Pilier titulaire de l’équipe fanion du RCR, Alexis Carvalho revient sur le beau début de saison de son équipe et sur le travail qu’il …Pilier titulaire de l’équipe fanion du RCR, Alexis Carvalho revient sur le beau début de saison de son équipe et sur le travail qu’il reste à accomplir pour, pourquoi pas, passer encore un cap !**

Bonjour Alexis pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je suis Alexis Carvalho, j’ai 26 ans et je suis étudiant ingénieur à l’école des Mines d’Albi, je suis mes études en alternance et je travaille à la société des Eaux de Volvic. J’évolue au poste de pilier.

Depuis combien de temps pratiquez-vous le rugby ?

Je joue au rugby depuis 19 ans.

Toujours à Riom ? 

J’ai commencé le rugby en poussins à Charbonnières, j’y suis resté 3 ans. Je suis ensuite arrivé à Riom en benjamin (-13 à l’époque) et j’y suis resté jusqu’après les juniors Balandrades (-19).

Je suis parti jouer un an à Saint-Bonnet en 1ère série et j’ai joué ensuite 3 ans à Ussel en Fédérale 3. Je suis revenu à Riom l’année où l’on monte en F3 et du titre de champion d’Auvergne Honneur il y a 3 ans.

La première partie de saison est belle du côté Riomois !

Oui c’est clair, cela fait plaisir de voir des résultats aussi positifs après avoir bien sué durant les phases de préparation estivales. Le travail paie ! Mais l’appétit vient en mangeant et on en veut encore plus.

On a vraiment le sentiment depuis quelques années que c’est le travail de formation qui paye à Riom, je me trompe ?

Effectivement, le choix du club d’opter pour la formation est payant. On voit chaque année des « Jujus » qui montent avec beaucoup de qualités et qui ne tardent pas à apporter au groupe senior.

C’est un beau pied de nez aux différents clubs qui optent pour une politique « d’investissement » en s’armant chaque année toujours un peu plus à coup de chéquiers.

Parlez-nous de votre statut, vous êtes un joueur d’expérience en Federale 3 ça évolue depuis quelques années en bien ou en mal ?

A notre niveau, on sent bien que l’intensité est là et qu’elle croît un peu plus d’année en année.

Certains matchs où ça tape fort comme on dit, laissent des marques, ça pique les lundis ! Les groupes se doivent d’être plus fournis pour compenser les bobos qui surgissent journée après journée.

Ce rugby de contact fait beaucoup parler en France avec certaines tragédies notamment cette année… Ça vous atteint particulièrement ?

Cela nous atteint évidemment car ce sont des événements que l’on ne peut que regretter. Les familles souffrent et notre sport aussi. L’image du rugby d’abord, le rugby ultra-dense et les commotions que l’on voit à la télé ne pousse pas les parents à inscrire leurs enfants dans les écoles de rugby qui véhiculent pourtant tant de belles valeurs. Il faut veiller malgré tout à ce que ces notions d’entraides, de solidarité, et de respect de l’autre ne finissent pas dans l’ombre de ces tragédies qu’il ne faut pas pour autant oublier, et continuer de penser que le rugby permet de se construire en tant que personne.

On demande de plus en plus aux gros de devant d’être au charbon et d’être technique, ça demande une préparation supplémentaire ?

On a la chance au RCR d’avoir des coachs qui prônent un rugby de mouvement, qui passe par le défi physique certes, mais qui donnent une priorité maximale à donner vie au jeu. Cela n’est pas vraiment vérifié partout, on joue chaque week-end des équipes qui choisissent de fermer le jeu un maximum (du coup en terme de préparation je suppose que c’est assez différent).

Pour autant, pour ne pas exploser au bout de quelques temps de jeu, effectivement une préparation physique adaptée est nécessaire et le club fait tout pour nous aider dans cette démarche en mettant un maximum d’outils à notre disposition.

Il y a des gars de l’équipe qui vous étonnent devant ?

Ce n’est pas vraiment de l’étonnement mais plutôt de la satisfaction pour des mecs que l’on n’attendait pas forcément là, ou encore des copains en qui on croyait et qui ont répondu présent quand ils en ont eu l’occasion.

Mention spéciale à Antoine Dessales ou encore Thibault Pautrat avec qui on a pas mal parlé de ça au cours de ces longues soirées (celles qui soudent le groupe), qui ont réussi à aller se chercher leurs premières feuilles en 1 et à montrer qu’il fallait compter sur eux dans le groupe fanion.

Comment allez-vous aborder cette deuxième partie de saison ?

Clairement en accord avec nos objectifs, sans fixer une place précise dans le classement. Nous avons comme objectif principal de nous placer au plus haut qu’il sera possible sans nourrir de regrets. On a réussi à impulser une vraie dynamique positive grâce à nos bons résultats de la phase aller, le but est d’aller chercher une phase retour encore plus accomplie faite de victoires à l’extérieur, d’un stade Emile Pons inviolé et de bonus à domicile.

Jouer contre Issoire et Cournon l’année prochaine ça pourrait être chouette non ?

Sans doute, mais la Fédérale 2, c’est du solide ! Et surtout très loin de notre situation actuelle. Une montée ne se construit pas seulement sur une demi-saison, on se doit d’abord de valider notre début de saison pour valider un billet pour les 32èmes. Ensuite, seulement commencera une nouvelle aventure que nous aborderons, j’espère, dans le même état d’esprit qui nous anime cette saison, celui de se faire plaisir et de ressortir de nos matchs sans aucun regret et avec le sentiment du devoir accompli.

Crédit photo : Dominique Hogard