller plus haut, il nous manque des joueuses de taille. Mais nous avons de vrais points forts. Nous avons la chance de jouer devant une salle pleine à domicile à chaque fois, nous avons largement le plus beau public de N2, toutes les autres équipes nous le disent. Sincèrement, le club est à sa place en N2, depuis que je suis petite, les bénévoles sont toujours là, pour nos matchs, pour tenir la buvette, la bourriche ou les tables, ils nous accompagnent à chaque déplacement. Ils ont toujours été derrière nous, même dans les moments les plus compliqués. On va tout faire pour aller se sauver et gagner à Dijon, on va le faire pour nous, mais aussi pour tout le club, il le mérite.

Comment vous avez trouvé cette équipe de Monaco, votre concurrent direct au maintien ? Leur problème est clair, elles ne s’entendent pas sur le terrain. On l’a remarqué en jouant contre elles, et les autres équipes aussi, elles s’insultent sur le terrain, nous ce n’est vraiment pas notre cas. C’est parfois difficile dans la défaite de garder de la cohésion, à Cournon on a cette chance, l’ambiance est toujours bonne. On nous le reproche souvent, le coach parfois, mais dans la victoire comme dans la défaite, on est toujours unies. Je joue avec la moitié des joueuses de cette équipe depuis 5 ans, on fait tout ensemble, dans la vie. On fête la victoire ensemble, la défaite aussi (Rires.), c’est notre différence par rapport à Monaco, je pense que ça se ressent sur le terrain. On a eu des déplacements assez longs, à Monaco, à Marseille, trois fois, on peut dire que le bus est bruyant (rires.) Même dans notre manière de jouer, on est une équipe atypique. Chacune d’entre nous apporte sa pierre à l’édifice, la semaine dernière par exemple, tout le monde a marqué des points, tout le monde a pris plaisir à jouer. Nos systèmes sont d’ailleurs toujours basés sur le collectif.