Depuis 1907, le rugby club de Riom a fait naitre des passions pour le rugby. Une ferveur que les plus fidèles supporters transmettent …Depuis 1907, le rugby club de Riom a fait naitre des passions pour le rugby. Une ferveur que les plus fidèles supporters transmettent de génération en génération. **
Bonjour Jérôme, dis-nous qui tu es ? Quel est ton parcours sportif ?
Je suis entraineur du RC Riom et depuis six ans je m’occupe aussi des moins de 16 ans Auvergne. Je suis également un fervent supporter des moins de 14 ans de Riom, où joue un petit mec qui porte mon nom, mon fils. J’ai débuté le rugby à huit ans formé au RC Riom avec un passage au CUC d’Aubière et à Cournon. Nous sommes accrocs au ballon ovale dans la famille !
Quel avenir pour le RCR ? Tu le vois plus en fédérale 3 ou en fédérale 2 ? Peut-être plus haut ?
Le club doit se pérenniser en fédérale. Nous devons prendre du plaisir à tous les étages et conserver une ambition sportive.
Tout le monde parle de formation aujourd’hui, tu en penses quoi ? Les clubs sont obligés d’en passer par là ?
Clairement non. Quand je vois comment certains clubs se construisent… Rien qu’au niveau où nous jouons, certains clubs font le choix de recruter à l’étranger. Bien ou pas c’est une réalité. Les clubs comme le nôtre n’ont pas le choix alors la formation est importante. Mais il faut davantage de moyens, former les gens et reformer les catégories, c’est un chantier immense où les gens sont formidables. Voir les tournois de fin d’année c’est le top, ce potentiel qui est là devant nous. Le rugby de demain doit passer par là.
J’aimerais avoir ton ressenti sur le rugby professionnel, tu te positionnes comment en tant que passionné d’ovalie ?
On en a gros ! 23 ans de professionnalisme et pourtant j’ai l’impression que nous n’avons pas répondu aux mêmes questions ancestrales. Calendrier, tournées, arbitrage, Top 14 ou Top 12… Nous avons un championnat difficile et une équipe de France qui se perd. Bref, on est bien loin d’avoir tout réglé. Après le niveau global a sacrement augmenté ! Même le niveau de la fédérale n’est plus le même que lorsque je jouais.
L’éviction de Guy Novés est-elle normale à tes yeux ?
Il y a le fond et la forme. Au-delà de cela, je trouve de manière générale qu’on souffre d’un déficit technique que l’on paye en équipe de France. Je le disais plus haut, la formation est primordiale. Au lieu de laisser la place au plus costaud chez les jeunes laissons la place au jeu et à la technique. Jean-Baptiste Elissalde expliquait dans une interview qu’il avait appris à jouer le dimanche dans l’en-but avec ses copains pendant que son papa jouait. Malheureusement aujourd’hui, nous avons un héritage que beaucoup de sélectionneurs vont devoir supporter.
Crois-tu que la France peut devenir championne du monde ? En 2019, ou en 2023 à la maison ? Tu n’es pas inquiet de voir le Japon aussi fort que nous sinon plus ?
Je suis inquiet de voir une équipe de France triste dans le jeu, triste dans les médias et moquée des gens. Laissons jouer davantage de jeunes joueurs. La Pro D2 est plus formatrice que le championnat espoirs ! C’est dingue non ? Le rugby d’aujourd’hui est mille fois mieux pourtant j’ai la nostalgie des tournois avec cette joie de taper les anglais, de ferrailler les irlandais, de remporter le Grand Chelem, des blacks qui flippaient avant de nous affronter, des essais du bout du monde, de Coupes du monde où on se disait que nous pouvions le faire. Je repense à ces joueurs qui faisaient dix ans en équipe de France parce que c’étaient des tauliers. Aujourd’hui on remet en cause un gars au bout d’un match…
Pour conclure, quel est ou quel a été ton joueur préféré, et pourquoi ?
Denis Charvet, un joueur technique et classe qui pouvait jouer centre ou dix. Un seigneur, un épicurien. Tout ce qu’on aime quoi ! Sinon Titou un petit gars sur lequel je garde un œil qui me fait parfois dire au travers d’une action que ce jeu est beau.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
De réaliser deux ou trois de mes rêves. Et pourquoi pas un demi ?
Photos : Dominique Hogard / RC Riom