Au terme d’une saison exceptionnelle, les cadettes (15-18 ans) de La Plaine Rugby sont qualifiées pour les phases finales de la ligue AURA, le coach de l’équipe ne nous cache pas son plaisir de travailler avec ce groupe.Cette qualification, c’est la récompense d’une belle saison ?
Oui, c’est clair, nous sommes qualifiés depuis le dernier tournoi à Aubenas. C’était le dernier plateau de la saison. Nous sommes premières ex-aequo avec Thiers, les deux premières sont qualifiées. Ça récompense vraiment une saison magnifique pour l’instant.
Officieusement, les filles n’ont perdu qu’un seul match cette année, le premier disputé. Officiellement deux, nous avons été forfait une fois, elles ont fait une très, très bonne année. C’est la première saison que les cadettes jouent sur ce format à 10 contre 10 sur un grand terrain, c’est un format de championnats de plateaux, chaque week-end, on joue trois rencontres de dix minutes. C’est fait pour pousser les clubs à passer sur du 15. C’est la première année que ça a été mis en place, sur notre région, on était trois poules de onze équipes. Les deux premiers et les meilleurs troisièmes se qualifient pour des plateaux de 4 équipes, le 23 Mars. Nous y sommes maintenant, et c’est mérité.
C’était votre objectif en début de championnat ?
Pas forcément, non, c’est pour cela qu’on est déjà très très contents que les filles se soient qualifiées pour les quarts de finale, notre objectif, ce n’était pas forcément celui du résultat au départ, c’était de développer les cadettes. Cette année, on avait un effectif qui était assez réduit, c’était compliqué de sortir notre épingle du jeu au niveau recrutement, avec Romagnat à côté. Ils ont fait un très gros recrutement, même en cadettes, on a essayé de se débrouiller tout seul, on a recruté un petit peu partout, aux alentours, dans les clubs masculins qui possédaient dans leurs rangs une ou deux filles. Le recrutement est compliqué, avec ce qu’il s’est passé dans le rugby, les parents sont craintifs, surtout avec des jeunes filles. Mais les bons résultats de l’équipe de France Féminine, permettent un petit peu de changer les mentalités, le regard sur notre sport, maintenant les gens ne passent plus à côté du stade, ils s’arrêtent pour regarder. Notre objectif, c’est surtout de former des joueuses qui viendront renforcer l’équipe première plus tard. Ça nous permet de les imprégner de notre système de jeu, nos cadettes s’entraînent avec les seniors, on trouve que c’est bénéfique pour elles. Elles font des oppositions avec, nos « grandes » sont très intelligentes, elles font attention aux plus jeunes, elles étaient en cadettes avant. Ce n’est pas tellement pour les impacts, c’est pour les préparer à la vitesse de jeu. On se rend compte qu’au niveau des résultats, la progression est énorme.
Vous êtes donc satisfait de leur progression sur l’année ?
Oui, c’est énorme sincèrement. Collectivement et individuellement, elles ont énormément évolué, au niveau de leur jeu, de leur état d’esprit. Le 9 Février, le tournoi était chez nous. Beaucoup de gens les avaient vues en début de saison, et les spectateurs étaient très contents et surpris, ils ne les reconnaissaient pas, leur jeu avait évolué du tout au tout. Cela nous permet même d’aborder les phases finales avec ambition.
Je le répète, nous les entraîneurs, nous n’avions aucun autre objectif que leur développement personnel et collectif. Mais les filles se sont motivées entre elles, nous, on s’intéressait qu’au rugby. Mais je crois qu’elles ont les crocs, je pense qu’elles se sont fixées l’objectif d’être championnes de la région et de se qualifier pour les championnats de France. On suit un petit peu les résultats des autres poules, on voit que des équipes comme Chambery, Bourg-en-Bresse, Grenoble et Thiers aussi sont des belles équipes, il faudra s’en méfier. Thiers fait du très beau boulot, on a perdu dans le Cantal et on a gagné chez elles, donc c’est très équilibré. On est déjà très satisfaits de notre équipe. Mis à part au rugby où elles ont progresse, le plus notable, c’est leur état d’esprit, ce sont des gagnantes, elles ne lâchent jamais rien. Samedi dernier, par exemple, on s’est déplacé à Aubenas sans remplaçante, à cause de nombreux blessés. On a quand même réussi à gagner notre dernier match à 9 contre Aubenas, ça prouve un peu leur état d’esprit, elles ne lâchent jamais rien. Elles sont jeunes, 15-16 ans, on essaye que leurs qualités mentales leur servent au rugby, mais aussi en dehors, dans la vie de tous les jours. En tant qu’entraîneur, c’est très gratifiant de voir cette équipe, en termes de niveau de jeu et de psychologie, le samedi quand je rentre des tournois, j’ai déjà envie d’être le mardi à l’entraînement pour travailler avec elles. C’est un groupe exceptionnel.